Est-ce que j’étais anxieuse? Oui complètement. Je n’avais pas l’habitude sortir seule et encore moins sans la présence de William. Néanmoins, je devais reconnaître que le besoin de matériel médical était présent. Les accidents arrivaient souvent à cause du manque d’expérience. J’étais donc en train de plier des serviettes lorsque Desmond venait à ma rencontre pour me demander de l’accompagner. J’étais prise de cours mais j’acceptais tout de même car j’avais pleinement conscience du besoin criant.  Je décidais d’aller me préparer et j’en glissais un mot à  William avec douceur. Je ne cachais rien à l’homme qui partageait chacune de mes nuits. Je ne serais pas partie longtemps à ce que j’avais compris. Une heure ou peut-être deux au grand maximum. Je me décidais donc à rejoindre Desmond après avoir pris mon sac-à-dos avec une bouteille d’eau. J’avais enfiler un pull chaud par-dessus mon chandail à manche longue et ma machette était sur moi au cas où. Je ne partais jamais sans elle pour faire de la route. Je n’étais pas bonne pour le combat, mais je ne voulais pas prendre de risque.

Desmond était arrivé avant moi devant le portail et je prenais une grande inspiration avant de lui faire un sourire avec une pointe de nervosité. Oui, j’étais nerveuse en cet instant à l’idée de prendre la route.

- Oui, mettons-nous en route.

Alors que nous marchions, je suivais surtout les indications de l’homme avec qui j’étais. Je regardais parfois derrière moi lors d’un craquement de branche ou quelque chose du genre. Je n’étais pas du genre très bavarde avec les gens que je ne connaissais pas mais je me risquais tout de même à me délier la langue pour parler un peu.

- Je crois que nous ne sommes jamais vraiment parler. Je crois que vous vous prénommer Desmond c’est bien ça? J’ai une mémoire vraiment horrible pour retenir les prénoms. J’espère que je ne vous ai pas débaptisé.

Je faisais un petit sourire avant de regarder autour en continuant de marcher. Le pas était parfait et puis j’étais en excellente forme physique.

Non, je n’étais pas la plus courageuse de notre groupe. Enfin, j’avais du courage, mais pas pour affronter les rôdeurs. Les blessures, le sang et les vivants ne me faisaient pas peur. Les cadavres en putréfactions et l’idée de perdre William me faisait du mal cependant. J’étais néanmoins une femme sociable. J’aimais apprendre à connaître les gens de mon entourage et Desmond ne faisait pas exception à la règle. Il m’assurait que je l’avais nommé adéquatement. Je souriais un peu comme réponse à son affirmation.

- Oh Desmond c’est parfait. Je ne suis pas la meilleure pour trouver des surnoms.

Je continuais de marcher en le suivant. Nous avions ainsi un miles à faire encore environ. La marche ne me dérangeait pas. J’avais parcouru des kilomètres sans fin. Il s’excusait de m’avoir tiré du camp aussi rapidement. Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille en l’écoutant avec attention. J’entendais un craquement et je me retournais. Un animal passait tranquillement et je continuais de marcher.

- J’imagine que vous aviez de bonnes raisons de le faire.

L’homme me montrait son arme sans le vouloir et je baissais un peu la tête. J’étais mal à l’aise avec les armes à feu. Ce n’était pas mon genre et j’ignorais comment m’en servir de façon adéquate. La preuve, la mienne était resté au camp et je n’avais que ma machette. Je relevais la tête à la mention de mon William. C’était étrange pour moi de partir sans ce dernier, mais il fallait ce qu’il fallait non? Je devais me rendre d’avantage utile pour le camp.

- Vous dites ça comme si quelque chose allait se passer … Je ne suis pas la meilleure pour me défendre mais je crois que vous le savez déjà. Je préfère les éviter plutôt que de les affronter.

Je réajustais mon sac avec douceur. Le froid me mordait un peu les mains et je les bougeais avec douceur pour les réchauffer. Nous semblions arriver à notre destination à ce que je pouvais voir. Je regardais autour intriguée par ce qui m’entourait.

Cet homme dégageait quelque chose qui était à fois intriguant et qui me donnait froid dans le dos. C’était peut-être son regard ou encore sa manière de parler mais dans tous les cas je tentais de rester calme. Il me faisait penser à ses patients qui devenaient violent en quelques secondes. Je pouvais me tromper cependant et j’espérais que c’était le cas. Je l’écoutais me parler avec attention. Je me contentais de hocher la tête pour approuver ce qu’il disait. Il évitait aussi ses bestioles dans la mesure du possible. Je ne me sentais pas très rassurée pour tout dire. Je ravalais ma salive alors que nous arrivions à destination. Je ne connaissais pas cet endroit. Il y avait un bâtiment à une centaine de pas plus ou moins.

Je le suivais mais je gardais mon sac sur mon dos. Nous allions devoir entrer à l’intérieur. Je sentais mon coeur rater un battement alors qu’il me parlait de matériel médical.

- C’était quoi comme endroit exactement? Je pourrais toujours regarder ce que le réfrigérateur contenait mais je doute que ça soit encore bon si la température n’était pas stable.

Il me stoppait avec sa main et lâchait un «Hey» qui me faisait sursauter un peu. Bon Dieu que j’avais horreur de ça! J’entrais avec Desmond et je le suivais jusqu’à la pièce en faisant attention où je mettais les pieds. Je n’avais pas envie de me blesser comme ça maladroitement. J’avais déjà eu le coup de la roche derrière la tête en allant réparer la clôture. J’entrais dans la fameuse pièce et je commençais à regarder son contenu. Je ne voyais pas le réfrigérateur dans un premier temps.

- Je serais curieuse de savoir comment vous avez fait pour trouver cet endroit. Généralement, lorsque les gens quittent la ferme c'est plutôt pour aller vers la «civilisation» ou du moins ce qu'il en reste.