Tu es en vacances pour presque trois semaines. C’est fou, quand on y pense, mais tes parents ont vraiment insisté pour que tu viennes avec eux et tu as décidé de leur offrir ce temps-là, pour tenter de mettre vos relations au beau-fixe. On ne peut pas complètement dire que tu n’aimes pas les tiens, ou qu’ils ne t’aiment pas en retour. Les Karuna sont un clan, une famille, vous vous aimez tous. C’est plutôt que tu n’as jamais été la fille qu’ils voulaient avoir. Tu es trop sauvage, trop dissipée, tu veux te battre, tu veux voir le monde et ça, forcément, ça passe mal pour le clan balinais.

Du coup, te voilà dans le Kansas, pour rendre visite à tes grands-parents maternels, que tu n’as pas dû voir plus d’une fois par ans depuis ta naissance. Habituellement, ce sont eux qui viennent, parce que ton père n’aime pas voyager, mais cette fois-ci, ta mère a eu raison de lui et vous êtes venus aux États-Unis, malgré les rumeurs de maladie qui traîne on ne sait pas trop où. L’idée est simple : se retrouver en famille et renouer les liens.

C’est ce que vous avez fait… plus ou moins. Vous essayez de faire des activités tous les jours, ensemble. Aujourd’hui, c’était shopping dans Kansas City, et au début, ça se passait pas trop mal. Sauf que ta mère a voulu t’offrir une robe… vraiment trop féminine. Tu as refusé, parce que tu es plutôt short et t-shirt (bon ok, pull et jean ici puisque c’est l’hiver). C’est parti de travers et tu as finalement décidé de les planter dans l’allée des magasins pour aller découvrir la ville toi-même.

C’est comme ça que tu finis par t’éloigner de plus en plus du centre de la ville pour te laisser simplement avancer sans trop t’inquiéter de te perdre. Tu as ton téléphone, tu pourras toujours regarder le GPS plus tard, voilà ce que tu te dis. Le truc, c’est qu’en avançant sans regarder autour de toi, tu finis par tomber dans un coin… qui a l’air vraiment moins accueillant. Et que vu que tu es courageuse (ou folle, ou téméraire, au choix), tu décides de le traverser sans baisser les yeux, comme si tu étais sûre de toi. Et… ouais arrive ce qui doit arriver. Un type te coupe la route et tend la main pour essayer de t’attraper le visage. Tu recules, sans comprendre et avant d’avoir pu le repousser ou prendre la fuite, c’est une jolie brune qui intervient.

« Je… »

Rien Nao, tu rien du tout. Parce que la jeune femme se charge de repousser le drôle de type et qu’un autre drôle de type vient terminer de le faire reculer depuis une fenêtre. Et toi, tu tournes un drôle de regard vers le type tout tatoué, puis ta sauveuse et tu finis par lui offrir un joli sourire, comme tu les fais toujours si bien.

« Merci ! Je ne voulais pas vous embêter, mais c’était gentil de m’aider. Et tu relèves les yeux vers la fenêtre vide, maintenant. Et merci à votre mari, du coup aussi. Tu regardes autour de toi, avant d’hésiter. En faite, je ne connais pas la ville, par où je dois aller pour retourner vers le centre ville ? »

T’as quand même eu chaud, il ne te faut pas être d’une intelligence particulière pour t’en rendre compte. Pas plus qu’il ne t’en faut pour comprendre dans quel genre d’endroit tu es tombé. C’est un squat ou quelque chose dans ce genre. Et par contre, il faudrait peut-être que tu aies un peu plus peur, tu vois, mais tu n’en es pas capable. Déjà parce que tu ne te laisses pas le choix d’être courageuse, c’est un point, et aussi que la jeune femme qui t’a aidé t’inspire la confiance.

« Bah vous savez tout le monde n’est pas de cet avis. Beaucoup passent leur chemin. Et tu as un petit sourire mal à l’aise alors qu’elle t’entraine. Quand elle te lâche tu viens lui tendre la main. Je m’appelle Naolane, mais vous pouvez m’appeler Nao ! »

Et tu vois tu as quand même ce mouvement de tête pour voir si l’homme qui est intervenu est toujours là, prête à le remercier aussi, mais il a disparu. À la place, tu observes la brune, Dani donc, avec de grands yeux et cet adorable sourire. Il te faut approximativement 1 minute pour décider que tu l’aimes bien et qu’en plus tu veux devenir aussi assurée et forte qu’elle. En attendant tu provoques un drôle de rire sans vraiment le comprendre et toi, ça te fait rougir parce que tu te dis que t’as fait une bêtise (ce qui est assez commun avec toi hein). Ceci dit quand elle allume une cigarette, tu l’observes en coin avant de renifler avec une drôle de tête.

« C’est légal, ici ? Que tu finis par demander en reconnaissant l’odeur de la marijuana dont on vous a parlé à l’école de police, avec ta naïveté d’enfant. Ah ? Cool, j’aime bien avoir de la compagnie. Vous êtes pressée ? Je peux vous offrir un café ou un chocolat chaud si vous voulez, pour vous remercier. Et voilà que vient l’explication sur la bêtise que tu as dit un peu avant. Oh, c’est votre copain ? Il a dit que vous étiez sa femme alors j’ai cru que… enfin. Tu rougis comme une brique. Il a l’air très amoureux en tout cas, mais vous savez les hommes ils sont parfois un peu bête.Tu lui offres un sourire amusé au-dessus de ton teint rouge. Vous devriez le lui demander, vous ! »

En attendant, tu continues de marcher à côté de la brune, en regardant autour de toi avec une curiosité sincère. Au final, c’est surtout quand tu entends du bruit derrière toi, que tu te retournes pour regarder sans ne rien voir et que tu entends la question de la jeune femme.

« Moi ? Je suis de Bali. Tu as un sourire amusé. Je suis en vacances à Lawrence chez mes grands-parents avec mes parents. En faite on devait faire les boutiques mais on s’est engueulé et je me suis décidée à visiter toute seule. Et d’un seul coup tu t’arrêtes, poses une main sur tes lèvres avant de te reprendre. Je parle trop, désolée. Vous vivez ici depuis longtemps vous ? Et tu ne peux pas t’empêcher de continuer à la regarder avant d’oser lui annoncer, avec ta sincérité désarmante et ta gentillesse naturelle et revenir à ce “tu” bien plus simple. Tu es très belle. Je sais, c’est bizarre dis comme ça mais… wow, je voudrais trop avoir tes cheveux ! Un rire t’échappe alors que tu reprends. Et être aussi forte que toi aussi, ça serait pas mal. »

Tu es heureuse, finalement Nao. Parce que ça aurait pu mal tourné, oui, mais à la place, tu viens de faire une jolie rencontre. Tu n’as pas besoin de te poser mille an la question pour savoir que tu as envie de connaitre Dani, et qu’il te suffira de ça pour la considérer un peu comme une amie. C’est simple, naïf peut-être, tu le sais, mais s’il y avait plus de gens comme ça dans le monde, tu te doutes qu’il y aurait moins de colère et de violence.

Du coup, te voilà à lui emboiter le pas quand elle change de direction en parlant d’un café qu’elle connait. Et bien entendu, elle t’explique ce qu’elle pense du mariage, la manière dont elle vit son couple. Tu es sur le point de lui demander depuis combien de temps elle fréquente son copain quand elle te fait signe de la suivre et qu’un éclat d’inquiétude éclate dans tes yeux.

« Vraiment ? Tu crois que c’est à cause de moi ? Et ouais, gamine t’es déjà en train de te dire qu’au pire tu peux continuer ton chemin seule pour ne pas la mettre en danger. Je vais faire attention ! »

Tu te tends, et tu as même ce mouvement pour aller vers elle, venir coller ton bras contre le sien, comme si tu cherchais sa protection autant que tu voudrais être capable d’en faire autant pour elle. Et finalement, tu continues de lui répondre, de lui parler de toi et de t’intéresser à elle, parce qu’après tout ce n’est peut-être qu’un curieux qui ne vous veut rien ?

« Ohhh, je t’inviterai en vacances chez moi si tu veux ! Bon, c’est pas comme ici par contre… je vis au fond d’une vallée, avec ma famille, c’est… vachement calme et ennuyant en faite. Forcément pour toi la ville semble un endroit de rêve parce que l’herbe et toujours plus verte ailleurs, hein. Oh je vois, tu voyageras peut-être plus tard ? Tu murmures sans oser trop t’avancer parce que la jeune femme ne semble pas rouler sur l’or, tu l’as bien compris. Et à la place, tu vient lui faire ce compliment qui lui tire une sacrée tête de surprise. Mais non ! Le roux, ça se voit trop, tout le monde ne voit que ça. Et tu ris de bon cœur. Je suis contente d’avoir croisé ton chemin, Dani. »

Tu lui offres cette vérité avec une douceur qui est clairement naturelle chez toi. Tu as beau être une fille du feu inarrêtable, qui avance et brûle sur le chemin, tu as la douceur de ta mère, fille de l’air. Et tu es sur le point de continuer à papoter quand la brune réagit brutalement pour cogner quelqu’un derrière elle. Tu sursautes, te retourne, découvre le blond que tu as vu plus tôt et ses paroles font battre ton coeur trop vite.

« Non, non, je ne connais pas votre compagne ! Je… Je ne voulais pas manquer de respect à l’un de vous. Et tu vois, tu devrais vraiment avoir peur, vu le genre du type, mais tu as ce cran (ou cette folie) d’avancer vers lui et lui tendre la main sans baisser les yeux. Je m’appelle Nao, je ne suis pas d’ici. Dani a accepté de me guider vers le centre ! »

Tu ne veux surtout pas poser problème dans leur histoire, encore plus que tu as entendu la manière dont ils se sont parlé et vu pourtant leurs mains s’entrelacer aussi naturellement que s’ils étaient nés pour ça. Tu comprends que tu ne peux pas comprendre ce qui les unis, Nao, alors tu finis par te rabattre ensuite du côté de Dani. Le café arrive bientôt et avec un beau sourire tu acceptes d’y entrer avant de roucouler de plaisir.

« J’adooore ! Tu vois on a pas ce genre d’endroit à Bali… ou que dans la capitale. Et tu prends une place près de la cheminée. Du coup, qu’est-ce que je vous offre ? Tu inclus bien entendu Mike aussi sec dans ta proposition, sans hésiter. Vous vous connaissez depuis longtemps ? Tu finis par demander en rougissant un peu de ta propre curiosité. »

C’est pas que tu ne la crois pas, petite flamme, mais tu n’as jamais été suivie jusqu’ici, alors tu es clairement tendue. Au moins, le type qui vous suit doit clairement se rendre compte qu’il est vu, à cause de ton attitude. Qui sait, c’est peut-être pour ça qu’il finit par se montrer et qu’il y a cette “engueulade” entre eux. Tu comprends sans trop de mal qu’il s’agit du compagnon de Dani, le fameux Mike, mais tu rejettes loin de toi l’idée de juger ce que tu vois. Encore plus quand tu regardes la manière dont ils finissent par marché à l’unisson.

Au final, vous arrivez dans le fameux café et bien entendu, Nao, il n’en faut pas plus pour emporter ta joie et ta bonne humeur. Tu oublies la frayeur que t’as fait Mike, et la puissance de cette relation que tu ne peux comprendre pour tomber amoureuse du lieu. Tu te rends compte par extension que tu aimes d’autant plus Dani que c’est elle qui t’a menée ici.

« Je suis super contente de venir ici… Et tu relèves les yeux pour leur offrir un beau sourire. Avec vous deux ! Tu t’enquiers de savoir ce qu’ils veulent boire et quand la brune te remercie, tu te mets à rire. Mais non, ça me fait plaisir ! Ne bougez pas, je vais vous chercher ça ! »

Comme un petit feu follet inarrêtable, tu traverses l’endroit en sautillant avant de commander deux cafés et un cappuccino supplément chantilly (tu es gourmande vilain) ainsi que trois gaufres avant de revenir avec le tout quelques minutes plus tard. Tu poses le plateau chargé avec un peu de maladresse sur la table et tu viens t’installer comme un chat qui se love sur sa place. Ce n’est pas très bien élevé de mettre les pieds sur sa chaise, mais toi c’est ta marque quand tu t’installes et que tu es bien quelque part.

« Wow ! Tes yeux s’arrondissent quand Dani te parle d’une durée de dix ans. Tu passes d’elle à son amoureux, qui n’ont pas l’air bien vieux. Et quand Mike se met à se rappeler le bon vieux temps, un sourire immense grandit sur ton visage. Tu es mignon ! Que tu lui lances en retenant de peu de ronronner de plaisir. Vous allez bien ensemble, vous êtes trop adorables ! »

La franchise qui t’auréole est quand même bien particulière. Tu détonnes dans le paysage, à être si douce, si pleine de bons sentiments. Ce que tu ne t’attends pas, alors que tu amènes une cuillère de chantilly à tes lèvres, c’est qu’on te renvoie la question. Tu rougis comme une brique, alors que ce qui vient faire briller tes yeux, c’est de la douleur. Ton cœur n’est pas soigné, Nao.

« Non, moi je n’intéresse pas les garçons. Tu as un petit sourire maladroit. Je suis tombée amoureuse une fois mais… Tu enfonces ta tête dans tes épaules et détournes les yeux avec douleur. Je me suis trompée, et je crois que je n’ai pas trop envie de m’y retenter maintenant. »

Tu ne sais pas pourquoi tu leur racontes ça. Enfin si, tu dis toujours ce que tu penses, mais là, c’est carrément idiot. Ils s’en fichent qu’un homme t’ait fait du mal, Nao. Puis c’est un peu ta faute aussi. T’es trop bête, trop naïve… Tu chasses ce nuage qui assombrit tes yeux d’un mouvement de tête, entrainant tes cheveux en un feu liquide autour de ton visage et tu forces sur tes lèvres pour retrouver un sourire. Te voilà à tendre une cuillère de chantilly à Dani, en face de toi.

« Elle est extra bonne, tu veux goûter ? Et tu rajoutes, en préférant ta curiosité à ta tristesse. Tu allais au boulot d’ailleurs ? Tu fais quoi dans la vie ? »

Ce petit café j'y traîne souvent, principalement quand j'ai besoin de me poser, de réfléchir ou simplement pour prendre un café à ma pause du boulot. Je travaille pas bien loin et puis j'aime bien être un peu seule parfois, au squat c'est assez difficile d'avoir un moment pour soit uniquement. Nous sommes nombreux à y vivre, il n'y a jamais uniquement Mike et moi. Parfois je crois que j'aimerais bien. La petite rousse part nous chercher nos boissons et on se retrouve un temps juste Mike et moi. Je me tourne alors vers lui et fronce les sourcils.
- Pourquoi tu m'as suivis Mike ? - J'ai plus l'doit de t'suivre maintenant ? Tu m'caches des trucs Dani ? Je lève les yeux au ciel, il me fatigue à manquer à ce point de confiance en moi. - Non je te cache rien pour la millième fois. Juste que tu aurais simplement pu venir avec nous .. pas b'soin de t'cacher ... - J'voulais pas déranger votre p'tit couple naissant dis il avec un regard mauvais. Je sais qu'il est entrain de bouillir à l'intérieur et qu'il fait tout pour se contenir. Alors ma main vint se poser sur sa nuque et mes lèvres sur les siennes. Je lui murmure doucement - Encore une fois, il n'y a que toi dans ma vie idiot ... et j'compte pas changer ça Je crois voir de l'amour dans ces yeux à ce moment là. Je lui souris. Si seulement il parvenait à le comprendre, il irait tellement mieux ... et notre couple aussi.

Notre tornade arrive vers nous avec un plateau remplis. Nos boissons et même des gaufres. Mon regard posé sur la jeune femme qui n'en revient pas du nombres d'années qu'on a passé ensemble lui et moi. C'est vrai que dis comme ça ça semble énorme mais il a toujours été mon seul et unique amour et à vrai dire je n'ai eu que lui dans ma vie. Elle lui dis qu'il est mignon et je ne peux pas empêcher se regard plein de jalousie, Mike est à moi, à personne d'autres. C'est con je sais mais finalement je suis tout aussi jalouse que lui. Elle fini par dire qu'on est adorable, qu'on va bien ensemble et je finis par sourire. - On nous en as dis des trucs mais adorables jamais.
Je rigole un peu en prenant mon café.

je fini par lui retourner la question de savoir si elle a quelqu'un dans sa vie. Je crois malheureusement que je n'aurais pas du car elle semble triste tout à coup et je m'en veux. - L'amour c'est pas toujours rose mais je suis sur que tu trouveras quelqu'un un jour. dis je avec un petit sourire réconfortant. Puis elle retrouve son sourire et moi le mien elle me propose la chantilly et je sens la main de Mike se crisper sur mon genoux. Je secoue la tête et lui réponds - Non c'est gentil. Déjà avec la gaufre je vais prendre dix kilos. dis je en riant. prendre la cuillère d'une autre personne est un des trucs qui ferait péter un cable à Mike, je le sais c'est idiot mais il est comme ça. On parle de mon boulot et j'ai peur que ça pète à nouveau. - J'bosse pas loin d'ici dans un salon de tatouage, j'm'occupe de répondre aux messages, de faire patienter les gens, des trucs comme ça. Mike soupire le nez dans son café - Ouai et mater ceux qui entre aussi dis il en serrant les dents. Je soupire - Mike s'il te plait ... parfois il me fatigue mais je peux pas partir, je l'aime et ça rien ne parvient à le changer.

Tu vois du coin de l’œil qu’ils discutent alors tu prends ton temps, pendant que tu donnes la commande au serveur du café, sans même remarqué le sourire plus que mignon qu’il te lance. Tu t’es si bien fermée au monde, aux hommes seraient plus vrais, que tu ne vois même plus que tu pourrais avoir tes chances, Nao. Enfin… C’est comme ça.

Tu reviens d’un bon pas et tu les laisses se servir, avant de t’installer comme un petit chat sur ta chaise. Tes yeux glissent sur eux deux, et bien entendu tu viens leur offrir le fond de ta pensée. Tu vois le regard de Dani quand tu oses complimenté Mike, et toi ça te tire un rire sincère, doux, protecteur, alors que tu lèves les mains comme on montre à un policier qu’on est pas armé.

« Ne t’inquiètes pas, je ne suis pas une menace. Tes yeux glissent de Dani à Mike et tu te sens obligée de rajouter. Pour aucun de vous. Je préfère largement voir un couple amoureux que chercher mon propre bonheur. Sur ça, on ne peut pas se faire trop d’inquiétude avec moi ! »

Au fond de toi, tu sais que c’est un vieux principe, que ça ne correspond à rien aux mœurs du moment, mais tu n’y peux rien, tu es faite de la même terre que tes parents. D’une génération, d’une culture et d’une éducation qui n’existe plus. En tout cas, on peut au moins dire que tu penses ce que tu dis, parce que tes yeux ne trahissent que ta sincérité alors que tu te retrouves à parler rapidement de toi.

« Hof, même si je finis seule, je survivrai ! Tu souris à Dani.Au pire je profiterai de ma vie pour faire de bonnes choses, ça m’ira. »

Tu n’es pas certaine que tu en seras parfaitement heureuse mais tu feras en sorte de combler le vide. En attendant, tu ramènes ta cuillère vers toi, pas gêné du refus et tu te retrouves à déguster doucement ta boisson alors que tu cherches à en savoir plus ce que fait la jeune femme. C’est quand la réponse vient que tu te rends compte de la crainte de son amoureux. Tu vois la colège, tu entends le reproche, tu sais que beaucoup s’offusquerait. Mais toi, Nao, c’est sa douleur qui te parle, et tu laisses Dani le calmer avant de répondre doucement :

« Je ne devrais peut-être pas dire ça, mais s’il y a quelque chose pour laquelle je veux bien mettre ma main au feu, littéralement, c’est que vous vous aimez. Et si tu offres un sourire doux à Dani, tes yeux vont à son compagnon. Tu ne dois pas voir clairement le regard qu’elle porte sur toi. Avec une douceur particulière, avant de rebondir, comme si ça n’était pas arrivé. C’est grave cool ! Tu fais ça parce que tu voudrais devenir tatoueuse ? Je me suis toujours demandée si ça faisait si mal que ça, il faudrait peut-être que je prenne rendez-vous auprès de vous, Miss Dani ! »

Et tu préfères rire, tenter d’apaiser la situation que rendre ça plus dramatique.