Vous avez pris une voiture avant de fuir le Wisconsin. Toi, t’aurais voulu repasser par chez toi, récupérer tout ce qu’il y avait de valeur, mais t’as même pas demandé, mon vieux, parce que tu te doutes que la flic qui t’accompagne se serait fait un plaisir de te casser les couilles avec tes trucs illégaux. Comme si, avec la fin de monde, il restait encore des notions de bien ou de mauvais, de règles et d’interdits. Toi, t’as plus qu’une seule règle maintenant que les dés ont été relancé : survivre qu’importe le prix.

Donc là, c’est toi qui conduis, parce que t’as pas accepté que la rouquine continue d’avancer avec les yeux embués de sommeil et ne vous tue au passage. Vu que t’as dormi quand elle tenait la route, t’es frais (enfin tu l’étais y’a 2h). Vous avez réussi à trouver de l’essence pour avancer encore plus loin jusqu’à arriver… dans le Kansas, génial ! Tu connais rien du coin mais pour toi, c’est bourré de fermes et de vieux schnoques, donc autant dire que ça ne te plait pas plus que ça.

Tu es en train de surveiller les environs avec un air de plus en plus nerveux. La rousse s’est endormie, et t’as clairement pas envie de la sortir de là. Ca va être de trop et elle recommencera à râler ou à t’en fiche plein la tête de sa sale humeur. Et encore hein, tu comprends qu’elle t’en veuille, mais pour l’instant vous avez un but commun alors merde hein. Toi tu fais l’effort d’être agréable (enfin…). Mais passons, tu es en train de regarder les environs parce que votre essence commence à être basse et qu’il n’y a pas de véhicule ou de station dans les environs. Ca et le fait que tu sais que ce virus est partie de Kansas City. Autant dire que tu es persuadé qu’il y a plus de zombies ici qu’ailleurs.

Au final, tu repères un petit chemin qui tourne subitement dans une forêt à peu près propres et tu sens qu’au bout du chemin de terre, tu vas trouver quelque chose. T’as déjà vu des films hein, tu sais que y’a des chalets ou des cabanes de chasses dans les forêts, aux bouts des chemins. Et du coup, au départ t’avances doucement, comme pour pas réveiller Hannah, sauf qu’au bout d’un moment ça commence à faire des bosses et tu trouves rien de mieux d’écraser l’accélérateur pour faire bondir la voiture et vous secouer tout les deux comme des vieux rats morts dans une boite de conserve.

« T’es réveillée ? Que tu lui offres avec un grand sourire quand tu la vois émerger un peu violemment de son sommeil. Regarde ce que je nous ai déniché ! »

Et toi, tu continues d’agir comme si elle était ton amie. Elle l’est, dans un certain sens, si on omet que t’as tué son meilleur ami et qu’elle cherchait à tout pris à te mettre en taule pour ça. En attendant, mon vieux, tu t’arrêtes en faisant déraper la voiture dans la terre meuble devant ce qui semble être… un chalet, peut-être pour les vacances. Tu te tournes vers elle.

« J’ai pensé que ça te ferait du bien, un peu d’air de la cambrousse ! Puis on a plus des masses d’essences, alors il fallait s’arrêter auprès d’une habitation ou prendre le risque de tomber en rade sur le chemin. T’es contente ? »

Tu sais déjà la réponse.

On the road

Heath & Hannah

Dans une situation comme une apocalypse zombie, le sommeil peut vraiment s’avérer salvateur. Encore plus quand alors qu’elle voyage avec un crétin de force cent, délinquant de service et surtout le type que la jeune femme déteste le plus en ce monde. C’est super ironique quand on y pense, la dernière personne qui lui reste sur cette terre est l’homme qui lui a arraché son meilleur ami, et qu’elle tuerait de ses mains. Cependant, elle sait qu’elle ne pourra jamais le faire, déjà parce que même si elle le hait de toute son âme, Hannah n’est pas une meurtrière, qu’elle trahirait Ben d’une certaine manière, lui qui adulé tellement Heath. Puis Zander est son dernier lien avec sa vie d’avant, c’est con, mais elle ne peut, veut lâcher ça.

Donc oui, elle voyage avec lui et quand on est collé H24 avec la même personne, bah avoir des moments d’intimités s'est vachement compliqué. À part pour faire pipi ou la grosse commission, mais là encore, l’autre n’est jamais loin, ce serait con de se faire croquer le cul en coulant un bronze. Ouais, alors il ne reste plus que le sommeil pour un moment de calme et pour penser à autre chose qu’au merdier, sans mauvais jeu de mot, qu’est devenu le monde.

En plus de ça elle dort drôlement bien, faut dire qu’elle a conduit pendant un assez log moment et que c’est juste parce qu’elle était naze de chez naze que la jeune femme a laissé le volant à l’autre. Dés qu’elle sera de nouveau en état, elle reprendra la place du conducteur illico presto, elle n’aime pas la conduite de Heath, il va trop vite, à croire qu’il se croit dans un go fast. Bon, en vérité, sa conduite n’est pas si merdique que ça, c’est juste pour lui casser les pieds et lui faire des remarques en veux-tu en voilà. Il forme vraiment un duo de merde quand même.

Bref, elle serait sans doute bien restée à roupiller encore une bonne heure, bercé par des souvenirs agréables, mais un peu flou de sa vie d’avant. C’est une bonne chose, elle fait encore des cauchemars, mais beaucoup moins qu’avant. Dans son malheur elle à la chance d’avoir ses toutous, libérés de leur cage dans le poste de police, et il y a un toujours un qui vient la coller quand elle fait un mauvais rêve. Les chiens sentent ce genre de chose. Hannah finit donc par quitter les bras de Morphée et de façon vachement brutale, son front se cogne un peu trop fort contre la vitre de la voiture et elle ouvre les yeux en grognant.

— C’est quoi ce merdier ?! qu’elle grogne encore plus fort.

Une voix se fait entendre prés d’elle et la miss pose un regard encore à moitié embrumé sur Heath. Ouais, il est encore et toujours là lui. Puis c’est quoi cette question à la con ?!

— Bah ça se voit pas ? bougonne de plus belle la douce.

Frottant brièvement ses yeux encore tout moues, la jeune femme finit par porter son regard sur un petit chalet qui se dessine, plus en détails à mesure qu’ils avancent. Heath décide de s'arrêter la voiture de la pire des manières, en dérapant sur la terre humide et « bam » Hannah se cogne à nouveau le front contre la vitre. Et l’autre qui lui sort que l’air de la nature lui ferait sans doute du bien, il se paye sa tronche ou quoi ?! La rouquine se penche vers lui pour vérifier le niveau d’essence, bonjour la confiance, en effet celui-ci est très bas.

— Bon d’accord, arrêtons, répond Hannah. En revanche…

Elle colle une claque à l’arrière de son crâne en le fusillant du regard.

— C’était obligatoire le dérapage de kéké ?!

De toute façon, elle ne lui laisse pas le temps de répondre, qu’elle est déjà sortie de la voiture et qu’elle va ouvrir la porte aux quatre clébards affalés sur la banquette, carrément heureux de pouvoir se dégourdir les pattes. Le coin a l’air plutôt calme, l’espèce de chalet plutôt pas mal, ça devrait le faire pour crécher le temps qu’ils décident quoi faire.

— Je vais faire le tour de l’extérieur au cas où, explique Hannah en s’emparant de son arme de service. Ne bouge pas de là, ça devrait être vite fait, je te laisse deux chiens.

Aussitôt dit, aussitôt, la voilà qui s’éloigne attentive tout ce qu’il se passe autour d’elle.

BY PHANTASMAGORIA

   

Bon ok, tu veux bien reconnaître que tu y es allé un peu fort sur le chemin en terre et la vitesse de la voiture de la jeune femme, mais quoi ? T’avais envie de t’amuser un peu et y’a personne qui est mort, non ? Voilà, donc c’est bon, tu peux bien t’amuser ! C’est pas parce que c’est la fin du monde qu’il faut arrêter de vivre. Enfin, encore plus maintenant en fait hein ! Du coup, quand elle revient à elle en grognant, tu lui offres ton plus beau sourire. Tu ne vas pas faire la gueule, toi aussi, ca serait trop trisse.

« Si, clairement. C’est fou hein, tu passes ta vie à râler et grogner. Tu sais qu’à ce rythme, Hannah, tu vas finir vieille avant l’heure ! »

T’es vraiment infernal, quand on y pense, parce que cette femme est un policier qui a réussi à te mettre sous les barreaux (et à te sauver la peau des fesses par la même occasion) et qu’elle a toutes les raisons de te haïr. Sauf que t’es bien incapable de changer de comportement avec elle. Tu sais que t’apitoyer sur ton sort ou tenter de t’expliquer, excuser ne passera pas. En faite, tu fais ce qui te semble le mieux pour l’instant.

Enfin… te voilà quand même à t’arrêter avec un dérapage à faire roucouler de plaisir tes anciens potes, du côté de Chicago, mais qui ne fait que grogner la jeune femme. Vraiment, elle va finir par ressembler à un ours mal léché à force. Tu lèves les yeux au ciel pour toute réponse, avant de sortir de la voiture, la verrouille quand les chiens se retrouvent dehors et…

« Hein ? T’es sérieuse ? Et si y’a un bestiau qui se jette sur toi, derrière la maison ?! »

Trop tard Heath, elle est déjà partie. Tu regardes le Berger Allemand et le Border Collie qui te regardent sans comprendre, avant de hausser les épaules et leur faire signe de te suivre. Elle veut surveiller l’extérieur, et bien qu’elle s’y teste, toi tu vas aller vérifier l’intérieur de la cabane de plaisance, probablement.

En deux temps, trois mouvements tu finis par ouvrir la porte d’entrée et sortir une petite lampe de poche que tu as volé au poste de police, avec une de leur matraque de sales types agressifs. Et tu avances dans les pièces qui sont plongées dans l’ombre, le BA reniflant le sol avec intérêt alors que l’autre chien s’est collé dans tes jambes. Et finalement tu finis par passer toutes les pièces du rez de chaussé sans ne rien trouver à part une odeur de froid et d’inutilisé. Du coup tu reviens vers la porte d’entrée, pile quand elle revient de sa ronde.

« C’est clean en bas. Tu peux entrer et t’y installer, je vais vérifier en haut en attendant. Un sourire moqueur, taquin, probablement un peu charmeur aussi se pose sur tes lèvres alors que tu viens lui tenir la porte avec une révérence. Après vous belle demoiselle ! »

Et déjà ses animaux t’ont abandonnés pour se précipiter dans les pieds de leur maîtresse, alors que toi tu continues avec les ronds de jambe et l’amabilité surjouée parce que tu sais que ça va la rendre dingue. Et au moins, quand elle t’en veut, elle te parle… t’existes un peu dans ses yeux.

On the road

Heath & Hannah

C’est quand même dingue cette capacité que Heath a à sourire pour un oui ou pour un non, encore plus quand il joue au roi des crétins. Et également pour la faire chier… Surtout pour la faire chier en vérité et elle, il l’énerve tellement avec ses manières qu’elle saute toujours à pieds joints quand il vient la titiller. Bon sang de bonsoir, un d’ces quatre ça risque de drôlement mal se terminer. Le brun finira peut-être avec un second trou de balle un jour. En attendant, avec le réveil en fanfare qu’elle vient de se taper, la rouquine n’est pas dans son tort d’être énervée.

— Forcément hein, vu que tu passes la tienne à trouver tous les moyens du monde pour me faire rager. Bah tant mieux, je passerais plus vite l’arme à gauche et tu seras un homme libre.

Quand on y pense, et même s’ils ne s’aiment pas vraiment, ils sont plus ou moins prisonniers l’un de l’autre et si elle reste avec lui pour Ben, il ne fait aucun doute que ça doit être la même chose pour Zander. Parce depuis qu’ils forment un duo, bah Heath a eu tout un tas d’occasions de se tirer et de la laisser en plan. Mais nan, à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux, il était encore et toujours là. Si le meilleur ami de la rouquine était encore, peut-être qu’ils auraient pu être ami, ou du moins se supporter un peu mieux. Mais Benjamin n’est plus là et elle va devoir composer avec lui, d’une manière ou d’une autre.
En attendant, son envie d’étrangler son coéquipier revient vite, quand il dérape avec la voiture pour l’arrêter dans une parfaite maîtrise, sauf quand là malgré tout, miss Brown se cogne à nouveau. Et ça n’arrange pas son humeur, alors ouais elle râle encore, avant de quitter la caisse et de partir vérifier les alentours avec deux de ses chiens. La rouquine lève les yeux au ciel en entendant ça remarque, elle n’a pas besoin qu’on s’inquiète pour elle. Il s’imagine quoi l’autre en plus, pendant qu’il était en taule la jeune femme a dû faire plus d’une fois face à des zombies, c’est qu’elle commence à être rôdé. Pis, elle a son doberman et son malinois, elle risque peu de chose.

Mais enfin, Hannah ne va pas bien loin, puisque la propriété est entourée d’un grillage caché par les arbres et autres buissons. Bon, pas ouf comme protection, cependant, c’est toujours mieux que rien. Emballe s’est pesé, il n’y a rien derrière le petit chalet, le seul point notable, c’est petit cours d’eau en contre bas, sinon, c’est mort. Ah, ah ! Elle est bonne celle-là. La jeune femme revient vers l’entrée du chalet ou elle accueillit par Heath et son sourire de dragueur de louloute.

— Super, qu’elle répond avec sérieux, mais sans répondre à son sourire. Les alentours sont ok également, il y a même un petit cours d’eau à même pas cinq minutes. Merci le moche.

Quoi que si, elle lui renvoie quand même un sourire, mais clairement moqueur. La rouquine s’avance donc à l’intérieur pendant que le brun joue au gentleman, puis après avoir caressé ses chiens elle commence à découvrir là ou ils vont vivre. Pour combien de temps ? Vaste sujet.

— Ah bah c’est clairement sympa ! s’exclame joyeusement la miss et cette fois avec un vrai sourire. Ça change drôlement des endroits qu’on a pu squatter.

Le genre de baraque qui avait été pillée, parfois saccagées et quelques fois encore, il y avait même eu des traces de sang. Le cadre parfait pour bien dormir. Donc ouais, un petit chalet comme ça, ce n’est pas du luxe. Hannah termine rapidement le tour, elle ira farfouiller en temps voulu, puis elle se cale devant la première marche des escaliers.

— Alors Heath, ça donne quoi là-haut ?

BY PHANTASMAGORIA

   

T’es juste incapable de pas te comporter comme un con avec elle. Parce que tu veux qu’elle continue de tourner ses yeux vers toi. Sa haine te va, Heath, tout te va de sa part, parce qu’au moins elle reste à portée de toi. Tu peux la protéger, tu peux gérer sa souffrance comme ça. C’est glauque et moche mais vois-tu, c’est la vérité. Et pour le moment, donc, et bah tu en reviens à cette attitude charmante que tu peux avoir avec les femmes. Tu lui tiens la porte, tu écoutes ce qu’elle te dit à propos de la flotte et…

« Trop de sympathie. Tu marmonnes en laissant la porte retomber après son passage. Tu fais même tourner la clé dans la serrure pour vous protéger de l’extérieur. Tu peux m’détester Hannah, mais pas dire que j’suis moche. Personne serait d’accord avec toi ! »

Tu blagues un peu, mais on t’a quand même jamais dit ça. On t’en a reproché des trucs, hein, mais pas d’être moche. D’être con, violent, stupide, dangereux, ouais, et t’assumes. Enfin. Tu te retrouves donc à la suivre dans le salon alors qu’elle semble en pleine visite touristique et quand elle parle que ca sera sympa à squatter, toi tu as une moue dégoutée sur les lèvres. C’est trop beau, trop soigné, trop… prout prout pour toi mais ça, tu vas éviter de le dire pour l’instant.

À la place, tu te détournes en silence pour grimper à l’étage. Et t’as pas grand-chose à dire, mon vieux, parce que le haut c’est à l’effigie du bas. Tout est clair, propre, doux et moutonneux… en résumé : bon à vomir. Tu fouilles quand même toutes les pièces lentement, ton arme en main. Rien, absolument rien. À croire que cet endroit a été épargné.

« Comme le bas. Ca caille par contre. »

Et faut dire que sans électricité, il fera forcément froid partout où vous irez en cette saison. C’est pour ça d’ailleurs que tu finis par arracher un édredon immense d’un lit beaucoup trop grand pour toi et tu reviens vers les escaliers pour la découvrir en bas, le nez levé sur toi.

« Tiens prends ça ! Tu lui balances la couverture au nez avant de retourner en chercher une autre, ainsi que deux oreillers. On va pas aller dormir en haut maintenant, vu le froid. J’préfère encore pouvoir me barrer facilement de la maison si y’a un souci. »

Tu descends tant bien que mal l’escalier avec ton chargement avant de tout laisser tomber dans le salon, pas loin de la cheminée. Puis comme si t’avais fait ça toute ta vie, et bien tu viens attraper les deux buches qui attendent sagement près de l’âtre et tu les balances dans les vieilles cendre avant d’asperger d’alcool a brulé et d’enflammer ça avec ton zippo. Et dès que les flammes montent dans la cheminée tu soupires avant de te laisser tomber dans l’édredon épais et soupirer.

« Ca fait presque romantique, tu crois pas ? Que tu lui demandes avec un sourire moqueur, en observant sa réaction. »

On the road

Heath & Hannah

Bon dieu, si ce type n’existe pas, il faudrait l’inviter et ce n’est absolument pas un compliment. Non mais franchement, c’est quoi son souci à la fin ? Sa mère la fait se scratcher au plafond en jouant avec lui en le lançant en l’air, il s’est cogné et à perdu une cinquantaine de neurones au passage ? Parce que franchement, y a pire comme insulte que « le moche », elle lui a déjà dit pire et elle lui dira sans doute encore pire. Hannah lui jette néanmoins un regard interdit avant de rire.

— Oh bah pour sûr que je ne vais pas me gêner pour te détester, qu’elle finit par lui dire. Mais sérieusement être vexé parce que je t’aie dit que tu es moche, tu as encore cinq ans ou quoi ?

La miss le regarder ensuite de haut en bas comme si elle le jaugeait.

— T’sais, tout est une question de point de vu et de goût Heath.

La miss se détourne ensuite pour visiter un peu et ce qu’elle voit lui plaît drôlement. Contrairement à Zander, même s’il n’en dit rien, mais s’il le disait à Brown répondrait sans aucun doute qu’il n’a pas de goût. Bref, comme elle ne sait pas combien de temps, ils vont crécher ici, parce que tout va dépendre de quand, et s’ils retrouvent de l’essence, mais aussi du temps au vu de la saison. Ce n’est pas plus mal qu’ils soient bien installés. Hannah finit quand même par se détourner pour voir ou en est Heath, elle n’a pas entendu de bruit de baston, mais sait-on jamais.

— C’est une bonne chose si tout est clean… Je te rappelle qu’on est en hiver mon chat.

Mon chat ?! C’était un sobriquet pour l’énerver, mais vu l’engin, ça risque très certainement de se retourner contre elle. La miss marmonne brièvement avant de voir apparaître le crétin de ses pensées qui lui laisse un édredon presque à la tronche. Bonjour délicatesse.

— Meh ! Ça pour me l’être pris, je me le suis pris, qu’elle bougonne à nouveau. Non, c’est sûr…

Erf, c’est qu’elle aurait bien aimé roupiller dans un vrai lit, que sur le sol, elle va finir avec la tête bloquée sur le côté. Le jour où ils décident de s’arrêter quelque part, ce serait super qu’il trouve une maison avec des hauts murs solides, un service d’étage, un chef cuisinier et une piscine. Bon, ça peut sembler drôlement con, mais la rouquine est sûre que certains gros bourges ont trouvés refuge sur une île privative et automne ou ils vivent leur meilleure vie. Trop injuste.

Toujours est-il que le moche revient chargé de tout un tas de couvertures et autres coussins qui ont l’air drôlement moelleux. Sans doute que le matelas, dois l’être aussi. Puis voilà le feu allumé dans l’âtre et ça rend tout de suite l’ambiance plus chaleureuse, mais ils restent quand même loin de l’atmosphère romantique comme le précise si bien Heath.

— Ce que je crois c’est que tu es vraiment trop con, répond Hannah en lui balançant l’édredon à la tronche. Va plutôt fouiller la cuisine voir s’il ne reste rien à manger, ça nous évitera de taper dans nos réserves, mais avant va chercher nos sacs encore dans la voiture.

Miss Brown directive ? Si peu. La voilà de toute façon partie à l’étage, jetant un rapide coup d’œil à l’étage et soupirant en voyant la salle de bain.

— C’est con qu’il n’y a plus d’eau, je me serais bien pris un bain !

Pas sûr qu’il ait entendu, mais la miss dit plus ça pour elle que pour autre chose. S’emparant du matelas, elle galère dans les escaliers avant de le foutre dans le salon, mais pas trop prés de la cheminée non plus. Ça ferait presque soirée pyjama. Brown rejoint après coup, constatant que la cuisinière fonctionne aussi au bois, une véritable aubaine. C’est quand la dernière fois qu’ils ont mangé chaud ?

— Sérieux si cet endroit était moins exposé, je pense que je pourrais y faire ma vie sans problème, qu’elle dit à Heath qu’elle entend rentrer à l’intérieur. Y a même des boites de raviolis.

Les raviolis en boite c’est la vie. Surtout par les temps qui courent…

BY PHANTASMAGORIA

   

Tu grognes comme un gamin mécontent (à croire qu’en effet t’as encore 5 ans hein), alors qu’elle continue de t’en envoyer plein les dents. Tu veux bien qu’elle t’insulte, qu’elle te trouve relou ou con, mais la beauté, p’tain, ça, ça t’énerve pour de vrai. Alors ouais, tu as tôt fait de la laisser dans le salon pour monter à l’étage et t’assurer que tous est silencieux. Pas la moindre trace de monstre, tant mieux pour vous. Puis te voilà à lui envoyer une couverture dans la tête avant de descendre une autre et des oreillers.

Tu viens de finir d’allumer le feu en te laissant retomber au sol pour profiter un peu des flammes qui dansent et qui, mine de rien, te font un bien fou à voir, quand elle recommence à caqueter. T’évites l’édredon d’un beau mouvement vif mais tes yeux s’assombrissent en entendant ses ordres. Tu viens pincer les lèvres, en inspirant lentement, et en braquant un regard droit, sans ciller, sur elle :

« T’es au courant que la police est plus active et que t’as donc aucune raison de prendre la tête de notre groupe ? Que tu grinces, en te remettant debout tout de même. T’avances vers elle, jusqu’à être à quelques cm et la dépasser en devant pencher la tête pour l’observer. Aux dernières nouvelles, c’est toi le bébé du groupe, Hannah, pas moi, ne crois pas trop vite que je vais t’obéir parce que t’as un badge. Tu te penches sur elle, affreusement sérieux. J’irai chercher nos affaires plus tard. »

Tu restes quelques instants planté devant son nez, avec cet air bien loin de la moquerie que tu peux afficher habituellement, avant de juste faire demi-tour et partir à la cuisine. Et la vérité, Heath, c’est que dès que tu passes la porte, tu t’en veux de ta réaction. Tu t’en veux de lui être rentré dedans comme ça, de ne juste pas pouvoir la fermer. Tu te retrouves à fouiller la cuisine en tendant l’oreille et en soupirant quand elle parle d’un bain.

C’est quand elle revient dans la cuisine, et qu’elle regarde les boites que tu as dénichées que tu arrêtes ta tâche pour t’appuyer contre l’évier et la regarder. Et ce qu’elle te dit là vient te tirer un immense sourire, alors que tu prends ton regard… Celui qui dit que tu trouves ca mignon et que tu vas rebondir dessus. Celui du casse-couille.

« Ah ouais ? T’aimes pas la ville finalement ? Tu étires encore un peu les lèvres. Je ne sais pas pourquoi, je t’imaginais plutôt en bonne citadine. Et tu viens lui offrir un clin d’œil. Ceci dit, en provinciale ça te va bien. Tu sais, on peut rester ici pour le moment hein. De toute façon, je ne pense pas qu’il y ait un endroit épargné par cette saloperie de maladie. »

Tu hausses les épaules avant de te décoller du plan de travail pour finalement aller vers elle. Et quand t’es plus très loin d’elle, tu recommences à parler, d’une voix bien plus basse.

« Suffit de demander, si tu veux qu’on reste ici. J’peux m’occuper de sortir chercher de la nourriture, ça me dérange pas perso. »

On the road

Heath & Hannah

Et l’autre qui continue de grogner parce qu’elle vient de le tacler, vu que monsieur réagit comme un bébé de maternelle après que la rouquine lui a dit qu’il est moche. En plus d’être con, chiant, arrogant, voilà qu’elle va pouvoir rajouter superficiel à la liste de ses défauts. Si Heath lui avait dit qu’elle était moche, bah elle n’aurait pas plus réagi que ça, surtout qu’elle se fiche comme une guigne de savoir si elle est à son gout ou non. Bon, le brun n’est pas moche, très loin de là même, cependant, ça lui ferait trop plaisir que la rouquine abonde dans son sens. Vu qu’il se prend pour la septième merveille du monde. Bref, il tourne les talons pour aller vérifier le haut, pendant qu’elle termine son tour du rez-de-chaussée.

Puis une couverture dans la gueule et un feu de cheminée plus tard, son coéquipier de l’apocalypse se pose alors qu’il y a sans doute encore des trucs à faire. Comme récupérer leur sac tiens. Miss Brown lui demande… Non ordonne, autant être honnête, au délinquant de se bouger les fesses grosso modo. Ce dernier qui n’a pas l’air de trop apprécier qu’elle se la joue cheftaine, vu le regard qu’il pose sur elle.

— Prendre la tête de quel groupe au juste ? On est que deux et je veux prendre la tête de rien du tout, qu’elle grogne en croisant les bras sur sa poitrine.

Heath finit par se redresser, s’avancer vers elle ne laissant que quelques centimètres d’espace entre eux. D’ailleurs, elle est obligée de lever le nez pour pouvoir le regarder, monsieur je suis trop grand !

— Le bébé ? Tu viens très sérieusement de me dire que je suis un bébé ?! On a que cinq ans de différence pas quinze et si je t’ai demandé pour les sacs, c’est pour qu’on soit tranquille, ça n’a rien à voir avec mon badge.

Après lui avoir claqué qu’il irait prendre leur affaire plus tard et après avoir soutenu quelques instants son regard, il se casse à la cuisine. Hannah se retient de lui hurler tous les noms d’oiseaux qu’elle connaît, avant elle aussi de tourner les talons et rejoindre l’étage. Puis elle inspire et expire en se répétant qu’elle fait ça pour Ben. Ouais… Elle parle brièvement d’une histoire de bain, puis elle descend le matelas avant de retrouver baby Heath toujours dans la cuisine. Bon, s’il n’est pas allé chercher leurs affaires, bah au moins il a trouvé des raviolis, alors, disons qu’elle va mettre de côté le numéro de mâle alpha qu’il lui a fait. De fait, oui, elle est contente de pouvoir manger une boite de conserve et chaude en plus.

— Pas avec des zombies non, répond-elle en se demandant bien ce qui le fait sourire. Mais enfin, en temps normal, j’aime bien les deux, cependant là, la campagne ça a l’air d’être drôlement plus tranquille…

En provincial ça lui va bien ? Elle doit bien le prendre ou pas ? Hannah n’est jamais sûre avec Zander. Elle hoche cependant la tête plutôt d’accord avec lui, plus tranquille ne veut pas dire épargné. Est-ce qu’il y a un seul endroit épargné par cette merde de toute façon ? Faisant tourner une boite de conserve entre ses doigts, Brown voit du coin de l’œil Heath arriver près d’elle, ce qui lui fait relever les yeux sur lui. D’ailleurs, pourquoi il lui parle si bas ? Il essaye de lui faire du gringue ou bien.

— Te demander ? Ça n’a pas eu trop l’air de fonctionner tout à l’heure.

Pour la bouffe, elle aimerait bien lui dire qu’ils peuvent y aller ensemble, mais quelqu’un devra rester pour surveiller le coin.

— On peut y aller à tour de rôle, tu sais, je ne vais pas rester ici à me tourner les pouces pendant que…

Vas-y, ça risque de lui écorcher la gueule ça par contre.

— Pendant que tu te mets en danger, finit-elle dans un soupir.

BY PHANTASMAGORIA

   

T’as un putain de sale caractère quand même quand tu t’y mets, mon vieux. Il te suffit de la voir commencer à donner des ordres, à prendre la tête des opérations pour sortir de tes gonds. La raison est d’ailleurs aussi bête que futile : tu sais que ce que ça fait d’être écrasé par d’autres gens, et t’as décidé de ne jamais plus l’être. Tu es ton propre chef, comme ça quand tu fais une connerie, quand ça part de travers, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.

« Boude si tu veux, Hannah, mais c’est clairement ce que tu étais en train de faire. À croire que t’es flic avant d’être une… une… humaine ? Ouais bon ça fait perdre un peu de ton effet ça, mais t’as pas mieux comme explication. Puis 5 ans ça suffit pour faire la différence, hein. T’imagines que j’t’ai connu alors que t’étais encore une gamine à l’école ? Tu as un petit ricanement. T’étais sacrément moins chiante à l’époque d’ailleurs. En faite… un grand sourire étire tes lèvres. T’étais même plutôt mignonne avec ton air timide. »

Et du coup tu lui claques ça au nez avant de prendre la fuite vers la cuisine. Tu n’as pas envie de débattre de ta réaction ou de la sienne pendant mille ans et puis tu as un peu l’impression d’avoir gagné le duel avec tes petites piques sur ce qu’elle était à votre rencontre. Encore plus que c’est à cette époque qu’elle t’a tapé dans l’œil, mais ça, mon vieux, vaut mieux ne pas le lui dire.

Du coup, tu la laisses faire ses trucs à l’étage pour dans le salon pendant que toi tu déniches de la nourriture. Tu es d’ailleurs toujours dans la cuisine quand elle revient et tu ne peux pas t’empêcher de recommencer à la questionner sous couvert de tes petites provocations. C’est bête, Heath, mais t’es nul pour discuter normalement avec elle, alors tu chipes quelques informations sur ses goûts de cette manière.

« Ouais je vois. Moi j’ai toujours voulu partir de la ville, un jour. J’aime pas ce que la ville nous pousse à être. À la campagne tu peux… juste survivre tout seul sans voir quiconque se mêler de tes trucs. »

Tu ne sais pas trop pourquoi tu lui offres cette vérité sur toi, mais tu le fais, avant de chercher dans un truc pour ouvrir la boite de ravioli. Et quand tu déniches un ouvre-boite, te voilà à t’occuper du repas, comme si c’était le truc le plus normal qui soit. Finalement, tu allumes la cuisinière avec un autre morceau de bois de chauffe en lui proposant de t’occuper de tout pour que vous restiez ici, en sécurité. Et sa réponse, si elle te surprend au départ, finit par te tourner vers elle, avec un beau sourire enjôleur.

« Pourquoi ? Ca t’ennuerait que je sois en danger dehors ? Tu viens vers elle, lentement mais sûrement sans perdre ton sourire. Ca te ferait quoi, Hannah, si je ne rentrais pas ? Tu es devant elle maintenant. Tu serais triste ? Tu te penches un peu, sans la lâcher du regard, comme si tu la tenais captive uniquement comme ça. Je te manquerais ? »

Et tu finis par avoir la hardiesse de lever la main. Le dos tes doigts se pose contre sa joue, alors que tu perds doucement ton sourire charmeur pour prendre une expression bien plus sérieux, plus… honnête probablement aussi, et finir par souffler.

« Je ne peux pas te laisser te mettre en danger. J’irai dehors et tu vas apprendre à te tourner les pouces, ma p’tite. »

Avant de t’écarter, d’un seul coup, pour éviter de devoir en dire plus et retourner à la cuisinière.

On the road

Heath & Hannah

Un peu oui qu’elle va bouder, mais il faut bien qu’il y a un minimum de règles dans tout ce merdier, ils ne sont pas au club Med bon sang de bonsoir. Enfin, elle doit se douter que pour Heath, l’anarchie totale ça doit être le kiff le plus total, cependant, sur le long terme ça risque de mal finir de jouer à ça. Donc oui des règles, cadrer un peu les choses ça ne va pas les tuer, bien au contraire. Puis mince à la fin, c’est quoi son problème avec le fait qu’elle soit flic ?! À croire que ça lui reste en travers de la gorge, c’est vrai qu’il lui a souvent reproché son choix de carrière quand ils étaient plus jeunes. Bah oui, il savait qu’elle savait qu’il était un petit délinquant, de fait ça a bien dû l’emmerder, quand bien même elle n’a pas choisi ce métier pour lui casser les pieds. Nan, c’est venu plus tard ça. Mais enfin, il serait peut-être temps que Heath passe à autre chose, par ailleurs, elle est humaine avant d’être flic, c’est quoi encore cette histoire ?

Puis vas-y qu’il persiste et signe avec leur différence d’âge, ça va à la fin, elle a vingt-six ans et pas quinze comme leur de leur première rencontre. Et forcément que la rouquine elle était timide, c’était une ado et lui un jeune adulte, même Ben était impressionné à l’époque. Heureusement pour lui, le grand brun la laisse en plan, sinon elle est quasiment sûre qu’elle l’aurait dessoudé. Bref, après avoir foutu le bordel en haut et s’être vénère sur le matelas qui atterris en bas. Miss Brown revient vers la cuisine ou se trouve mister Zander, vu qu’il n’y ait pas allé chercher leur fucking sacs. En revanche, il a trouvé le saint Graal sous forme de raviolis. Mine de rien après sa remarque sur leur ni d’amour, ah, ah ! La jeune femme subit un véritable interrogatoire de la part de son coéquipier.

— Genre, tu aurais bien aimé finir par aller élever des poules ? Celles qui pondent des œufs, pas celles que tu serrais quand on sortait, les premières sont plus utiles que les secondes… ‘Fin question de point de vu hein !

Oui parce qu’elle est de peur prés sûre que contrairement à elle, il trouverait les deux types de cacteuses utiles. Monsieur le croqueur de dames. Hannah, elle ne rebondit pas par contre sur son « J’aime pas ce que la ville nous pousse à être », certes, il n'a pas eu une vie facile Zander, mais il aurait très bien pu se contenter d’être mécano. Cependant, il voulait sans doute plus que ce type de vie. Toujours est-il qu’Heath commence à préparer à manger, tout en lui disant que c’est lui qui va assurer pour la bouffe et qu’elle… Bah, elle se tournera les pouces en attendant le dégèle. C’est bien sûr hors de question, mais elle le lui fait comprendre en se montrant peut-être un peu trop sentimentale. Et… Argh ! Quand le brun se retourne avec son sourire de beau gosse, la miss se retient de toutes ses forces de ne pas s’infliger un petit facepalm. Tourner sept fois sa langue de sa bouche, c’est un proverbe qu’il faut absolument qu’elle retienne.

— Bah euh…qu’elle bafouille, sans avoir le temps d’en placer une.

Il enchaîne les questions toutes plus ambigus les unes que les autres, fait exprès de venir lentement vers elle pour instaurer un genre de tension, et toujours avec son petit sourire made in Zander. La rouquine, elle sait très bien qu’il s’amuse, qu’il se joue d’elle, il a toujours été comme ça depuis qu’ils se connaissent, à se moquer, la mettre en boite et la faire tourner en bourrique. Pourtant, ses foutues interrogations l’amènent à des réponses auxquels la jeune femme ne va pas penser et clairement hein, elle a les mains un peu moites et le cœur qui accélère. Merde hein ! Ça ne pas en s’arrangeant quand ses doigts se posent sur sa joue et qu’il devient étrangement sérieux. Première de l’année, ça lui vrille un peu le cœur et ça fais un drôle de truc dans son estomac.

Elle repousse ça loin et se détourne après que lui se soit écarté. Et alors qu’elle s’empare des assiettes, miss Brown se demande si elle n’aurait pas eu une hallucination.

— Heath, je sais ce que s’est le danger, je te rappelle que j’ai étais flic, il est de toute façon hors de question que je poireaute ici, reprend-elle après quelques minutes de blanc. Je vais devenir cinglée sinon.

Assiettes, couverts et verres essuyés avec un torchon propre trouvé dans un meuble, Hannah dresse la table, avant de retourner à la cuisine pour fouiller un peu plus les placards et déniche du sel et du poivre, et même deux bouteilles de jus de fruits. Waouh, la vraie vie de château.

BY PHANTASMAGORIA