!! FLESH & BONES FERME SES PORTES A PARTIR DU 27 MAI 2021 !!

Le doux souvenir d'une fleur... (Hyun-ae J. Rhee)
Bobby Smith
Mar 26 Jan - 1:52 ||
Bobby Smith
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Le doux souvenir d'une fleur...
Une autre journée sans réel espoir venait de poindre dans le quotidien malheureux de la chose pathétique qu’était Robert. Comme à son habitude, depuis les 6 derniers mois, il avançait sans réel but comme le ferait un être atteint de cette étrange maladie. Plus qu’une fois les goules, ces choses abjectes et des fois ayant une meilleure apparence que lui s’était jeté sur l’immense carcasse du monstre de foire avaient l’intention d’arracher la chair disproportionnée de son corps repoussant. Mais une mince lueur de volonté, de combativité guidait encore les réflexes du sosie de Frankenstein. À chaque aberration qu’il tranchait le fil de la non-vie il pensait que cet être maléfique ne pourrait pas causer le déchirement d’une nouvelle famille. Au début Bobby se voulait de lever sa hache couverte de sang noirâtre vers d’autres personnes, mais même son esprit lent et ayant des carences intellectuelles avait compris que les infectés n’étaient plus vivants.

Comment un humain pouvait vivre avec les tripes à l’air, les bras arrachés ou bien le cou cassé dans une position bizarre? La puanteur de la mort et de la décomposition accompagnait les pas trainants et chancelants de ces êtres dotés d’un appétit douteux. Chaque coup de hache était maintenant rendu mécanique et tristement mortel.

Robert avançait maintenant en suivant sa carte de la région. Le géant avait quitté le chalet dans l’espoir de dénicher une subsistance en ville. Voilà deux heures qu’il tournait en rond, trouvant un refuge pour se reposer dans des maisons des fois hantées par leurs anciens propriétaires. Même en sécurité, l’ancien mineur se sentait mal. Les jours avant ce drame les gens le dévisageait et l’empathie de l’homme en était lourdement affectée. Les nuits où les cauchemars reprenaient leurs assauts impitoyables sur le subconscient si pur de Robert. L’attaque se produisait toujours sournoisement. La majorité du temps, il y avait un ange qui partageait la vie de l’homme difforme. Elle apaisait la bête et lui permettait de se sentir humain pour une des rares fois de sa vie. Mais le géant se doutait que ce n’était que de la pitié et non une réelle amitié. Bobby ne le savait aucunement, mais l’amour l’avait retenu dans ses filets et la douleur qu’il allait ressentir dans peu de temps sera la pire épreuve qu’il devra passer au travers. Mais seule la nuit la fatalité de sa vie revenait au galop pour les quatre destriers de l’apocalypse.

Son esprit lent et hésitant baissa pavillon pour se réfugier dans la pénombre de sa conscience. Doucement, les paupières lourdes de fatigues se fermèrent et les traits atypiques et du colosse disproportionné se fermèrent. Soupirant lourdement, Robert se prépara à revoir le film peu glorieux de sa vie qui commença à tourbillonner sur le paravent de ses rideaux de chaires fermé. Étant un spectateur muet du carrousel d’images de son existence médiocre, le géant déformé ne pouvait que sourire au tout début. La naissance de son ange, les merveilleuses promenades dans le bois, les chants et les contes ne pouvaient que ravir le cœur débordant de bonté et d’humanité de Bobby. Mais ce que redoutait tant le monstre de foire surgit alors des tréfonds de sa mémoire, tels un spectre qui se nourrissait de la terreur et l’angoisse de l’homme pétrifié. Dans un premier souffle la maladie de Sandra. Ces longs mois de souffrance et d’impuissance que le mineur vivait chaque jour. Il ne voulait pas perdre son ange, celle qui était si gentille avec lui et qui le comprenait si bien. L’homme à la constitution malséante s’était caché pour rester avec sa nièce adorée dans la chambre de l’hôpital. Il avait été là juste à sa rémission. Ce faux sentiment de sérénité qui venait de soulager le cœur si meurtri de la bête.

Et maintenant la scène finale, les cadavres déchiqueter et complètement éviscérer de sa sœur et de sa nièce. Le bruit écœurant de son propre cœur qui venait de fendre en mille morceaux. De ses larmes salines qui embrouillaient sa vision bleutée. Ses mains rugueuses et immenses caressant une dernière fois la chevelure des deux êtres qui avaient permis au monstre qu’il fût de partager ces moments divins en leur compagnie. Mais de la nouveauté macabre venait de se rajouter à l’horreur de ce cauchemar. Les yeux de ses anges s’ouvrir tout à coup, un voile blanchâtre recouvrant totalement la surface. Des gémissements de faim s’échappèrent de leurs lèvres ensanglantées et elles se remirent sur leurs pieds vacillants. Tout l’être du mastodonte voulait s’échapper, mais un espoir fou maintenait ses pieds bien ancrés au sol. Si ce n’était que le fruit de son imagination. Que sa sœur et sa nièce n’étaient que blessées légèrement. Robert ne put qu’ouvrir ses bras immenses en signe de bienvenue à celles qu’il croyait à tort d’avoir perdu. Une étreinte se produisit et les dents acérées des anges de sa vie commencèrent à gruger la chaire du colosse. Et celui-ci ne pouvait qu’accepter le baiser de la mort, heureux de rejoindre Sandra et Rosalie dans un monde où ils ne seraient jamais séparés…

Après un réveille en sursaut, le cœur déchiqueté de l’homme tapant à toute allure dans sa poitrine difforme. La sueur s’échappait de ce corps monstrueux et souvent un cri de terreur accompagnait ce réveil brutal. Alors, l'ancien mineur se leva pour affronter une autre journée dans ce monde chaotique et infernal qui était son quotidien. Seule compensation pour aujourd’hui, il était seul dans le ventre putride de la bête. Ce lieu où les aberrations cannibales se foutaient de son apparence et ne l’injuriaient aucunement. Robert pouvait même laisser ses doutes et ses peurs des gens de côté. Il pouvait être un peu l’homme que ses anges trépassé voyaient.

Avança à grands pas dans la direction qu’il avait sélectionnée aléatoirement, lieu de sa prochaine fouille pour trouver des produits essentiels sa survie, Robert souriait maintenant grandement. Ce sourire, si souvent absent de son horrible faciès, repoussait au loin la laideur de l’homme pour ne laisser pulser toute la bonté et la gentillesse du géant au cœur d’or. Respirant l’air vivifiant, mais froid de ce mois d'hiver, la douceur modelait les traits durs du visage du golem de chair. Un apaisement sublime semblait avoir chuté sur les épaules massives de l’être à l’intellect douteux. Avançant tel un soldat au rythme dans la neige Bobby s’enfonça sans craindre dans le quartier marchand qui semblait hibernaient de par cet hiver saisissant. Bientôt une neige, plus un ballet de cristaux gelé, déposa sa froideur sur l’homme. Robert profita de ce petit plaisir, si simple et si souvent ignoré des gens en général, en basculant sa tête vers l’arrière. Laissant les flocons merveilleux atterrir sur les traits atypiques de son visage, Bobby apprécia la douceur de cette caresse que la nature offrit à la lie de l’humanité. Mais l'attitude sereine du mineur changea subitement. Une nouvelle gamme venait de s’ajouter au silence qui semblait régner sur la ville. Des râles de faims qui montèrent en crescendo tout près de lui. Comprenant que ce n’était pas lui la proie, le colosse resta un instant indécis.

Sa nièce, Sandra qui avait su voir au-delà de la laideur du monstre et voir l’homme tapi au tréfonds de l’âme de Bobby, lui avait dit de se tenir loin des déluges de violence. Sa sœur lui dictant de ne pas affronter plus que nécessaire les abominations cannibales. L’esprit lent du mineur allait ordonner au corps disproportionné de rebrousser chemin quand l’humanité du géant s’offusqua avec véhémence. Si une personne bien vivante était en train de se faire encercler par des goules au teint cadavérique? La conscience de l’homme massif ne pouvait se résigner à laisser des gens souffrir. Dans un sens n’est-il pas sur terre pour éviter aux gens qu’il aimait de souffrir? Le corps de la chose était parsemé des sévices cruels et barbares que les gens normaux avaient laissés au fil des années. Des stigmates autant physiques que psychologiques avaient procuré une carapace bien solide pour l’être si souvent diminué. N’écoutant que sa conscience, cette petite voix qui allait à coup sûr tuer l’erreur de la nature, Bobby reprit ses gigantismes enjambés vers le lieu où il croyait qu’un destin funeste se préparait.

Si Bobby mourrait le monde se porterait mieux. Plus de colosse stupide à endurer. Autre avantage si la faucheuse coupait le fil de sa vie, il pourrait revoir sa famille. D’entrevoir le visage si doux de sa sœur et de sa nièce bien installé au paradis avant que son âme monstrueuse soit plongée vers les abysses de l’enfer. S’avançant lourdement dans la pureté virginale de la neige, laissant des traces immondes ici et là, le monstre de foire accéléra le pas. Une peur grandissante nouait les tripes de la chose, mais aussi une sorte d’espoir guidait ses gestes. Une possible rédemption pour ne pas avoir su être près de ses anges lorsqu’elles avaient de sa protection. De mourir avec elles.

D’un côté de la rue se trouvait une multitude de maisons unifamiliales en plus ou moins bons états, vu les services que des émeutiers des premières heures du chaos ambiant avaient propagés. Dans l’esprit si lent de l’homme, avec l’effet de la neige et les effets d’ombres, les habitations ressemblaient à s’y méprendre aux maisons hantées qui faisaient frissonner sa nièce adorée. Dans l’imagination fertile de l’homme difforme, il vit des scènes d’anciens occupants décharnées qui frappaient pathétiquement à la porte barricadée de leur tombe familiale. En bordure de la route enneigée, quelques magasins représentaient l’économie d’un passé révolu. Certaines avaient la vitrine défoncée et surement leurs contenus pillés, mais quelques rares élues semblaient défier les parodies de vie putréfiée et les survivants déterminés de s’en prendre à elles. Un commerce de grande taille, un peu comme un roi trônant sur ses petits sujets, attirant le regard bleuté si pur de l’homme difforme. Déchiffrant les quelques mots qui commençaient à disparaitre sous l’assaut de la neige, Robert comprit que c’était un fleuriste.

Levant les yeux de nouveau vers le ciel, Robert nota le nouveau changement. Les flocons semblaient maintenant se souder les uns avec les autres pour donner un mur à la blancheur immaculée et opaque. Se dirigeant vers la porte d’un abri qui lui semblait sûr, le mastodonte n’avait aucune idée dans quel pétrin il allait encore se fourrer comme à son habitude. Bobby espérait tomber sur…une rose qui pouvait lui rappeler sa sœur. Juste le furtif espoir d’un souvenir, d’une sensation spectrale d’effleurement d’une main douce et satinée sur sa poigne massive et rugueuse donna le courage au colosse de saisir la barre transversale. Sa nièce adorée aimait par-dessus tous les fleurs. Robert l’accompagnait parfois, se sentant étranger dans ce monde d’hommes, mais si près de la nature si jolie. Pour renouer avec l’esprit de la défunte, pour retrouver un instant d’un passé heureux. Pour entrevoir le sourire fantomatique de l’être qui importait le plus dans sa vie. Au plus profond de lui-même, l’homme savait qu’il était trop tard pour les survivants. Les râles de faims avaient cédé aux hurlements de peur et ensuite aux gargouillements d’agonie.

Robert entra dans le hall du fleuriste. Avec son visage aux traits sculpté grossièrement dans le granit et son corps repoussant, l’homme ressemblait à cet instant à une gargouille qui venait d’essuyer une tempête de neige. S’avançant timidement dans la pénombre de ce lieu qui lui paraissait si calme, les pas pesants du géant annonçaient son arrivée. Dans un premier temps, ce fut le crissement mouillé que les bottines produisaient sur le parquet. Ensuite ce fut le cognement sourd de ses pas amplifié par le silence et les échos de cet endroit…


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Hyun-ae J. Rhee
Mar 26 Jan - 17:16 ||
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Ils ont tous pleurés. Alors que ton père tombait à genoux, entrainé par le marcheur qui s’était jeté sur son dos, que ses yeux s’accrochaient à vous et qu’il vous ordonnait de partir, de retourner vous cacher rapidement, tous ceux qui marchent avec toi depuis des mois se sont mis a pleuré. Tous. Même les Allen qui n’avaient absolument aucun lien avec vous avant qu’ils ne croisent votre route. Et toi, Hyun-ae, tu les as regardés déverser leur chagrin alors que vous étiez dehors, sous la menace des zombies, et tu as ravalé ta peine pour tirer le groupe vers une grange que vous aviez identifiée dans les journées précédentes.

Une journée. Tu as offert une journée de ta vie, malheureuse et sous l’autorité familiale, à tous ces gens avec qui tu marches pour tenter de les apaiser, d’être là pour eux. Les parents Allen t’ont juste serrés fort dans leur bras. Ryan t’a fait la remarque que tu avais le droit de pleurer. Jasper ne voulait plus te lâcher, n’a cessé de demander ce qu’il pouvait faire pour toi… Pourtant, le pire ma douce, ca a été de t’occuper de ta pauvre mère. S’il y a une chose dont tu n’as jamais douté, c’est de l’amour qu’il y avait entre tes parents. Perdre ainsi son mari avait éploré ta pauvre mère et c’est la faiblesse de son corps qui avait fini par déclencher une violente fièvre.

C’est lorsque ta mère s’endort finalement, sous les bras sombres de la nuit, que tu parviens enfin à souffler. Et maintenant que tu as fait ton office, que tu as offert ta compassion et ta douceur à chacun, tu te dois de gérer toutes les émotions que tu as enfermées au fond de toi. Parce qu’autant tes parents t’ont mené la vie dure, ils t’ont privés de bien des choses, enfermée comme on met une fleur rare sous cloche, autant tu les aimais sincèrement. Perdre ton père dans ces conditions, Hyun-ae, ça ne peut pas te laisser de marbre, même si tu l’as fait croire à tout le monde. C’est juste… que tu ne veux pas gérer ça devant eux.

Pour la première fois depuis le début de l’apocalypse, tu t’échappes du groupe quand la nuit silencieuse vient entrainer les âmes humaines. Tu as besoin de vivre un peu pour toi-même, après-tout. C’est comme ça que tu finis par t’éloigner de la vieille grange, armée de cette lance maladroitement assemblée par Ryan, et de simplement ton manteau d’hiver. Tu profites de la nuit pour t’éloigner, te perdre dans la nature. Et c’est sous le couvert des arbres, dans les bras de Nyx, que tu finis par pleurer tout ce que tu n’as pas eu le temps de laisser sortir.

Pendant de longues heures, les perles salées qui coulent sur tes joues entraînent une à une les souvenirs que tu as de ton père. Un homme dur, issu d’une éducation aussi stricte que celle qu’il vous a donné. Un militaire de renom. Un homme de courage. Un père maladroit. Et à chaque larme qui coulent, ton cœur s’apaise un peu. Ce ne sera plus jamais pareil, tu vois, mais tu peux au moins lui faire tes adieux calmement…

C’est quand l’aurore se lève que tu te rends compte de la froideur de ton corps. Et puis, comme un nouveau-né ouvre ses yeux sombres pour la première fois, tu sembles remarquer où tu es. Loin de la grange. Perdue, peut-être. Et quand tu sens une touche humide et froide sur ton nez, tu découvres que le ciel se charge de flocon et un sourire étrange s’étire sur ton visage. Tu adores la neige, peut-être que ton père te l’envoie pour te réconforter…

Sans un mot de plus, te voilà finalement à te sortir de cette immobilité qui aurait tôt fait de transformer en bonhomme de neige. Tu regardes autour de toi, tu hésites, mais c’est en apercevant un panneau routier, pas très loin de ton bout de forêt, que tu comprends que tu seras égoïste encore un peu. Savez-vous ce qui manque le plus à une fleuriste pendant l’apocalypse ? L’odeur d’une fleur qui éclot, c’est ta réponse.

Avec le silence qui ourle toujours tes pas et tes gestes, depuis des années maintenant, tu traverses la route, tu laisses de côté quelques magasins et maisons pour simplement trouver l’endroit que le panneau indiquait. Et tu ne te dis pas un instant que tu mets ta vie en danger. Tu te concentres juste sur l’espoir de trouver une fleur ouverte là-bas. Sans hésiter, mais avec la douceur qui est la tienne, tu finis par pousser la porte du magasin de fleur, et pendant quelques minutes, tu marches sans faire de bruit dans l’endroit, laissant ton nez te guider vers les bacs où des fleurs en pot, fort heureusement, ont survécu.

« Bonjour mes chéries. »

Un sourire d’enfant éclot sur tes lèvres, alors que tu te penches sur les plantes et que tes doigts glissent tendrement sur les pétales doux. Tu es en train d’inspirer l’odeur particulièrement puissante d’un lys qui survit entre une rose et un cyclamen jaune, quand tu entends un bruit, de là d’où tu es venue. Ton attitude change avec une brusquerie presque laide par rapport à la douceur qui orne naturellement tes gestes, et tu te jettes derrières un empilement de sac de terreau, une main contre ta bouche pour cacher ta respiration saccadée, et tu tends l’oreille.

Les bruits de pas se mettent à résonner, presque à l’unisson avec ton cœur paniqué. Tes yeux glissent à la lance que tu as abandonnée sans le voir près du lys, et quand tes yeux se gorgent de larmes amères, parce que tu es persuadée que ce sera le dernier jour de ta vie, tu finis par voir une immense silhouette apparaître. Ta première pensée, Hyun-ae, est de croire qu’il s’agit d’un monstre, peut-être d’un ours dressé sur ses pattes arrières. Puis tu essuies maladroitement tes yeux et tu y regardes de plus près, comprenant que la silhouette n’est pas animale mais humaine.

« Qui… Qui… Qui êtes-vous ? Tu finis par demander d’une voix saccadée par la peur, alors que tu restes cachée derrière tes sacs de terre pour faire fleurir les plus belles plantes. Est-ce que… vous… êtes un zombie ? »
Bobby Smith
Mer 27 Jan - 3:51 ||
Bobby Smith
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Le doux souvenir d'une fleur...
Le colosse essaya de scruter la salle à la mince lueur du soleil luttant contre le blizzard. Les zones de pénombres étaient des plus opaques, mais ça ne dérangeait aucunement l’ancien mineur. Bobby disposait d’une vision nocturne supérieure aux gens de la surface. Soupirant lourdement, l’homme difforme s’étira et fit craquer quelques articulations frigorifiées par la saison de la mort blanche. Regardant à gauche et à droite, un mouvement capta l’attention de Bobby. Le regard bleuté de la bête de foire se fit inquisiteur. C’était bien une forme vague humanoïde ou bien le fruit de son imagination galopante? Soulevant ses épaules imposantes en signe de dépit, l’homme commença à fouiller dans le bureau de la réception par acquit de conscience. Ne s’attendant à trouver rien d’utile, vu que la majorité des survivants ratissaient chaque centimètre carré des habitations, la main rugueuse du géant rencontra un sac énorme. Sortant sa trouvaille pour identifier les produits, un sourire écorcha les lèvres exsangues du golem de chair. C’était des sucettes. Des friandises que la dame de l’accueil mettait dans un bol sur son bureau pour le plus grand plaisir des petits et des grands. L’erreur de la nature pouvait presque sentir le goût sucré sur sa langue épaisse. Il savait qu’un camp de réfugier était non loin du chalet de chasse. Il pourrait rester ces trésors tout près pour donner un instant de bonheur aux humains qui habitaient là? Jamais Bobby n’irait les rejoindre toutefois. Il était un monstre une créature cauchemardesque. Il ne pouvait plus supporter les regards dégoûter, voir hostiles des anges et des hommes.


Une pâleur à faire frémir déboula alors dans la petite salle et comme un spectre fondit en chancelant vers une pièce à la porte entrouverte. Le golem de chair serpenter de cicatrices s’avança à sa suite, peu désireux d'avoir une goule en liberté dans la même pièce que lui. Avançant à pas de pachyderme dans un magasin de porcelaine, la discrétion n’étant pas la tasse de thé du mineur, Bobby se mit à suivre le cauchemar ambulant. Dans l’esprit lent de la chose, le colosse reconnut un sarrau taché d’éclaboussures brunâtres. Donc ça devait être un médecin . Armant ses bras pour déclencher un arc mortel avec sa lourde hache de bucheron, la surprise envahit le faciès monstrueux de la bête. La chose ressemblait à une momie dévêtue de ses bandelettes de tissus sacrés. La peau crevassée par endroits était complètement asséchée, comme si l’aberration avait séjourné près d’une source de chaleur. Secouant la tête pour essayer de se ressaisir, l’homme difforme fit le dernier pas qui allait être fatal à la créature d’outre-tombe.


Malgré le bruit des pas lourds du géant, le zombie semblait attiré par autre chose. Il ignorait superbement le buffet de chair et boyaux qui allait porter le coup de grâce à sa seconde vie. La goule tendit ses mains décharnées pour saisir quelque chose hors de portée de vu du Goliath des temps moderne. Tel un bourreau à l’apparence atroce, Bobby leva haut sa hache et la planta profondément dans la nuque de l’ancien secouriste. Le fil aiguisé entra facilement dans les os affaiblis et la peau parcheminée. Mais l’arme improvisée se ficha et le corps resta suspendu à l’arme de son assassin. Grimaçant de dégout, l’homme donna un coup sec de côté et le cadavre réanimé chuta lourdement au sol près d’un lot de sacs de terres et des sublimes fleurs qui luttaient pour survivre. Laissant goutter un fluide noirâtre, Bobby laissa son arme pendue dans le vide près de sa jambe tête en bas. Curieux, le monstre de foire jeta un coup d’œil près du lieu où le macchabée ambulant était attiré comme un aimant.


Au lieu d’un rat ou bien d’un animal, la première impulsion que l’esprit lent de la chose avait saisi au vol, le regard bleuté remarqua une forme humaine camouflée tant bien que mal. Sursautant, le premier réflexe du monstre de foire fut de se cacher de la vue du survivant. Essayant de compacter son corps imposant dans une zone d’ombre, la voix rocailleuse et dure de Bobby s’échappa de sa gorge.


Bobby- Euh… Je voulais juste aider… Euh… Le méchant qui mord ne vous a pas fait de mal? J’ai l’air d’un monstre, mais je suis vivant ok?

Comprenant enfin les premières questions de l’ange caché, le géant étant trop focaliser à trancher l’abomination, il baissa un regard triste comme les pierres. Son regard océanique si pur et doux était teinté par le chagrin de se faire encore rejeter.

Bobby- M’appelle Frankenstein, la Bête… Euh… Le monstre ou l’Erreur de nature… Euh… Aussi Bobby… Euh… Désolé d’être monstre… Euh… Moi voulait sentir fleurs et me rappeler… Euh… Moment heureux…

Il recula doucement vers l’ombre qui allait épargner à l’être céleste cette terrible vision qu’il devait représenter à tous avec ce corps honni de toutes les âmes.

Bobby- Désolé d’avoir fait peur… Euh… Moi partir ok?


@Hyun-ae J. Rhee

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Hyun-ae J. Rhee
Mer 27 Jan - 19:12 ||
Hyun-ae J. Rhee
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Tu es un monstre. C’est exactement ce que tu es en train de te dire, ma douce, quand tu te rends compte que tu as pris cet homme pour un animal, puis une créature qui n’est plus humaine. Toi qui sait pourtant combien il est douloureux de se faire juger sur son physique, toi qui t’es jurée de ne jamais faire pareille erreur, tu es en train d’appliquer un jugement hâtif sur une âme qui n’a probablement rien fait à la nature pour mériter son sort. Alors oui, tu es un monstre. Aussi douce, petite ou belle sois-tu, tu n’es pas mieux que les autres…

Et tu es justement en train de te pencher, pour regarder où est le nouvel arrivant, tenter de comprendre ce qu’il fait ici, et rassembler en même temps ton courage quant à te redresser et te montrer, quand un combat explose tout prêt. Ca te tire un cri de peur, et avant que tu ne puisses chercher à te défendre, à fuir ou à te jeter sur ton arme, pas si loin, le monstre, le vrai, celui qui rodait tout près pour te dévorer semble exploser en morceau. Le sang vol et toi qui t’es toujours dit que la neige et le sang sont les plus belles couleurs qui soient, tu ne peux que regarder les gouttelettes jouer dans l’air alors que la fenêtre la plus proche offre une vue blanche. Le plus beau duo de la nature, en direct pour toi.

Dès que le corps du zombie retombe dans un bruit mât sur le sol, tu te secoues, Hyun-ae, et te voilà à relever le regard, juste pour apercevoir clairement, l’espace d’un instant, l’homme qui t’a ainsi sauvé la vie. Il est immense, une force de la nature, un visage buriné, taillé à la serpe. Et ton cœur se serre, parce qu’il est humain, et que tu lui as probablement causé de la peine. Tu es en train de chercher à te relever, les jambes rendues molles et faibles à cause de la peur, quand tu captes son mouvement, pour se cacher dans l’ombre. Puis sa voix s’élève et tu te figes, le cœur battant à tout rompre.

Les mots maladroits que cette pauvre âme utilise viennent immédiatement te sortir de ta cachette. Tu trembles, Hyun-ae, mais pas parce que tu as peur de lui. Tu trembles du choc de l’attaque, des mots qu’il utilise contre lui-même aussi, et finalement, tu le laisses aller jusqu’à la fin de ses explications, jusqu’à cette option qu’il t’offre, de se sauver et te voilà à faire un pas dans l’allée que la lumière douce du petit matin vient éclairer et t’auréoler sans le vouloir.

« Attendez ! Tu fais un pas dans sa direction avant de t’arrêter, parce que s’il s’est caché, c’est peut-être bien que tu lui fais peur. Bobby, c’est ça ? Ne dites pas de telles choses, voyons. Je… je ne voulais pas vous surprendre, j’ai cru que c’était l’une de ces créatures qui étaient entré, pas un humain. Je… Tu hésites, tu recules finalement, pour t’appuyer contre une étagère et reprendre. Je ne voulais pas paraître mal élevée. Vous n’êtes pas obligé de vous cacher, d’accord ? Puis tu ajoutes, lentement. Je m'appelle Hyun-ae... enfin June, si vous préférez »

Et au final, Hyun-ae, tu ne sais pas bien ce que tu peux faire pour l’aider, parce que tu te doutes que si cet homme réagit avec cette spontanéité, s’il se donne de tel nom, c’est que d’autres se sont fait un malin plaisir à lui faire rentrer ca dans le crâne. Et tu ne peux pas lutter contre la méchanceté des gens, tu peux juste…

« Vous êtes venus sentir les fleurs. Tu répètes tout à coup, en te souvenir sa remarque. Vous les aimez aussi, alors ? Tu viens t’accroupir par terre et doucement, tu récupères le pot contenant le lys qui t’a instantanément plu quand tu es entré dans le magasin. Je suis fleuriste. Enfin non, j’étais plutôt, parce que maintenant plus personne ne se soucis des fleurs. »

C’est ton grand malheur ça, quand on y pense en faite. En attendant, Hyun-ae, tu trouves le courage de ramener la plante dans tes mains et tu te remets sur tes jambes, tu regardes dans sa direction, ne voyant qu’une silhouette gigantesque dans l’ombre et te voilà à avancer lentement, alors que ta voix déjà pas bien inquiétante se mue en un flot encore plus doux, comme un oiseau qui chantonne pour réveiller les siens.

« N’ayez pas peur, je viens vers vous, mais je veux vous montrer quelque chose. Tu avances encore, jusqu’à atteindre la zone d’ombre. Si tu n’y entres pas, tu finis par t’accroupir et poser la fleur à la limite entre lumière et ombre, avant de reculer doucement. C’est un lys, il est parvenu à fleurir malgré l’abandon de l’endroit. Sentez-le, son odeur est merveilleuse. »

Et sans chercher à t’imposer, tu reprends la distance qu’il a instantanément mis entre toi et lui, pour simplement le laisser bouger et venir prendre la jolie fleure blanche, immaculée et odorante, s’il le souhaite.
Bobby Smith
Jeu 28 Jan - 11:54 ||
Bobby Smith
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Le doux souvenir d'une fleur...
Le regard bleuté du colosse se porta vers la porte pour se sauver et se retourna alors entendant la sublime envolée lyrique de la voix de l’ange. Le reste de ses pathétiques paroles furent oubliées. Dans la douce caresse des rayons de l’astre de vie se profilait un être à la beauté absolue. Une apparence divine comme les artistes des temps passés aurait tué père et mère pour avoir la chance de porter le regard sur cette muse inspirante. La plupart des hommes aurait savouré les sublimes courbes de la jeune femme comme des requins regardant une pièce de choix. Ils auraient ricané entre eux de manière grivoise en pointant les lèvres pleines et douces, les traits angéliques finement ciselés dans le marbre de ce visage époustouflant. La chevelure ressemblant à une veine de cuivre chatoyant dans la lumière des astres nocturnes. La créature de cauchemar ne pouvait que décrire les yeux de l’apparition comme deux agates turitelle d’une telle luminosité qu’ils pouvaient ensorceler n’importe quelle âme. Mais avant que le géant ait pu faire son mouvement de recul d’une telle lâcheté, ce fut son empathie des plus aiguisés qui résonna dans son crâne déformé. Le géant immonde ressentait une sorte d’aura émané de l’être céleste, une vague de gentillesse et de bonté qu’il n’avait connu qu’avec deux personnes dans sa vie. Rosalie et Sandra. Un déluge de mots assaillit l’ouïe amoindri du colosse couvert de stigmates d’une violence qu’il n’avait jamais souhaité. Déjà le simplet esprit de la lie de l’humanité était perdu par le petit discours de l’être céleste.

Bobby- Euh…

Le mastodonte n’esquiva pas un geste, ne tenta même pas de faire une respiration durant l’agonie de la terrible attente dans sa cachette. Le géant déformé savait pertinemment ce qui allait se produire dans les prochaines secondes. La jeune demoiselle qui s’avançait vers la pathétique cachette de l’être honni de tous allait changer d’attitude. Son visage, d’une délicatesse magnifique, portera les stigmates de la terreur en détaillant l’apparence horrible de la Bête cauchemardesque. Le regard doux et angélique de la brunette deviendrait tout à tout rempli d’une dose de dégoût. Après avoir réussi à dire un « EUH » stupide à souhait, le regard océanique de Bobby plongea vers le sol. L'homme était honteux de la parodie d'humanité qu’il était. Avant que les mots suivants puisent franchir le barrage de ses dents mal alignées, un bruit se fit entendre. Le craquement du plancher signala au colosse désillusionné que l’ange tombé du paradis venait certainement de faire un pas précipité vers la sécurité relative du corridor. Bientôt le bruit sec et sans équivoque de la porte qui se referme brutalement fendra l'air. Bruit qui va sonner le glas du début d’une autre relation plus d’incertain. Le sifflement sera semblable à celui de la hache du bourreau qui se ficherait dans la bûche après avoir accompli son sanglant office. Un supplice pour le phénomène de foire. Quelques mots jaillissants de peine et de misère d’une gorge serrée par ce déluge d’émotions alimenté par ces visions néfastes. Pathétique défense contre l'inévitable conséquence de la laideur de l'homme. Bobby s’excusa d’avoir dérangé la douce dame.

Bobby- Euh… Normal… Euh… Moi Monstre… Euh… Moi essayer d’aider gens et quand… Euh… Me voient ils se sauvent… Euh… Déjà aider femme et quand elle m’a vu… Euh… Donner coup de couteau et sauver… Euh… Sur méchants qui mordent… Euh… J’ai essayé de la sauver…

Une immense vague de honte et de tristesse accompagnaient ces mots hésitants projeter par une voix caverneuses et rauque. Hors déjà timidement le regard si doux et pur du géant se focalisa sur la magnifique fleur qui fut déposé tout près de lui. Obnubilé par la beauté de la plante, avançant comme un animal craintif que tant de fois son maître avait blessé par amusement, Bobby fit un pas pour sentir le doux effluve floral. Hors pour se faire il devait apparaître dans la lumière de ce beau matin qui s’infiltrait par la fenêtre. Du bout du doigt il caressa la pétale avec une délicatesse insoupçonné par une créature de sa corpulence. Quelques mots furent alors souffler d’entre les lippes exsangues de la chose.

Bobby- Fleur paradis… Euh… Pétales comme nuages… Euh… Pur… et truc jaunes comme plein de soleil…

Hors maintenant l’être céleste pouvait n’être traumatisé par ce mouvement involontaire de l’être qui ressemblait à une gargouille de granit inachevé. Les pieds bien ancrés sur le parquet poussiéreux, le spectacle pitoyable de la laideur du colosse se dévoila à l’ange. Un rayon de soleil venait d’inonder de manière traîtresse la silhouette de cauchemar de l’homme. Des pantalons noirs à bretelle, une chemise ayant connu des jours meilleurs et les manches roulés au niveau de ses coudes. La belle dame pouvait deviner aisément une puissante et solide ossature, des muscles volumineux et même disproportionnés cachés à grand-peine dans l’armure de tissus. Des mains géantes et grosses comme des boulets de canon. Une d’entre elles resta à plat sur le mur, telle une immense araignée de couleur chair, pour maintenait maintenir un équilibre qui semblait chancelant. L’autre main, ayant des doigts de la circonférence de saucisses, caressait la fleur avec tendresse. Les pieds, extraordinairement pointés vers l'extérieur et des plus stables, se dandinaient sous l’effet de la gêne et surtout de l’angoisse de ce moment stressant. La cage thoracique bien développée et un cou aussi large que son crâne. Des trapèzes laissant présager une force conséquente dans le haut de ce corps impressionnant. Robert devait dépasser la totalité des hommes d’une bonne trentaine de centimètres et devait peser presque le double. Devant le regard si pur de l’ange, le géant devait être plus associé au monstre des films d’horreur qu’au genre humain. Ce mastodonte peut sembler être sorti droit des rêves fous d'un savant ayant perdu le contact avec la réalité. Une tête en forme d'œuf, une dentition irrégulière, une mâchoire carrée et virile, des lèvres minces et presque exsangues, une fossette entre ses deux sourcils, des oreilles décollées, une barbe et des cheveux châtains rasés d'une main malhabile et des orbites enfoncées. Tout pour qualifier ce visage aux traits atypiques de faciès monstrueux et repoussant. De son angle de vu, l’apparition céleste pouvait dénombrer la multitude de cicatrices qui lézardaient sur les mains et les avant-bras de la chose difforme en face de lui.

Tel un duel à la Tombstone, le regard des belligérants se fracassa dans une nouvelle onde de choc. Bobby ne pouvait aucunement deviner les lire la douceur de la jeune femme alors qu’elle pouvait lire comme un livre ouvert l’amalgame d’émotions qui pulsait du regard océanique de la chose. Il pouvait plonger au travers des yeux de Bobby et contempler ces fenêtres donnant un libre accès à l'âme de cet imposant individu. Un mélange saisissant de mélancolie, d’angoisse, de prudence se reflétait dans les iris de l’homme déformé. Mais aux fins fonds des yeux, aux reflets dansants faisant penser au bleu si profond d'un océan par temps clair, doux et rempli de compassion. Un mystérieux mélange d’humanité grandiose et de bienveillance des plus déplacés dans ce corps d’être digne de figurer dans le bas échelon de la société humaine. Hors comprenant qu’il dévoilait pleinement ce corps honni de tous, le géant se releva presque comiquement, manquant de peu de s’étaler de tout son long. De nouveau bien à l’abri dans sa pénombre bienfaitrice, Bobby prit une seconde respiration. Son ton rauque s’éleva alors dans l’air froid de ce jour d’hiver. Les mots furent mâchés, mastiqués même avec des roulements de pierres dans la bouche. Un ton intimidant si une trace de gentillesse et de bonté n’accompagnait pas la pitoyable envolée de mots.

Bobby- Jane… Euh… Non… Jam… Non… Euh… Désolé oublier nom… Euh… Gens disent que mon crâne vide…

Riant doucement, croyant que c’était une bonne blague vu que les gens rigolaient toujours entre eux en disant cela, le mastodonte atypique eut un pauvre sourire d’une timidité touchante.

Bobby- Vous êtes ange? Car humains veulent se battre… Euh… Ou s’enfuit… Euh… Seul ange peut regarder monstre sans s’enfuir… Euh..

Prenant la gourde qui battait son flanc, le bras tremblant d’angoisse de la créature déposa le récipient près du lys.

Bobby- Fleur paradis doit avoir soif… Euh… Eau de source du chalet très bonne… Euh… Vous docteur pour fleurs c’est ça?

Il hocha doucement la tête.

Bobby- SVP… Euh… n’appeler pas à l’aide… Euh… Plein de méchants qui mordent dehors… Euh… Vous en sécurité ici… Moi peut partir pour pas vous faire peur… Euh… Vos amis n’auront pas à me chasser…

Voilà ce qu’il en disait long sur les interactions sociales qui étaient le pain de l’Erreur de la nature depuis sa naissance…



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Hyun-ae J. Rhee
Jeu 28 Jan - 21:47 ||
Hyun-ae J. Rhee
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Au final, Hyun-ae, cette journée est bien étrange. Cette nuit-même, tu pleurais la mort de ce père qui, pourtant, a passé plus de temps à t’enfermer qu’à te faire vivre. Ton cœur était en morceau, ton espoir réduit à une petite chose inutile. Et puis tu t’es éloignée de ta famille, et maintenant que tu as pris du recul, sur ton geste, et tu te rends compte, ma douce, que tu ne cherchais pas uniquement à fuir. D’une manière ou d’une autre, dans ton désespoir, tu voulais retrouver ton père, au moins quelques instants. Dans la mort ou la peur, tu pensais pouvoir lui dire adieu…

Pourtant, maintenant, tu es calme, tu as commencé ton deuil, et si tu n’oseras jamais dire que tu vas bien, il s’avère que tu parviens à faire la part des choses. Et si tu as perdue ton père, il y a quelques jours, si un vide s’est formé dans ta poitrine, tu crois au destin toi. Et ce fameux bon petit diable a mis sur ton chemin une autre personne, comme pour compenser la perte. Un autre s’en ficherait, Hyun-ae. Un autre détournerait le regard de cet homme gigantesque qui parle comme un enfant. Mais toi qui crois au Destin, tu choisis de lui donner ton attention et ton temps parce que tu es persuadée qu’il a croisé ta route pour une bonne raison.

« Vous n’êtes pas un monstre. »

C’est la première chose que tu lui contredis, sans attendre et hésiter. Tu comprends parfaitement pourquoi il pense une telle chose, tu n’as qu’à entrapercevoir sa silhouette pour savoir pourquoi d’autres lui ont dit de telles choses, mais tu refuses de te rallier à l’avis général. Et tu vois, les mots qu’il balbutie juste après te prouvent combien il n’a rien d’un monstre, mais qu’il est plutôt le contraire.

« Un monstre n’aiderait les autres. Il leur ferait du mal, se ravirait de leur sort. Et ce que j’entends dans ce que vous me dites, c’est bien que vous n’êtes pas comme ça. Tu déposes la plante en murmurant ça avant de reculer et tu finis par rajouter, une fois que tu as remis de la distance entre vous. Vous n’êtes pas plus un monstre que je ne suis un de ces zombies. »

Tu as un léger rire, parce que tu es bien des choses, Hyun-ae. Tu es une femme, que l’on croit faible et qui lutte contre cette pensée commune. Tu es une asiatique sur une terre où l’on a des clichés de cette origine. Tu es aussi une personne qui se cherche, qui rêve, qui pleure et qui rie, oui, mais il est certain que tu n’as rien à voir avec les marcheurs sans âme qui traînent dans les rues. Tu ne laisses pas vraiment cette pensée se développer plus longtemps en toi, parce que l’homme parle de la plante, et un drôle de sourire vient teinter tes lèvres. Un sourire ému, des yeux un peu brillants. Cette montagne de souffrance a trouvé des termes bien plus élégant que toi pour traduire la beauté de la plante. Simple et respectueux de la beauté de la fleur.

Tu finis par tourner à nouveau tes yeux vers lui, pour l’observer, dans la lumière de laquelle il s’est rapproché. Tu vois combien il est différent de toutes les personnes que tu as pu croiser jusque-là, et probablement que ce que tu ressens, devant son visage et sa carrure, c’est un profond élan de compassion. Tu imagines sans difficulté le goût qu’à ses jours et tu comprends aussi vite que tu feras tout, aujourd’hui, pour lui prouver que les humains ne ressemblent pas tous à ceux qui se moque de lui en disant, visiblement qu’il a le crâne vide.

« Un ange ? Te voilà à répéter avec une surprise sincère. Oh non, Bobby, je n’ai rien d’un ange. Je ne suis ni assez pure, ni assez bonne pour ça. Je ne suis qu’une pauvre humaine qui ne juge pas les autres sur ce qu’ils semblent être, mais qui préfère se fier à ce que son cœur comprend et ressent. »

Tu ne veux pas qu’il se méprenne sur toi. Ce serait horrible pour toi qu’il puisse croire que tu es plus… belle, pure, parfaite que tu ne l’es vraiment. Tu n’aurais jamais eu l’audace de te comparer à un ange, et le fait qu’il le fasse te touche oui, mais vient aussi te serrer le cœur. Tant et si bien que tu tentes une nouvelle fois de venir vers lui. Tu avances à pas très doux, sans émettre quasiment le moindre bruit. Et quand il te nomme de docteur pour fleur, un rire cristallin te secoue.

« Disons cela oui. Elle a soif, c’est gentil à vous de partager votre eau avec elle. Tu n’es plus si loin, et pour lui prouver que tu ne lui veux définitivement aucun mal, tu viens t’asseoir sur le sol, en tailleur, laissant le lys vous séparer comme un rempart aussi pur que l’est l’âme de cette pauvre créature. Il n’y a personne avec moi, et je ne compte pas demander à ce qu’on vous chasse. Tu lui offres un sourire, en tentant de soutenir son regard, en mettant de côté ses traits ou sa taille qui pourrait t’engloutit. Je ne veux pas sortir d’ici pour l’instant et si vous voulez me tenir compagnie… ça me ferait plaisir. »

Tu ramènes le petit sac que tu traînes avec toi, les rares fois où on te laisse sortir dehors. Dedans, en plus de quelques bandages, et d’une gourde quasiment vide, il y a des biscuits que tu as trouvés dans une voiture. Au chocolat, qui te rappelle à chaque bouchée combien tu adorais les cookies au chocolat au petit déjeuné. C’est cette boite que tu attrapes et que tu sors de tes affaires, avant de l’ouvrir, attraper un gâteau et venir pousser la boite vers lui.

« Ils sont au chocolat, vous pouvez en prendre si vous voulez. Tu lui proposes, en ayant jamais été bien conservatrice si tes biens. Tu préfères mille fois partagés, parce que ça donne un goût merveilleux à la nourriture. Vous venez de loin ? Que tu finis par lui demander, alors. Et vous êtes seul, au milieu de cet enfer vivant ? »

Ce qui vient finalement charger, c’est de l’inquiétude, parce que maintenant, tu te demandes s’il est seul, s’il peut au moins compter sur quelqu’un. Tu n’aimes pas savoir que les gens sont isolés alors que la vie est devenue si difficile...
Bobby Smith
Ven 29 Jan - 16:59 ||
Bobby Smith
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Le doux souvenir d'une fleur...
Secouant doucement la tête en forme d’œuf en signe de négation aux paroles de la divine apparition. Elle ne disait aucunement la vérité selon l’empathique créature. Mais l’ouïe de l’ancien mineur était hypnotisée par la voix cristalline et si douce de l’ange. En fermant les yeux Bobby  pouvait se croire tout près de ce chêne centenaire dont la mélodie du vent qui folâtrait dans les feuilles du vieux sage des forêts. En voyant la jeune femme s’assoir et l’invité à prendre place, le golem de chair saturé de stigmates d’une violence autant gratuite qu’injuste fut sur le choc. Habituellement les gens évitaient le contact de la Bête cauchemardesque par dégoût ou l’insultaient pour se paraître plus parfait qu’ordinaire. Mais l’être divin parla avec un cœur doux et pur, qui rappelait la délicatesse de son propre palpitant à l’erreur de la nature. À ce moment le regard bleuté du monstre de foire devint nostalgique et un mince sourire embellit quelque peu le faciès monstrueux camouflé dans l’ombre. Tel un animal au caractère doux, mais qui a été battu par son ancien propriétaire, Bobby fit un pas hésitant vers la source lumineuse que représentait l’apparition magnifique. Un peu comme un papillon de nuit aux allures grotesques qui s’avance avec crainte vers la beauté absolue de la flamme d’une bougie solitaire, hypnotisé par sa fin prochaine. Un autre pas gauche et hésitant du mineur l’emmena alors près de la démarcation de la clarté des astres du ciel et l’obscurité de sa pitoyable cachette. Prenant un instant pour permettre à son esprit lent de bien décortiquer le flot de paroles de la bonté réincarné, Bobby avala sa salive. Son ton lent et trainant, aux mots à peine mâcher franchit alors les lèvres exsangues de la chose. Le regard qui scintillait au tréfonds du visage aux traits durs du massif homme n’était que pluie d’étoiles qu’on pouvait nommer sympathie, bonté, gentillesse et tendresse.

Bobby- D’accord… Euh… Si ça vous dérange pas trop de perdre du temps… Euh… avec le monstre... Moi empathique… Euh… Vous belle âme comme ange…

Essayant de se rappeler du nom de la dame à l’aura aveuglante de compassion, le monstre s’enfourcha la langue comme à son habitude. Les joues du géant piquèrent un fard lorsqu’il se décida de s’avancer complètement dans la lumière. Les cicatrices ornant la chaire dénudée de ses bras criaient les sévices et les préjugés que la bête avait dû endurer durant la totalité de sa vie.

Robert- Docteur Fleur… Euh… Je me souviens plus de votre prénom… Euh...

Il s’assit alors avec la lourdeur d’un pachyderme qui s’affaisse sous le coup d’une fatigue sournoise.  Les jambes de l’homme difforme, comparable à des billots d’arbres matures, s’étendait de chaque côté. Car l’ancien mineur n’avait pas la souplesse nécessaire de s’asseoir comme le fessait à la perfection la superbe asiatique. Un sourire sincère s’afficha alors complètement sur le visage épanoui du géant. Le mastodonte éprouva un bien-être et une sécurité à cet instant qu’il n’avait eu qu’avec sa sœur et sa nièce adoré. Devant l’innocence et la pureté de ce sourire, les gens auraient surement oublié l’ignoble apparence de la chose déformée. Les mots qui sortirent alors de la bouche aux dents mal alignées du monstre venaient directement du cœur, n’ayant pas pris la peine d’être consultés par l’esprit.

Bobby- Merci madame pour les beaux mots… Euh… Souvent ça ne dépasse pas… Euh… Salut…

Il toucha amoureusement le pétale du lys en essaya de la tourner le pot pour qu’elle s’épanouisse au soleil levant. Des gestes délicats et d’une douceur qui contractait allégrement avec l’apparence atypique et rustre de la Bête.  L’être céleste lui tendit un morceau de délice sucré.

Ange- Ils sont au chocolat, vous pouvez en prendre si vous voulez.

Acceptant de piger un biscuit dans le contenant métallique offert  par l’être céleste qui réchauffe le cœur couvert de cicatrices immondes de Bobby par cette aura de gentillesse absolue, le monstre de foire fit un geste que peu de gens auraient réalisé. Il cassa de nouveau le morceau en trois parts. Il en mangea une, la seconde il la plaça dans un petit mouchoir qu’il sortit de sa poche et timidement il redonna le dernier morceau du biscuit à l’ange à la chevelure cuivrée.

Bobby- Merci madame… Euh… J’en garde pour une autre personne qui aura faim …

Il sorti  les sucettes découvertes plus tôt et en tendit plusieurs à la demoiselle si gentille avec la lie de l’humanité. Remarquant la de ce fait même la pauvre ration d’eau, la gargouille à peine sculpté dans le granite le plus laid possible sorti de son sac à dos une boueille d’eau d’un litre et une couverture.

Ange- Vous venez de loin ?

Baissant le regard de par sa timidité d’être en présence d’un ange, il tendit les offrandes en tremblant doucement de gêne. Le ton rocailleux jaillit alors de la gorge monstrueuse de l’être cauchemardesque.

Bobby- Kentucky… Euh… Moi travail dans mine loin des humains… Euh… Aussi dans le noir dehors d’un bar ou dames dansent… Euh… Personne ne doit faire mal à anges… Euh… Fais froid… Euh… Moi peau épaisses… Euh… Couverture chaude… Euh.. Moi habite dans chalet… Bois… Euh… Loin des hommes et des anges…

Alors une question banale, pour le commun des mortels d’avant cette effroyable tragédie, vint jeter un nuage de tristesse dans la pièce exigüe.

Ange- Et vous êtes seul, au milieu de cet enfer vivant ?

Bobby- Ma…

Le dernier mot refusa à cet instant de franchirent l’espace des lèvres qui venaient de se souder hermétiquement. De l’horreur pure venait d’éteindre la pureté des yeux du mineur et une tristesse affligeante tomba subitement sur ses larges épaules. Le regard dans la vague, Bobby fut le seul qui put voir de nouveau la scène horrible qui fut le théâtre mortel de ses anges. Les yeux grands ouverts de sa nièce, figés dans la mort et accusateur. Les plaies horribles qui parcouraient le corps de l’adolescente et tout ce sang qui recouvrait une partie de la pièce et du mobilier. Les intestins qui jaillissaient de l’abdomen de sa sœur et ce regard vitreux que la faucheur avait dérobé toute cette joie de vire. Frissonnant d’impuissance, un bruit mat vient alors à la rescousse de l’âme en perdition du colosse. C’était sa main libérer des offrandes qui venait de chuter au sol durant son absence. Ramener brutalement dans ce présent sans pitié, ce moment qu’il sut qu’il ne pourrait plus entendre les doux rires de Sandra à part dans son imaginaire, le géant secoua sa tête en forme d’œuf. Sentant poindre des larmes à l’embrasure de ses yeux, le mastodonte les écrasa sans pitié de sa main immense et rugueuse. Voyant une échappatoire vers la fenêtre, le sosie de Frankenstein tourna la tête. Quand une certaine contenance fut regagnée par l’homme au corps impie, Bobby put enfin retourner son horrible facies vers le visage si magnifique de l’être céleste. Des piètres mots d’excuse ricochèrent alors dans la bouche immonde de la bête déformée.

Bobby- Désolé pour tout à l’heure… Euh… Souvent je me perds dans ma tête… Euh… Tout le monde dit que c’est vide dedans dans mon cas…

Bobby pointa son crane en forme d’œuf. Essayant de sourire de ce trait ironique fait à sa propre personne, le mastodonte continua avec une douceur et une sollicitude des plus touchantes.

Bobby- Mes anges sont partis au Paradis… Euh… Ma nièce et ma sœur étaient les seuls qui n’avaient pas honte de se faire voir avec moi… Euh…

Souriant bêtement, respectant une certaine distance entre lui et June, l’homme massif soupira. Il ne voulait en aucun cas corrompre l’aura de gentillesse qui se dégageait de l’ange. L’homme cauchemardesque n’osait pas s’approcher de la perfection en quelque sorte. Mécaniquement, la voix de l’homme brisé continua. Mais une grande détresse se peignit alors sur le faciès monstrueux du mineur. Le regard océanique de la chose se voilà quelque peu, revoyant une scène effroyable. Les mots continuèrent alors de franchirent la barricade des lèvres exsangues de la bête de foire. Comme si un autre être, un conteur en quelque sorte, avaient pris possession du corps difforme.

Bobby- J’étais en camping pour ramasser des ingrédients pour le Moonshine… Euh… J’ai reçu un appel de mon ange… Euh…  Elle disait que les voisins voulaient entrer chez elle et faire du mal à elle et ma sœur…Euh… J’aurai dû rester avec eux… Euh… Quand je suis arrivé, c’était trop tard… Tout ce sang et ce qui s’était passé… Euh…

Le regard de la chose s’humecta alors de rigoles salées. Aussitôt le géant pêcha son mouchoir dans sa poche de chemise. Sans le savoir, la double photo plastifiée s’échappa du compartiment de tissu. Flottant allègrement dans l’air, le destin voulut que les portraits de souvenirs heureux chutassent près de l’ange. La créature brisée assécha alors la soudaine montée d’eau et se concentra alors sur le visage au trait divin de la femme. La voix faible, à peine un murmure, parvient alors à se faire entendre.

Bobby- Je m’excuse mes anges… J’aurais dû être avec vous…

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Hyun-ae J. Rhee
Ven 29 Jan - 21:17 ||
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Au final, Hyun-ae, il n’y a pas d’hésitation sur ce que tu veux faire. Rentrer à la grange, maintenant, ne te fait pas envie. Tu rentreras bien assez tôt et tu sais parfaitement qu’il y aura tout le monde pour te reprocher ta disparition. Tu seras enfermée de nouveau, “pour ton propre bien” qu’ils diront. Tu pourrais ressortir du magasin, laisser cet homme tranquille et profiter des fleurs qu’il a l’air d’aimer au moins autant que toi. Pourtant, ma pauvre, tu n’as plus de contact humain depuis si longtemps que tu te raccroche à la présence de ce géant maladroit et que tu reviens vers lui. C’est sans hésiter, simplement avec une douceur, peut-être même une tendresse, profonde que tu t’installes faces à lui. Et ses mots maladroits reviennent tirer ton attention en résonnant dans l’air ambiant comme un rocher qui roule sur une montagne.

Il y tient, visiblement, à ce que tu sois comme un ange. Toi, tu ne sais pas comment lui faire comprendre que c’est bien trop gentil pour ce que tu es. Tu en as des torts pourtant, mais bien souvent les gens refusent de le voir parce que tu parais bien trop… fragile comme une poupée de porcelaine. Qui pourrait reprocher quoi que ce soit à l’une de ces petites créatures pâles et douce, hein ?

« Oh, je m’appelle June. Tu répètes, laissant ton prénom compliqué de côté. Tu as l’habitude de réagir autant à ton appellation coréen qu’occidentale. Comme le mois de l'été, vous voyez ? Tu lui demandes avec gentillesse, en te disant qu’avec cette comparaison, peut-être pourra-t-il s’en souvenir plus facilement. Et je ne perds pas mon temps avec vous. Tu hésites un instant, avant de lui offrir ta vérité, même si tu crains qu’il ne prenne la fuite. Je suis heureuse de vous rencontrer. Le contact avec les autres me manquent. Et je n’ai personne autour de moi qui n’aime vraiment les fleurs. »

Alors que cet homme, lui, il comprend ce que tu trouves de si beau devant un lys en fleur ou de touchant quand une violette laisse son doux parfum être charrié dans une aube douce. Rien que pour ça, tu sais que tu éprouves une tendresse sincère pour cette montagne de muscle qui ne semble pas plus agressif ou dangereux qu’une mouche. Tu n’as jamais tué une mouche. Toi tu étais plutôt du genre à ouvrir ta fenêtre jusqu’à ce qu’elle accepte de retourner dehors… Voilà quels sont tes principes.

Il accepte un cookie, et tu le regardes attraper la douceur avec une douceur certaine. Pendant un instant, Hyun-ae, tu es touchée par la volonté de cet homme pour être précautionneux, alors qu’il pourrait probablement réduire à peu près tout en bouillie dans ses immenses mains. Il te rend un tiers du cookie, et tu ouvres de grands yeux, surpris, avant de tendre la main, et de refermer ses doigts sur le morceau de gâteau sec, avec un sourire, en attrapant tout de même l’une des sucettes qu’il te tend. Coca, tu es chanceuse aujourd’hui !

« Gardez-le. Ca me fera plaisir que vous puissiez en profiter, maintenant ou plus tard. Tu lui offres le plus doux de tes sourires, en expliquant Si un jour vous êtes triste, vous pourrez le croquer en vous rappelant qu’il y a encore de bonne chose dans ce monde, comme le chocolat de ce cookie, d’accord ? »

C’est pour ça que tu as gardé la boite, toi. Pour les jours de tristesse, où il te prend à penser qu’il n’y plus rien de beau sur cette tête. C’est ridicule, voir enfantin quand tu y pensais, mais tu t’en fiches Hyun-ae. Tu n’as jamais prétendu être intelligente et mature. Être qui tu es, te suffit bien assez. Et puisque tu en viens à qui tu es, tu te demandes maintenant qui il est lui, ce géant au coeur de guimauve qui t’a touché d’une manière que tu sais intemporel. Quoi qu’il se passe, tu garderas son souvenir en toi, tu le sais.

Tu l’écoutes alors te parler d’où il vient, de son boulot qui devait être des plus éreintant et quand il s’apprête à te dire s’il est seul, il se fige et toi, ma belle, tu en fais autant de surprise. As-tu déjà vu la souffrance ? La vraie, la grande, la… belle ? Parce que sous tes yeux arrondis, tu découvres à quoi elle ressemble, cette grande dame que chacun porte avec lui. Tu vois sur le visage de l’homme, comme sur la toile d’un cinéma, toute l’horreur dont il se souvient. Et si tu ne pleures pas, tu sens clairement ton cœur se fissurer. Qui a pu causer une telle peine à un être aussi pur ? Pendant un instant, c’est un sentiment guerrier, vindicatif, qui monte en toi. Tu as envie de lutter contre ça, puis il se reprend et tu découvres alors son histoire.

Comment dire, Hyun-ae, que tu as l’impression de vivre ce qu’il te conte de ses mots maladroits. Tu n’as pas besoin d’un langage varié et châtié pour que la puissance de ses émotions viennent jusqu’à toi. Et quand tu comprends qu’il les a perdues, les deux femmes de sa vie, de quelle manière, et qu’il se met à pleurer, un hoquet te secoue. Ta main se monte à tes lèvres, alors que tu viens attraper ton index pâle de tes dents, serrent fort ta mâchoire dessus pour retenir ton chagrin. Tu n’as pas le droit de pleurer sa peine à lui, voilà ce que tu crois.

« Je suis… Tu relâches ton doigt, où tes incisives ont laissé des marques rouges foncées, juste avant de ne faire couler le sang. Je suis tellement désolée pour vous, Bobby. Je voudrais pouvoir changer les choses pour vous, mais… Tu ne peux pas. Personne ne le peut, alors tu rajoutes, lentement. Je suis sûre que là où elles sont, elles veillent sur vous. Ce sont vos anges gardiens. »

Et tu es en train de dire ça, qu’il tire son mouchoir et qu’une photo tombe, jusqu’à venir se poser près de toi. Un cliché vers lequel tu tends les doigts, sans réfléchir. Quand tu aperçois le visage souriant de la femme et de l’enfant, deux grosses larmes se forment aux coins de chacun de tes yeux et roulent sur tes joues. Pas plus, tu les retiens. Mais tu finis par bouger, te remettre accroupis, aller vers lui, et tu finis un genou à terre devant l’immense carcasse en pleine désolation. Tu es tel un chevalier devant une princesse, et cette idée ne pourrait même pas te faire rire. Ca te va, toi, d’être celle qui protège d’autres, même s’ils sont aussi fort et disproportionné que ce mineur.

« Elles sont magnifiques. Tu lui murmures en avançant une main tremblante vers lui. Tu poses tes doigts sur son bras, et tu tends la photo vers lui, pour la lui rendre. Vous leur ressemblez, vous savez. Tu lui offres doucement, en trouvant le courage de sourire. À votre façon, mais vous avez la même douceur en vous. Tu déposes la photo dans sa main, avec un respect profond pour le cliché et pour l’homme. Je suis certaine qu’elles ne vous en veulent pas. »

Tu restes là, près mais pas trop, un genou à terre, ta main tremblante et froide sur son bras. Tu ne sais pas quoi faire pour le réconforter. En faite, Hyun-ae, tu te sens inutile et bête, parce que tu es bien incapable de trouver les mots pour chasser une telle peine. Alors, tu fais ce que tu penses être le mieux. Tu te mets à parler de ta voix mélodieuse, pour tenter d’apaiser son cœur et de délier ses pensées.

« Mon père est mort il y a quelques jours. Il a été emporté par ces choses aussi. Vous savez, pendant quelques heures, quand j’ai pu enfin pleurer mon chagrin, je me suis dit que ce serait plus simple de le rejoindre. Mais il y a toujours des gens ici qui compte sur nous. Ta main se serre un peu son son bras. Vous aussi, Bobby, il y a des gens qui ont besoin de vous. Continuez de vous battre et d’avancer, vous m’offririez le plus beau cadeau en cette sombre période. Tu lui offres un sourire courageux. Pour honorer la mémoire de ceux qui veillent sur nous, vous voyez ? »
Bobby Smith
Dim 31 Jan - 5:22 ||
Bobby Smith
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Le doux souvenir d'une fleur...
La tristesse de l’homme difforme est trop grande et crève-cœur. Il n’avait plus rien en ce monde, ses anges étaient partis sans lui et Bobby n’aurait plus le goût de vivre tout simplement. Mais l’ange fit un acte impassable, un mouvement tout de lumière et de candeur. Une agréable chaleur se propagea alors de ce toucher si délicat sur cette peau rugueuse et couverte de stigmates. La photo réapparut dans la paume du géant au cœur lacérer par la souffrance. Il l’écouta parler de sa voix enchanteresse de l’être divin qui lui parla avec tant de douceur qu’il ne se focalisa que sur ce timbre de voix si magnifique. Hélas étant une créature simplet et empathique, le chagrin resurgit à la mention du vécu de l’être de lumière si parfaite à son regard pur et d’une douceur surprenante.

Le colosse brisé une nouvelle fois épongea les cuves des rides de son visage. Le mouchoir de tissu aux arômes de réconforts s’imbiba presque à sa capacité maximale. À cet instant précis, ce moment figé dans le temps et la douleur, la volonté du monstre fut de mourir. Disparaître de la surface de cette terre qui fut si aride pour lui. De s’envoler vers ses anges et de sourire avec eux pour l’éternité.  Ces quelques instants où le lunatique personnage devait dans un genre de communion, ou le monde continuaient de tourner sans le mastodonte cauchemardesque.  Il était imperméable à toutes actions ou paroles venant de l’extérieur. Mais durant ces instants de détresse et de doute, deux anges accoururent.

L’être en perdition sentie alors des petits bras enlacés sa taille. Des bras fantomatiques certes, mais pour le géant c’était aussi réel que l’horreur qui rodait dans les environs. Un corps frêle vient s’appuyer alors dans le dos de la chose. Une tête translucide, mais au contact si doux. Une douceur qui fit soupirer l’être immonde. Une voix céleste s’éleva alors pour caresser l’ouïe de la Bête. Des mots candides qui firent rouler une dernière larme solitaire. Celle-ci mourut alors à la commissure des lèvres exsangues du phénomène de foire.

Sandra- Je suis là tout va bien. Ne pense plus comme ça je t’en prie… Ça me fait mal…

Un mouvement angélique eut comme effet de faire ouvrir les yeux au colosse.  La seconde apparition divine venait d’entrer dans la scène. Le regard océanique de la chose se posa de nouveau dans la dure réalité. Une réalité qu’il confondit alors le rêve devant les mouvements de June. L’ange à la chevelure du bronze en fusion était à genoux devant le géant déboussolé. La surprise et l’étonnement furent tels que la parodie d’humanité ne fit aucun geste. Le golem de chair était persuadé qu’il rêvait. Qu’une respiration suffirait pour éclater cette vision et le replonger dans le monde chaotique. D’une main tremblante, le mastodonte leva le bras. Dès que l’appendice du mineur fut libre, la main de l’être divin se posa sur celle-ci. Tous les muscles du corps déformé de Bobby se tétanisèrent de stupeur.  La douce voix de l’être de lumière s’éleva avec une tendresse que le mineur n’avait jamais éprouvée de la part d’une étrangère. Les syllabes caressèrent l’âme en miette de l’erreur de la nature. La compassion de la voix de la divine apparition fut comme un baume sur les plaies à vif du cœur de la chose immonde.


Docteur Fleur- Mon père est mort il y a quelques jours. Il a été emporté par ces choses aussi. Vous savez, pendant quelques heures, quand j’ai pu enfin pleurer mon chagrin, je me suis dit que ce serait plus simple de le rejoindre. Mais il y a toujours des gens ici qui compte sur nous.


Le colosse balafré ne pouvait faire cesser le tremblement de sa lèvre inférieure devant ce prodige. Cet acte de pure compassion fut un choc pour l’être diminué toute sa vie. Un autre geste tendre vint alors supplanter celui qui venait de raviver la flamme de l’humanité. Un contact de doigts gracieux qui serra avec compassion le biceps de la taille d’une cuisse d’un coureur de fond du sosie du monstre de Frankenstein. Cette flammèche qui menaçait de se faire souffler à tout moment. Un geste au moment si gracieux qui fit naître une image dans l’esprit lent de la Bête. D’un papillon qui se posait avec délicatesse sur une fleur. Mais la fleur était un amalgame de laideurs des plus repoussantes.

Docteur Fleur- Vous aussi, Bobby, il y a des gens qui ont besoin de vous. Continuez de vous battre et d’avancer, vous m’offririez le plus beau cadeau en cette sombre période. Pour honorer la mémoire de ceux qui veillent sur nous, vous voyez ?

Le golem de chair ne pouvait plus remettre en cause la compassion et la gentillesse de l’ange. C’était la première dame à s’approcher autant de l’erreur de la nature. À part naturellement de ses anges qui lui avaient été arrachés de la manière la plus sordide qui soit. Ce moment d’accalmie dans ce monde sans pitié semblait si irréel. Les deux êtres semblaient avoir leur accorder leur âme à cet instant. Mettre au diapason un lien qui allait surement survivre aux pires événements.  Le bien-être qui se dégageait à cet instant des deux anges, un translucide et l’autre véritable, fit commettre un acte au mineur. Une action complètement hors de l’habitude de la chose. Un geste qu’il n’oserait même pas en rêve. L’immense main rugueuse du mineur s’éleva alors avec une douceur hypnotique. Comme si tout geste brusque de la Bête avait pu effrayer la Belle. Bobby recouvrit la main de June avec une hésitation des plus prononcée. Le mineur n’était qu’un passager pendant que le cœur agissait à la place de sa raison.  Une affection, une tendresse et une bienveillance se propagent de toute l’âme de l’homme massif. Une joie des plus merveilleuses se propagea sur le masque aux mille douleurs de l’être brisé. Un sourire fleuri dans le champ stérile qu’était le visage atypique du mastodonte. La laideur de l’immonde cauchemar ambulant se mua en une beauté que peu de gens avaient assistée à ce jour. Un peu comme si l’humanité galopante du géant revenait alors au bercail. Comme si l’armure de peur et de tristesse de l’homme venait enfin d’être disloquée par l’arme la plus puissante qui soit. Un simple geste pour certain, mais un apaisement certain pour le colosse. L’être affreux n’était pas habituer d’être cerner  par tant de gentillesse. La voix fantomatique de Sandra s’éleva alors pour une dernière fois.

Sandra- Tu vois… June n’est pas comme les autres… Maintenant elle peut être ton amie et je te promets qu’un ange verra l’être magnifique que tu es… Je serais là si tu as besoin de moi… Je t’aime mon gros nounours.

La gorge serrée par l’émotion, Bobby le ne put qu’apprécier le contact divin des lèvres fantomatiques sur sa joue. L’être ignoble déclara alors d’une voix franche et si merveilleuse. On percevait aisément la gratitude et la gentillesse s’animer derrière cette phrase toute simple. S’adressant aux deux êtres divins dans la pièce, les mots à peine mâchés s’élevèrent comme une lyrique magnifique.

Bobby- Merci de tout cœur…

Au moment que le contact si paisible fut rompu, Adam remarqua le trésor niché dans sa paume massive. La photo ressemblait à un phare pour l’être perdu. Mais au lieu de s’en saisir sauvagement, il pointa avec tendresse les deux visages souriants. À peine un murmure s’éleva de la barrière aux dents mal alignée de l’être difforme.

Bobby- Ma sœur Rosalie et ma nièce Sandra… Euh… Elles sont si belles et si intelligentes… Le contraire de moi… Euh… Tout fait pour le bonheur… Euh… Nous n’avons pas trop d’argent… Euh… Maman prenait truc pour rêver… Euh… Moi tout faire pour que Rosalie puisse allez université… Euh… # boulots en même temps… Euh… Dormait à terre pour lui laisser le lit… Euh… Ensuite Sandra est arrivée… Euh… Malade… Tout argent allait dans soin… Euh… Moi pas grave… Euh… Toute ma vie

Caressant doucement les contours écorner de la photographie, le géant embrassa avec une tendresse touchante les visages souriants figé pour l’éternité dans l’image. L’horrible faciès se releva alors pour regarder la demoiselle et le lys qui symbolisa la pureté de cette amitié nouvelle.

Bobby- Maintenant je suis tout seul… Euh… Mais comme tu l’as dit  aussi longtemps que je vis, elles vont vivre dans mon cœur… Euh… Tu es comme ange… Euh… Gentille et douce… Euh… âme lumière… EUH

Comprenant la portée des derniers mots, le géant se tut en baissant son regard de honte. Voulant se rattraper maladroitement le colosse dit avec un petit sourire en coin.

Bobby- On pourrait chanter You Raise Me Up… Euh… Pour escorter âme de ton papa… Euh… Moi chante mal… Euh… Mais Sandra disait que non et elle m’écrivait des chansons… Euh… Sur son lit d’hôpital…

Un hochement de tête de l’être céleste fut suffisant pour l’être inférieur. Souriant grandement de la joie et de l’allégresse tout à coup rendues à son cœur mis en charpie, la beauté intérieure du monstre se manifesta alors de la plus belle manière qui soit. Un chant pur à la sonorité presque parfaite se produisit alors. Le don caché par la montagne de muscles déformés se dévoila au grand jour. Une bénédiction divine si pure qu’on aurait pu jurer que les grands chanteurs d’autrefois s’étaient réincarnés dans ce réceptacle répugnant. Perdu dans des notes magnifiques rattachées à des souvenirs tristes et heureux à la fois, le colosse tapa de la main sur sa cuisse en mesure. Les yeux presque fermés, essuyé du passage des larmes sur son horrible faciès par sa main titanesque, lunatique et perdue dans un état de rêve des plus soyeux, le monstre de foires se balança au rythme de sa voix si pur tout à coup. Tout à ses souvenirs, l’esprit lent et pathétique de la Bête s’éleva en pensée pour faire sourire ses anges. La voix chaude, douceâtre à souhait continuait de faire le prodige qui charmait totalement les oreilles chanceuses d’en percevoir le chant. La voix magistrale, qui était la véritable beauté de l’âme lumineuse camouflé par tant de laideur du géant, mourut avec lenteur. Rougissant doucement le géant immonde au corps honni couvert de cicatrises répugnantes dit alors de sa voix rocailleuse qui ressemblait au frottement de deux pierres qui s’entrechoquaient furieusement.

Bobby- Désolé… Euh… Moi chante mal… Euh… Je chantais pour Sandra et Rosalie… Euh… Rocky aussi chien de la mine… Euh… Moi veut pas déranger… Mais quoi faire avec fleur du paradis? Elle mourir si toute seule?

Pas une fois le géant s’inquiétait pour lui, trop occupé à prendre soin des anges et des hommes qui le reniaient trop souvent. Se faisant du souci pour une fleur alors que son existence pouvait être soufflée d’un moment à l’autre par le souffle putride d’une abomination monstrueuse qui avait remplacé l’humanité comme le prédateur suprême de la terre…

@Hyun-ae J. Rhee

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Hyun-ae J. Rhee
Dim 31 Jan - 20:26 ||
Hyun-ae J. Rhee
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Tu n’as même pas hésité avant d’aller vers lui. C’est bizarre, quand tu y penses ma belle, parce que si tu tentes de faire le bien autour de toi, tu n’es pas spécialement tactile. En faite, pour remettre le curseur sur la vérité, il faudrait plutôt dire que tu es assez fuyante dans les contacts physiques, pudique dans un sens, et du coup oui, tu n’oses pas faire ça. Encore plus que l’homme face à toi à de quoi être effrayant, par sa taille et la masse musculaire qu’il déplace avec lui. Alors comment tu peux expliquer ce geste que tu as pour lui, un genou sur le sol et une main sur son bras ? Tout simplement parce que sa souffrance te touche. Tu n’es pas une empathe extrême, mais sa douleur et sa gentillesse te touchent en plein cœur, t’attirant à lui comme si tu n’étais qu’une petite lune autour d’une belle et grande planète.

Tu finis par poser la photo qui t’a tiré quelques larmes pour la lui rendre, parce que tu te doutes combien elle peut être importante pour lui. Si tu avais un cliché de ton père, probablement qu’il deviendrait un genre de talisman, et quand tu suis son regard vers la photo, tu te rends compte de combien elle est importante pour lui aussi. Tu te penches un peu vers lui, pour regarder les visages qu’il désigne en donnant ses explications. Et ton cœur se serre, ma pauvre, parce que, franchement, cet homme mériterait du bonheur et que toi, tu es une petite fille inutile. Tu ne peux même pas ramener ses anges à la vie…

« Elles étaient toute votre vie. Tu finis par articuler lentement, comme pour reformuler ses mots maladroits et hachés. Elles avaient de la chance d’avoir une si belle personne pour veiller sur elles, je suis sûre qu’elles en étaient conscientes. »

Tu n’en sais rien, pourtant… Tu ne fais que des suppositions, tu oses préjugés parce que cet homme est une merveille de nature. Aussi repoussant ou inquiétant soit-il, tu te rends compte qu’il a autant de douceur et de bonté en compensation. Et franchement, Hyun-ae, tu es d’autant plus mal à l’aise qu’il puisse te désigner sur le terme d’ange, parce qu’entre vous deux, il est bien plus immaculé que toi. Devant lui, les portes du paradis ne resteront pas longtemps fermées, tu n’en doutes pas.

« Je veux juste être bonne avec le monde, pour que le monde soit bon avec moi. Tu lui expliques, sans t’éloigner. En faite tu t’assois là, tout près de lui. Vous savez, je voudrais sincèrement que vous puissiez vous voir avec mes yeux, Bobby. Parce que si mon âme est lumineuse, la vôtre brille encore plus fort. Tu lui offres un sourire rassurant.Vous êtes d’une gentillesse que le monde devrait prendre en exemple, croyez-moi. »

Et ton regard se charge d’une dose de cette vieille douleur. Tu sais combien le monde peut être dur, et pourtant, quand tu vois les cicatrices et les marques sur la peau de cet homme, quand tu entends ses mots, tu te rends compte que tu n’as rien connu des violences de la société. Le racisme contre ceux de ton sang, il ne vaut rien par rapport à la violence contre la différence, encore plus quand c’est poussé à ce paroxysme. À croire que la Nature a voulu mettre un sacré poids sur les épaules de ce géant. Et pour ça, tu sais que tu auras toujours de l’admiration et de la douceur pour lui, même si vous ne vous reverrez jamais.

Finalement, tu continues à l’observer, sans te dit que, ça se trouve, tu lui poses souci à faire ça. Peut-être qu’il n’aime pas être regardé comme ça, même s’il n’y a pas une once de méchanceté en toi. Et quand il te propose de chanter pour ton père, tu entrouvres les lèvres, pour dire que tu ne connais pas le morceau. Sauf que tu n’en as pas le temps, parce que devant toi, il se passe une chose parfaitement incroyable. Tes yeux s’arrondissent alors, que tu retombes un peu plus assise, ratatinée sur tes fesses. La voix du géant de pierre, ce son qui semble si éraillé et douloureux, se transforme quand il se met à chanter. Et Hyun-ae, ca vient te toucher en plein cœur. Tu inspires maladroitement, avant de lever une main pour la poser contre ton cœur, comme pour empêcher ton palpitant de s’échapper alors que tu restes complètement muette.

Et il te faut entendre la fin de sa chanson, puis ses excuses pour que tu te tires de ta surprise et de l’émotion qui est venu faire battre si fort ton cœur que tu te sens incroyablement vivante. Tu secoues la tête, négativement, plusieurs fois, avant de te pencher vers lui, les yeux toujours agrandis, parce que tu ne pouvais pas imaginer une telle chose.

« Vous… Vous êtes vraiment une personne incroyable. Ton visage cesse enfin de rester figer dans la surprise pour qu’un immense sourire, rayonnant et lumineux s’affiche sur ton minois. C’était incroyable ! Votre nièce a raison, vous chantez incroyablement bien. Votre voix… Tu secoues encore la tête, avant de résumer ça par une phrase toute bête. Ca m’a touché le cœur. »

Tu n’oses pas rester trop penchée vers lui, de peur de lui faire peur ou de le faire fuir. Alors oui, tu prends de longues secondes pour t’en remettre, et finalement tu apportes ton regard sombres sur la plante lumineuse. Ta main se tend vers l’un des pétales iridescents et tu expliques, doucement :

« C’est une battante, mais elle aura besoin d’eau et de lumière pour continuer à s’épanouir. Tu hésites, relèves les yeux vers lui. Vous voulez vous en occuper ? Les lys ne sont pas très contraignant, de l’eau une fois par semaine, et retirer les fleurs qui sèchent… Tu viens humer l’odeur douce, avec un sourire doux sur le visage. Si vous pensez que ce sera difficile, je peux en prendre soin jusqu’à notre prochaine rencontre. Je la garderai en vie pour vous. »

C’est amusant d’entendre ça dans ta bouche, parce que le monde semble vouloir croire qu’il faut te protéger, Hyun-ae, que tu es faible et fragile. La vérité, c’est que depuis des années, c’est toi qui essaie de prendre soin du monde, de le protéger et de l’améliorer, à ta manière. Et ta proposition laisse un peu entendre cette force, qui se cache derrière ton allure de nymphe. Tu es capable de te battre, même si tu n’en as pas l’air.

« Dites… Tu finis pas reprendre, doucement. Les miens se cachent dans une grange à quelques km d’ici… vous pourriez venir avec nous si vous êtes seul ? Pourtant, tu sais au fond de toi que personne ne comprendrait cet homme, que la peur lui ferait probablement bien des torts mais tu ne peux pas t’en empêcher. Il ne faut pas rester seul, Bobby, c’est si dangereux dehors… »

Et te voilà à venir mordre ta lèvre, avec une certaine tension parce que tu ne sais pas comment faire pour le faire accepter par ta famille et les Allen. Tu voudrais tellement que le monde soit plus tolérant, Hyun-ae, voilà le grand drame de ta vie...
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