J'avais été parmi les tout premiers à venir dans cette église. Une église de merde qui servait d'abris relativement sure dans une certaine mesure. Je poussais un soupir en regardant notre leader Skye. Elle était douée, il n'y avait pas à dire, mais je n'était jamais bien loin et son espèce de garde du corps semblait m'avoir à l'oeil. La femme ne m'attirait pas pour le moins du monde. Elle n'était pas mon genre et puis j'avais bien d'autres chats à fouettés. Je devais m'assurer que mes armes restaient en état et que personne ne touchait à mon butin. Non, je n'aimais pas que l'on touche à mes affaires. Ce matin là, j'avais besoin de sortir de cet endroit maudit. J'avais besoin de prendre un bol d'air et pourquoi ne pas ramener de la bouffe ou quelque chose d'utile au passage. J'étais bien loin de me douter que j'allais tomber sur une fille ... Cette fille. Amelia Wilkins. Une brune qui m'avait fait plaisir bien des nuits et à qui j'avais appris quelques petits trucs après mon divorce. Disons que la masturbation c'était bien quelques soirs mais le corps d'une femme n'avait rien à voir. Je ne suis pas un obsédé sexuel loin de là. Il ne faut pas penser de travers non plus.

J'enfilais donc un jeans avec un chandail à manche longue en coton qui moulait mes muscles. Il faut dire que je n'avais jamais cessé de m'entraîner. J'étais comme un métronome. 05H00, je me réveillais en regardant ma Rolex pour faire mon entraînement sans me soucier des autres. La forme était d'autant plus importante dans le monde dans lequel nous étions en train d'évaluer. Je mettais deux 9mm dans mes holsters avant de prendre les clefs de mon gros camion de couleur noire avec du chrome. Oui, j'aimais mon gros Ford F150 comme si c'était ma pute et si quelqu'un osait le toucher, je lui défonçais la gueule avec plaisir. Je montais donc après avoir avisé Skye d'un signe de tête que je partais. Elle comprenait en voyant les clefs, c'était une femme assez brillante.

Je roulais avant de me stationner et de continuer à pieds. J'avais mis un silencieux sur un de 9mm par précaution et j'avais un couteau militaire de combat aussi à ma ceinture. Je replaçais le collet de mon manteau de cuir et je marchais en fichant bien du froid ambiant. Le froid c'était pour les tapettes de toute façon. J'avais remarqué une femme qui ne marchait pas comme les enculer de rôdeurs. Rien à voir. Elle avait peut-être été mordu par contre. Je marchais donc avant de me mettre de dos alors qu'elle entrait dans une rue sans issue. Elle ne se sauverait pas et puis je n'avais pas honte de la tuer si ça pouvait faire un croqueur de jugulaire de moins dans cette putain de ville de merde. Elle me menaçait visiblement de ne pas bouger. Je me mettais à rire en entendant les propos de la dame. Je sortais mon 9mm avec mon silencieux et je me retournais avec un sourire en coin.

- Ça tombe bien chérie, moi aussi.

La femme semblait sous le choc et elle lâchait un «Brad ?». Ce n'était pas mon ex-femme car je l'aurais déjà tué avec un plaisir plus que justifié à mes yeux. Je plissais les yeux en remontant mes lunettes de soleil sur le dessus de mon crâne parfaitement rasé.

- J'ai pas le souvenir de te connaître chérie. Baisse ton arme tout de suite.

Je n'allais pas répéter mon avertissement deux fois. Je remarquais alors un mouvement derrière elle et je levais mon arme pour viser et je tirais. Merci silencieux. La balle passait à quelques millimètres de la tempe de la demoiselle pour se loger entre les deux yeux d'un rôdeur de merde.

- Faut regarder derrière soi bébé.

Non, je n’avais pas reconnu la fille avec qui j’avais passé de nombreuses nuits. Non, je ne me rappelais pas le visage doux et délicat d’Amelia dans l’immédiat car ma putain de priorité était ailleurs comme … Garde mon cul ferme en vie! J’étais sans aucun doute trop américain ou alors j’avais trop un caractère de merde. Quoi qu’il en soit, je m’en foutais royalement. J’avais tiré le rôdeur derrière la belle avec une nonchalance déroutante. Et un de moins au compteur. C’était bien non? Je remettais mon arme dans mon holster alors que la créature féline commençait à rouler des hanches. Mais c’était quoi son putain de délire. Elle était pleine de sang en plus. Elle me disait que je l’avais connue moins sanglante et mois habillée. Le ton de voix me disait quelque chose et je fronçais les sourcils alors qu’elle était très près de moi. Je la reconnaissais finalement alors qu’elle me dévoilait sa peau pâle. Elle décidait alors de m’embrasser et je restais surpris totalement. Pas de caresse, pas de yeux fermés fermés. Je la prenais par les épaules pour la détacher de moi et je la regardais dans les yeux.

- Arrête de faire la sangsue merde Amelia! Et non! Je n’ai pas oublié tout ça mais disons que tu ne portes pas ta petite robe moulante à ras le cul!

Elle avait reculé et je la lâchais en levant les yeux au ciel. Je pointais ses vêtements avec mon index de haut en bas. C’était quoi ce putain de délire avec le sang sérieusement? Ah … Je n’avais pas envie d’y penser en fait mais elle avait l’air dans un sacré état. Je prenais sa mâchoire dans ma main pour lui faire tourner la tête de gauche à droite. Une marque de main autour du cou.

- J’espère pour ce connard qu’il est mort car sinon je vais me faire un plaisir d’aller lui rentrer un pied de biche dans le cul!

Oui, j’avais un franc parler qui pouvait faire peur et je n’en avais rien à foutre. Déjà que j’avais un certain niveau de je-m’en-foutisme élevé alors maintenant j’atteignais des sommets. Elle parlait de la mort et moi, je voyais un autre rôdeur marcher lentement vers nous.

- La mort, je l’encule. Elle ne me baisera pas, ça tu peux en être certaine. Faut pas traîner. T’as besoin de laver cette merde et de nouveaux vêtements. Grouille ton cul et monte dans le pickup avant que je ne change d’idée.

J’étais concentré et je la poussais vers le véhicule avec une certaine force qui voulait tout dire. Je montais derrière le volant et je me mettais en route après qu’elle ait bouclé sa ceinture. Je fouillais dans le coffre à gant et le m’allumais une cigarette Malboro. Je ne les gardais que pour les grandes occasions. Je roulais sans regarder la brune. Je me concentrais.

- je t’avertis tout de suite, on oublie le centre commercial. T’as autre chose que les trucs que tu as sur toi?

Ah les femmes! Je me rappelais pourquoi j’avais divorcé finalement! Bon, j’avais divorcé pour plusieurs raisons et la première étant que mon ex-femme se tapait mon pote. Le pauvre avait passé un sale quart d’heure lorsque je les avais pris sur le fait. Je n’avais pas honte de mes agissements. Je m’en foutais complètement. Cette chienne était probablement morte à l’heure qu’il était. Dommage, j’aurais préféré lui faire la peau moi-même. Amelia parlait de son ancienne tenue de service et je levais les yeux au ciel.

- Non en effet. Avoir le cul à l’air c’est pas une idée très brillante Amelia.

Elle me confirmait ensuite que le type était mort. MERDE! J’avais envie de casser la gueule d’un quelqu’un qui n’était pas à moitié pourri. Mauvaise journée visiblement. Elle évitait d’entrer dans les détails de ce qui s’était produit et honnêtement, ce n’était pas de mes affaires ce qui avait pu se produire. Je décidais donc d’aller vers mon pickup et elle suivait docilement. Elle en profitait même pour se regarder dans la glace alors que je commençais à fumer.

- La douleur aurait dut te donner un indice de l’étendu des dégâts.

Je me concentrais sur la route en regardant les magasins que je pouvais croiser. La demoiselle me demandait quelle était notre destination. Je continuais de rouler en évitant un véhicule en travers de la route. Heureusement que cette zone était plus calme. C’était mieux que celle où était ma maison. Un véritable enfer sur terre. Un jour, je serais capable de retourner chez moi. Un jour, je pourrai aller dans mon sous-sol et prendre quelques trucs vraiment utiles.

- je cherche un magasin général. Un truc de chasse ou quelque chose du genre avec des choses utiles.

Je continuais de rouler un moment en fumant et en gardant d’avantage le silence. Je trouvais finalement un vieux magasin donc le stationnement était désert. J’arrêtais le véhicule et je regardais la brunette dans les yeux.

- Ok, tu peux venir si tu ne fais pas de connerie. Si tu te fais mordre, je te descends direct Amelia qu’on est baisé ensemble une vingtaine de fois avant ou pas. C’est clair?

J’étais comme ça. Pas le temps pour les fleurs, le chocolat et les préliminaires. Non mais sérieusement, j’avais bien d’autres choses à faire que de regarder mademoiselle agoniser alors qu’elle venait de se faire mordre. Je prenais mon couteau militaire dans le coffre à gant ainsi qu’une hache sur la banquette arrière et j’avais toujours mes armes dans mes holster. J’étais prêt à sortir. Je ne lui demandais pas son avis et je sortais. Il était temps de faire quelques courses.

S’il y avait bel et bien une chose que j’avais horreur dans la vie c’était de trainer un putain de poids mort. J’espérais qu’Amelia n’en serait pas un. La brune semblait avoir du coeur au ventre et c’était une bonne chose. Nous étions devant ce magasin. À l’intérieur il y aurait probablement de la bouffe, des vêtements, une section pharmacie de base et peut-être , avec un peu de chance, une section avec des armes ou quelque chose s’y ressemblant. Nous étions loin du grand Wal-Mart mais c’était mieux que rien selon moi. Je lui proposais de venir avec toute la délicatesse dont j’étais capable. C’est-à-dire : aucune.

- Te dire des trucs réconfortants? J’ai l’air d’un type qui dit des trucs réconfortants?

Difficile de savoir si la demoiselle disait un sarcasme avant qu’elle ne me dise qu’elle déconnait. Je levais les yeux au ciel. Lorsque j’étais en mode militaire, je n’avais pas le temps pour les blagues ou encore ce genre de trucs. Elle tentait de détendre l’atmosphère au mieux mais j’étais sur mes gardes comme jamais. On ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber dans ce genre d’endroit. Un groupe hostile ou une de ces merdes mortes dégueulasse.

- Laisse moi juger si tu es en sucre ou non mon trésor.

Je remarquais le poing américain que je lui avais offert et cela me faisait sourire. Elle l’avait conserver. C’était mignon comme tout. Au moins, elle ne pouvait pas dire que je ne donnais pas des cadeaux pratique. J’entrais dans le magasin en poussant la porte. La petite clochette fit du bruit et je retenais mon souffle. Rien à l’horizon. J’entrais en premier en marchant lentement. J’avais à peine fait une vingtaine de pas que j’entendais la brune crier mon prénom. Quoi? Déjà? Eh merde! Je prenais ma hache et j’arrivais lentement alors qu’elle paniquait. Pour commencer, je donnais un coup de hache sur le bras du rôdeur. Déjà une prise de moins et ensuite, elle s’abattait sur son crâne. Je retirais cette dernière avant de tendre la main à Amelia.

- Pas faites en sucre hein? Tu cries comme une fille. Ah c’est vrai … Tu es une fille.

Je mettais mon bras autour de ses épaules en regardant autour. Il y avait des vêtements de sports en petite quantité et je voyais une section de bouffe plus loin.

- Prends toi des fringues. C’est moi qui paye. Je vais regarder la bouffe.

Je posais un baiser sur sa tempe avant de marcher vers la section avec la nourriture. Je m’assurais de garder l’oreille attentive au moindre gragnement.

Ah les femmes! Toujours un truc à dire ou à ajouter alors que je n’avais pas envie de les entendre. Le pire dans tout ça étant que j’adorais la présence de ses dernières. J’adorais leurs courbes, leurs sourires et leurs rires mais nom de Dieu qu’elles avaient le don de toujours en ajouter une couche. J’aidais la belle à se relever en lui tendant la main. Elle répliquait à ma remarque hautement sexiste. Oui, j’étais le genre de type rempli de préjugé comme jamais. Je levais les yeux au ciel à sa remarque sur nos parties de rodéo chez moi ou dans une chambre d’hôtel de luxe.

- Non en effet, ce n’est pas du rodéo qu’on aurait fait mais plutôt une bagarre sur un ring de combat clandestin.

J’avais éclater la tronche de notre ami avec une hache sans le moindre problème. Je laissais la belle faire ses «achats» et je me dirigeais dans le rayon bouffe lentement. J’avais été un peu enjoleur à son égard sans aucun doute, mais quand aurais-je la chance de refaire un geste pareil? Je pouvais crever dans les dix prochaines minutes sans le savoir alors autant en profiter. J’avançais lentement dans les rayons avant de tomber sur une section complète de nouilles au bœuf, poulet et crevettes. Ouais, c’était la prise du jour. J’ouvrais mon sac pour mettre les sachets de nouilles à l’intérieur. Skye serait contente selon moi. On manquait de bouffe alors des nouilles avec un peu de saveur c’était un festin de roi.

Je ne portais pas trop attention à ce que faisait la brune. Je me doutais qu’elle allait hurler mon prénom en cas de besoin comme une fillette de six ans à moitié en pleurs. Ohhh Brad sauve moiii pitié bouh ouh ouh. Le pire étant que j’aimais bien cette idée. Enfin, j’entendais la brune me parler et je levais le regard vers elle. Merde! Une autre merde qui la suivait et elle me donnait l’impression d’être naïvement dans un champ de coquelicot. J’attrapais le bras de la brune fortement en la tirant vers moi alors que le pourri tentait de lui bouffer une part de son anatomie. Je reprenais ma hache pour l’abattre sur la tête de la belle merde. Le sang gicla sur Amelia et je me retournais après avoir encore retiré ma hache de la tête d’une merde.

- Ah ouais … Toi une douche c’est carrément une obligation à ce stade .