Elle arrive et franchement Heath, tu te lèves si vite que l’on peut clairement sentir tout ton trouble. N’essaie même pas de mentir là-dessus, ce serait d’un ridicule total. Alors ouais, tu te lèves, tu balances tout ce que tu as à dire presque sans reprendre ton souffle et tu finis par l’écouter te répondre presque timidement, et toi tu es en train de te fustiger intérieurement pour ça. Tu vas foutre la merde dans votre coopération à cause de tes idées à la con, tu le sais bien. Et pourtant t’es pas certain de le regretter. Au moins, tu pourras mourir en sachant que tu as pu goûter ses lèvres… ri-di-cu-le.

Et du coup, tu baisses les yeux, pour ne pas avoir à la regarder droit dans les siens et tu pars vers la cuisine pour monter, l’un après l’autre, les deux nouveaux récipents d’eau chaude. Tu ne dis pas un mot durant tout le long de ce travail, jusqu’à t’enfermer en haut. Et pendant quelques minutes, tu restes juste le dos contre la porte de la salle de bain, à reprendre ton souffle comme si tu avais couru un 100 m.

C’est en finissant par te déshabiller que tu reprends un peu la maîtrise de ton corps. Tu vas t’immerger dans l’eau brûlante, sans même voir que ta peau se met à rougir un peu trop. Tu t’isoles sous l’eau, et tu y restes jusqu’à ce que tes poumons se mettent à souffrir, enflammé par le manque d’oxygène. Et… ouais, c’est con hein mais ça te fait du bien. Reprendre le contrôle de ton corps de cette manière vient apaiser les battements de ton corps. Et le temps quand tu te laves, que tu frottes fortement ta peau et tes cheveux, puis que tu profites un peu de l’eau chaude, tu parviens à détendre durablement ton corps.

Ce n’est pas comme si rien ne s’était passé, mais tu parviens à dédramatiser tes gestes. Tu pourras toujours invoquer la fatigue ou la provocation… C’est en te concentrant sur ça que tu finis par sortir de l’eau te sécher. Et puisque tu n’as aucune envie de remettre tes vêtements sales, tu attaches juste une serviette à ta taille, tu vides la baignoire, avant de récupérer ce qui traine au sol et tu redecends dans le salon sur la pointe des pieds.

Tu remarques sans difficulté qu’elle est couchée sur le matelas, mais tu ne fais pas entendre ta voix. En faite, tu abandonnes les vêtements sale dans un coin, pour les laver demain, et tu viens piocher dans ton sac de vêtement pour récupérer un sous-vêtement et un t-shirt. Puis quand le froid vient te faire frissonner, tu t’enroules dans la couverture qui te revient, et tu t’assois au bord du matelas (t’es toujours persuadé que c’est pour vous deux hein), face aux flammes en soupirant.

« Bonne nuit, tu finis par murmurer sans bouger, parce que t’es pas certain que te coucher à côté d’elle maintenant soit la meilleure idée qui soit. »