Daniella avait fait un malaise, il pensait à une crise comme elle avait l'habitude de le faire depuis qu'elle subissait le manque de drogue. Alors, il n'y avait rien de surprenant que ça puisse la prendre au milieu de la rue. Bien qu'il n'aime pas ça, il avait un peu l'habitude de faire face à ça. Alors, il vint à coté d'elle pour l'aider, surtout que l'autre ne bougeait pas, regardant telle une statue de marbre. Il prit le soin de surélever la tête de la demoiselle pour que ce soit plus confortable que le bitume. Elle lui indiqua en réponse à sa question qu'elle allait bien, ça le soulageait, mais elle répondait toujours ça, même quand son état était pire.

Ne regardant pas l'autre crétin, il ne le vit pas tout de suite faire demi-tour pour partir. Ce n'est qu'une fois qu'il leva les yeux, voulant lui demander de l'aide, c'était ça copine après tout, non, qu'il vit qu'il était en train de partir. Bon sang, c'était quoi son problème ? Il partait comme ça ? Qu'il se casse, ça prouvait que c'était un gros connard. Quand son attention se tourna de nouveau vers son amie, il vit son visage, son expression et même si elle n'avait pas encore parlé, au fond de lui, il le savait... Pourquoi est-ce qu'elle resterait avec lui ? Comme a chaque fois, c'est lui qu'on laissait sur le côté, qu'on abandonnait. C'était son destin, il était quelque part habitué, mais ça le rendait triste. Avec elle, il pensait que ça serait différent, qu'elle ne se montrerait pas aussi égoïste, pas comme tout les autres. Finalement Daniella n'échappait pas à la règle, elle était égoïste et pensait avant tout à sa petite personne... Six mois... Six mois qu'ils survivaient ensemble, plusieurs mois qu'il supportait ces crises à répétition et qu'il s'occupait d'elle. C'était pas possible d'être aussi con... Une fois de plus, son cœur était en train de se briser, de tomber sur le sol pour exploser en plein de petit morceau. Sur l'instant, il avait envie de crier, de hurler, mais à quoi bon. Au final est-ce que ça changera quelque chose ? Non, car elle partira quand même. Puis, ces lèvres s'activèrent, articulant qu'elle était désolée. Ouais... c'est ce qu'ils disaient tous, "désolé, mais c'est pas possible". Skylar la regardait, le visage vide de toute expression, il était comme totalement vidé, blasé une fois de plus par la manière d'agir des gens. En plein apocalypse, voila qu'il se retrouvait seul alors qu'avant limite elle lui intimait de ne pas sortir seul parce que s'était dangereux. Hypocrite. Traitresse. Egoïste. C'est tout ce qu'elle était. Le pire, c'est qu'elle osa l'encourager, lui dire qu'il pouvait tout faire et qu'il ne devait pas se limiter à son handicap. Ces bonnes paroles, elle pouvait clairement ce les garder, il n'en voulait pas, il ne voulait plus rien ! Son regard suivi la jeune femme qui se leva pour finalement lui tourner le dos pour courir retrouver ce salaud qui lui servait de petit ami. Voilà... c'était fini, il était seul...

Skylar resta planté là un moment, observant son amie, non cette égoïste fuir avec cet homme. Elle ne pourra jamais imaginer à quel point elle vient de le blesser. C'était comme si elle l'avait frappé en plein cœur. Toujours à genoux sur le sol, il n'avait plus la force de bouger. Il était presque prêt à prier pour qu'un zombie passe et vienne mettre fin à ses jours. Le voilà seul, terriblement seul. Kirk s'approcha de son maitre et vint toucher sa main avec son museau. Elle n'était pas bête, elle sentait qu'il était triste. Les deux silhouette avaient disparu et il espérait ne jamais revoir ce type, car si croisait de nouveau sa route, il aura envie de lui mettre son poing dans la gueule. Enfin, ses yeux commencèrent à devenir humide, puis les larmes qu'il contenait roulèrent sur ses joues avant qu'il ne fonde en larme en prenant sa chienne dans ses bras. Ce qu'il en avait marre d'être une personne jetable. Tout ce qu'il désirait c'est être important pour quelqu'un. Mais on le rejetait tout le temps. Il lui fallut du temps avant de ce calmer. Ce n'est qu'au bout d'une heure, qu'il trouva la force de se lever, de ramasser son sac et de partir. Vers où ? Aucune idée, il se mit à marcher, lentement, trainant les pieds de lassitude et fatigue. Autant rester seul à présent, les amis à quoi sa sert... avoir mal le fatiguait. Il n'était plus prêt d'ouvrir son cœur à l'avenir.

T’sais même pas c’que tu vas faire maintenant. P’t’être que tu vas rentrer au squat. Boire tout ce que tu trouveras, puis ensuite simplement attendre, qu’la mort vienne. Que ce soit parce que t’as faim, parce que l’alcool te refroidit assez pour ça ou qu’un de ces stupides marcheurs vienne te bouffer le cul. T’en sais rien, et tu t’en fiches. Tu veux juste arrêter d’ressentir ce que tu ressens, parce que t’es pas taillé pour ça. Et finalement, mon vieux, tu arrives à te retourner et à partir avec cette douleur dans ton bras qui va sûrement te rappeler longtemps c’qu’il vient de se passer.

T’es sûr que tu l’as perdue, c’est ça le pire. Alors tu marches lentement, parce que ton âme est complètement déchirée, vide de toute chose. En faite, on dirait probablement que tu erres, que tu vas… nulle part et c’est un peu vrai. Et probablement que tu finis par avancer tout droit jusqu’à tomber de fatigue ou te faire mordre. Sauf que d’un seul coup on arrête ta course. On te retourne, même que tu luttes pas contre ça. Et tu vois Dani… puis derrière elle l’autre gars, qu’elle a laissé en plan. Et tu comprends pas.

« Tu seras pas heureuse, avec moi. »

C’est tout ce que tu trouves à lui répondre, parce que c’est c’que tu viens de comprendre. Que t’es pas bon pour elle, tu viens d’le voir en pleine lumière, sans pouvoir te trouver d’excuses cette fois-ci. Et pourtant, elle te dit qu’elle t’aime toi, toi et personne d’autre même. Et ça vient te donner envie de pleurer, chose qui n’est pas arrivé depuis bien trop longtemps. Si les larmes se mettent à faire briller tes yeux, tu les laisses pas couler et tu viens juste détourner tes yeux sur Skylar.

« J’serai jamais lui. T’es prévenue Dani. »

Et t’as ce mouvement, étrange, de le fixer longuement lui, comme si tu voulais… dire quelque chose. Ou juste le regarder. Juste, t’en sais rien, t’es pas net comme type. Et tu finis par te détourner. Ta main attrape celle de la brune, se lie à la sienne, fort, peut-être trop même. Et tu finis par l’entraîner avec toi, vers l’extérieur de la ville. Tu sais pas c’qui te prend, Mike, mais au fond de toi, tu sens que quelque chose est en train de se casser, de tomber en morceau. Et tu soupçonnes probablement pas quels genres de changements ça peut amener…

« On part… loin d’ici. Que tu finis par dire à Dani, d’une voix d’outre-tombe. J’veux plus r’parler de tout ça. »