Encore un réveil en sursaut, le jour se lève au dehors, je le vois à travers les fenêtres salent. Je regarde Sky' il dort à coté de moi, sa chienne à ses pieds comme toujours. Encore un de ces cauchemar où je retrouve le zombie de Mike. Je n'en peux plus, je ne dors presque plus de peur de voir son rôdeur dans mes rêves. Je ne sais toujours pas si il est en vie et ça me rends folle. C'est assez, j'en peux plus. Je me lève doucement, la chienne relève la tête et je lui fais signe de faire silence, je ne veux pas réveiller mon ami. En faite je ne veux pas qu'il se rende compte que je me lève. Je n'ai pas envie de lui dire où je vais, pas envie de m'expliquer. Je met mes chaussures en silence et mon sweat zippé, il appartient à Mike et je n'ai jamais pu m'en séparer. C'est un peu devenu un sorte de doudou pour moi. J'enfonce un bonnet sur mes cheveux sombre et entoure mon cou de mon keffieh. Prête à partir. Je prend le carnet de mon ami et note un mot. [ Je dois en avoir le coeur net. je vais à la prison trouver le corps de Mike. Ne me rejoint pas. Je reviens après. Faits attention à toi . Je t'embrasse. Dani ]  J'attrape mon sac, il est toujours prêt avec tout ce dont j'ai besoin pour ma survis. Mon couteau se glisse dans ma ceinture et je fouille dans ma poche pour y trouver un joins. Je le glisse entre mes lèvres en sortant puis je l'allume et ferme la porte. Je mets mes gans. Le froid est mordant et je frisonne un peu.

La tête baissée j'avance. Je sais où je vais, je connais le chemin pour y être allée tout les jours pendant deux mois. Deux mois où il était captif de ces fils de pute. Deux mois de prison avant la fin du monde. Est ce qu'il était encore dans sa cellule ? Est ce qu'il était en vie quelques part ? Je prend une bouffée de mon joins et je continue à avancer, toujours plus loin, toujours plus vite. J'évite les rôdeurs que je croise. Calmez vous, je ne suis pas là pour me battre les gars, juste là pour retrouver mon amour. C'est fou quand même malgré nos caractères, nos bagarres, nos disputes je ne peux pas l'oublier, je n'y parviens pas c'est plus fort que moi. Nous sommes comme deux pièces d'un même puzzle et sans lui je me sens vide. Je marche un peu plus vite, j'ai froid. Mes joues doivent avoir certainement rougie car elles me pique un peu mais je continue d'avancer.

Je passe des ruelles sans même les regarder. Est ce que tu es en vie ? J'ai parlé à Sky' de rejoindre un groupe mais je ne peux pas me résigner à le faire avec ce poids immense de ne pas savoir si il est en vie. Peut être que je ne le trouverais pas après tout. Mon regard se pose sur un zombie et je me fige, ce pantalon, Mike avait le même non ? Mais à bien regarder, non ce n'est pas lui .. je suis stupide et je crois que je perds un peu la tête alors je continue ma route. Les zombies sont partout mais ils sont lents alors ça va. je prend une route puis une autre. Je connais le chemin par coeur. je ne sais pas quand je vais arriver là bas, peut être demain.

Combien de temps ai je marché ? Une heure ? Deux ? J'ai besoin d'une pause alors je m'arrête devant un immeuble. Je m'assoie sur les marches, bois quelques gorgées d'eux et rallumes un autre joins. il m'en reste encore deux dans mon sac. J'ai du mal à l'allumer, mes mains sont tellement froides. Quand j'y parviens enfin j'entends un bruit proche de moi. Je vois alors un zombie et me lève. Je remets mon sac sur le dos quand j'en vois un second. - Merde ! je cherche une issus et vois une petite ruelle où je m'engouffre. Mais ils me suivent et je me retrouve dans un cul de sac. Je cris alors de colère - Putain .. Fils de pute .. Laissez moi tranquille ! Je prend mon couteau en main et fonce sur le premier, mon couteau atteins la tête de ma cible quand j'entends un bruit derrière moi. Ce n'est pas un zombie. Je ne suis pas seule ici .

C’est même pas que tu tournes ou que tu cherches, mon vieux. Tu zones. T’as l’impression d’avoir fait 10 fois le tour de cette putain de ville que tu connais pas cœur. Et tu peux dire un truc sans trop te tromper : tu déteste Kansas City, maintenant. Enfin… Tu l’as pas trouvée. À chaque foutue brune zombifiée que t’as croisé, t’a cru que c’était la tienne, et à chaque fois la colère est revenu, tu leur as éclaté la cervelle avec ta hache, en te disant que ça fait un laideron de moins sur terre. Et pis à force de tourner, t’es revenu au point de départ.

Le squat est vide. Ca fait quand même deux putains de jours que tu crèches dedans en fumant le peu d’herbe que t’as réussi a déniché. Du vieux whisky dégueulasse que t’as trouvé au fond d’un placard chez des gens te sert de nourriture. Et pendant deux jours, tu te dis que tu veux crever. Dani est pas là, alors t’as pas de raison de rester sur terre. Sauf que tes instincts de survie sont plus fort que ton abandon et quand un zombie a réussi à rentrer pour tenter de te croquer, bah tu l’as défoncé à coup de poings et de pieds, jusque ce qu’il ne reste plus que de la cervelle puante à la place de sa tête.

T’es reparti, crade, couvert de sang et de cette odeur de mort qui colle à la peau des montres. Tu sais pas où tu vas aller, mais rester dans le squat va juste te faire disjoncter. Tu réfléchis… enfin t’essaies d’aligner tes neurones pour réfléchir dans le brouillard alcoolisé, et tu décides, tout à coup, que tu vas retourner à la prison et libérer tout le monde là-bas. C’est l’apocalypse, autant y aller à fond, avec les fous et les monstres en liberté aussi !

Et t’es en chemin, à marcher vite, les pupilles dilatées et l’air complètement possédé quand t’entends un cri. Et tu vois, Mike, depuis que t’es dehors, t’arrêtes pas de la voir et de l’entendre, mais cette fois-ci, ça te remue l’estomac à manquer de t’en faire gerber. Tu tournes la tête, et te voilà à partir en courant à toute vitesse. Tu suis les zombies qui ont l’air d’avoir trouvé une cible. Et t’as juste le temps d’en voir un tomber que tu la vois. Elle. Dani. Ta brune. La femme qui ne doit pas être sur terre sans toi.

« DANI ! »

C’est un cri rauque, déformé par un truc bizarre qui te monte dans la poitrine. Tu percutes le zombie de l’épaule, l’envoie valser sur le côté avant de te jeter sur elle. Ta main se referme brutalement sur son poignet et tu la tires contre toi avant de l’étouffer contre toi, de toutes tes forces, ton nez contre ses cheveux et voilà que le zombie se met à ramper vers vous. Tu l’entends, alors tu viens lui éclater le crâne d’un grand coup de talon avant d’y planter ta hache et la repousser aussi fort de toi pour l’attraper par les bras et la regarder.

« Tu pues. Que tu lui apprends, sans pouvoir mettre un mot sur l’odeur sur elle… Ah si, elle sent juste plus toi. T’as rien ? T’étais où bordel ?! T’as cru qu’avec ces putains d’enculés de zombies t’allaient pouvoir te faire la malle ? T’en avais si marre que ça de venir me voir au bagne ?! »

Et c’est ça le problème. T’es heureux de la voir, t‘es soulagé qu’elle soit vivante mais t’arrives pas à le dire. Ya juste tous les scenarios que tu t’es fait en tête que tu lui vomis dessus avant de poser un regard complètement dépassé sur elle.

- Je vais pas creuver putain , j'l'ai pas r'trouvé J'hurle avant de planter mon couteau dans la tempe de ce mec à moitié mort. Alors qu'il tombe à mes pieds un bruit m'interpelle et je me retourne et là, je crois mourir, ou rêver, ou vivre peut être simplement. Son visage, sa colère, ses tatouages. Combien de secondes est ce que je reste là avec mon couteau en l'air à le fixer comme ci je voyais un fantôme. Son putain de fantôme. Ce bruit s'était une voix, s'était sa voix et là je me rends compte. enfin pas tout de suite en faite.

Je suis tirée vers lui, j'ai du mal à y croire, du mal à réaliser. je crois que ce zombie à nos pieds aurait pu me bouffer la cheville que je n'aurais pas bougé, que je n'aurais rien sentis. Je ne sais pas comment réagir, je crois que je suis pas en état de réaliser, au fond c'est tellement fou, ça fais tellement longtemps. Je ne suis qu'une poupée de chiffon entre ses mains, mes grands yeux bleus le fixe, et il n'y a que de l'amour. Un putain d'amour à vous en déchirer le coeur, un amour d'adolescente que j'étais autre fois.

Il me prend avec violence par les bras et me fixe. Alors mes paupières battent plusieurs fois, comme ci je reprenais connaissance. Une grand inspiration. C'est ça en faite je suis entrain de revivre. Je fixe ses yeux alors qu'il m'engueule et je crois que ça me réveil un peu je réponds difficilement. - Ils .. ils ont voulu m'bouffer je .. j'étais venue ici pour .. j'allais à la prison .. je ... J'ai l'impression d'avoir pris un tripe et d'être simplement dans un rêve alors je libère un bras, puis l'autre et pose mes mains de part et d'autre du visage de Mike, de mon Mike. - T'es .. T'es en vie. dis je sans même prendre compte de ses paroles de haine, de colère. En faite je m'en  fou, il pourrait bien m'en mettre une que j'en aurais rien à foutre. Finalement c'est comme ci je venais de prendre une claque et un sourire triste prend sa place sur mes lèvres. Je ne pense à rien d'autre qu'au fait qu'il est en vie.

- Fermes ta putain de gueule Mike ... Ouai on a du mal à se dire qu'on s'aime, s'engueuler c'est plus facile mais je suis peut être fatiguée parce que finalement mon corps se blottis contre le sien avant de poser mes lèvres sur les siennes avec une fougue certaine, un manque de ça, un manque de lui, de nous. Un manque de tout. j'en ai rien à foutre du reste à ce moment précis, il est en vie et pour moi rien d'autre ne compte à ce moment précis.

Ma main glisse dans ses cheveux qui ont poussé depuis le début de cette putain d'épidémie. Je tire doucement dessus et le fixe avec un sourire immense, un sourire vrai. Je n'ai même pas sentis les larmes rouler sur mes joues, mes joues sont gelées de toute façon comme le reste de mon corps, il n'y a que ce sweat, son sweat que je n'ai pas pu quitter. - J'savais que tu s'rais pas mort sans moi. dis je en un murmure. Je sais pas la suite mais pour le coup je l'ai retrouvé et plus rien d'autre ne compte.

Tu pourrais la briser entre tes bras. Tu le sais et pendant un instant, c’est l’envie qui te prend. Tu veux la casser en morceau pour t’assurer qu’elle est bien là et qu’elle est vivante. Que c’est pas ton esprit déjà en morceau qui est en train de lâcher. Tu veux lui faire mal parce que la douleur c’est l’indication que vous êtes vivants, elle comme toi. C’est fou, ça t’enflamme, mais tu parviens à ne pas la briser en morceau.

À la place, tu l’attrapes et elle t’échappe et ta première pensée c’est qu’elle le fait parce qu’elle te veut plus. Ca te fait grogner, et ce qui t’évite de lui hurler dessus en la secouant comme un pommier, c’est bien qu’elle reconnait qu’elle était en train de te chercher. T’en reviens pas, putain. Tu la cherches depuis des jours, et elle, elle disparaît et elle vient te chercher la bouche en cœur…

« Tu faisais quoi ? Pis t’étais où au juste ? »

Et tu pourrais continuer de l’interroger longtemps, gueuler, crever de peur si elle te disait pas de la fermer. Personne te cause comme ça, ouais, sauf Dani. Dani à tous les droits, que tu le veuilles ou non et même si parfois ça te fait déraper. Et tu penses trop, tu t’en rends compte quand elle vient attraper ton visage. Tu grognes encore une fois, mais c’est plus de rage. Tu la veux, comme si tu l’avais pas touché depuis plusieurs années. Et bien entendu, elle te donne aussi sec ce que tu veux.

L’embrasser c’est comme retrouver ta place. Tu refermes des bras possessifs sur elle, tu la soulèves pour venir la porter directement à hauteur de toi, et sans réfléchir, tu la plaques au mur pour la dévorer. T’oublies tes doutes, tes peurs, tes questions, parce que tout à coup, y’a plus qu’elle, sa peau, son goût, tes sens son saturés et quand elle s’écarte pour causer, tu la rattrapes pour l’embrasser quelques secondes de plus, comme le drogué que t’es.

« T’iras pas en enfer sans moi, et j’partirais pas d’ici sans toi. Tu lui souffles, avant de laisser ton visage retomber quelques instants contre son épaule, et recommencer avec tes grognements. J’étais sûre qu’tu serais pas morte. J’t’ai bien appris à t’en sortir ! »

C’est ça, va, prend le crédit de sa réussite, ça te donne l’impression de réussir au moins ça, que t’as pu lui donner quelque chose de bon. Pis en voyant son air de boule de neige, tu finis par retirer le sweatshirt bien trop grand que tu portes, et tu viens l’enfiler un peu brutalement sur sa tête, avant de la frictionner avec tes mains.

« Va pas crever de froid maintenant. Tu regardes derrière vous, prêt à repartir. Faut qu’on se tire de cette ville, c’est bourré de ces merdes ! On trouve une caisse et on se tire de là illico presto ! »

 Retrouver Mike c'est comme retrouver la vie, pourtant quand il me redemande ce que je faisais et où j'étais je sens mon coeur se serrait, j'ai peur. Oui peur de lui. J'ai beau l'aimer ses colères me font peur et il le sait, il sait que j'ai parfois peur de lui et je crois qu'au fond cela le rends encore plus en colère parce qu'il supporte mal de me faire du mal mais quand il va savoir ce qui m'est arrivé depuis l'épidémie il va devenir fou c'est une certitude, alors je le garde amoureux encore un peu en lui demandant de se taire.

Il grognait, au départ se fut un grognement d'énervement et je me sentis mal tout à coup, en faite j'eus même clairement peur. Mais ce fut un autre grognement et je ne touchais plus terre, dans tout les sens du terme. Le retrouver était pour moi une chose essentielle, vitale même à vrai dire. Je vais pour parler mais il m'embrasse à nouveau et je souris contre ses lèvres. J'ai retrouvé mon Mike et même si je sais que je vais surement me reprendre des coups, je ne peux pas nier que je ne peux pas vivre sans lui.

Je plonge mon visage dans son cou pour l'embrasser avec tendresse et amour. Je ne veux plus jamais le quitter. Quand il me dis qu'il ne partira pas sans moi je lui murmure dans l'oreille - Je te laisserais pas partir sans moi de toutes façons. Il affirme que c'est lui qui m'a appris à m'en sortir, et d'une certaine façon il a raison mais pas totalement, pourtant je ne le contredit pas. Je n'ai pas envie de trouver un méchant petit ami.

Doucement il fini par me mettre son pull et je le regarde avec de grands yeux . - Mais toi ? Tu vas attraper la mort. J'avais déjà ta veste mais merci ... Mais je comprend bien vite que ce moment tendre sera vite terminer. IL me parle de quitter la ville et je pense à Sky' que j'ai laissé à la maison qu'on a trouvé. Je me recule un peu et me retrouve collée contre le mur. La peur me prend au ventre et je dis doucement. - Je ne suis pas seule ... Je vois son regard changer et je met les mains devant moi - Non non ... Attends .. Je suis pas avec quelqu'un ... genre quelqu'un tu vois . Mais quand les affreux sont arrivés et que j'étais seule au squat .. Sky est venu me chercher. Je savais pas quoi faire et on a squatter une maison à l'entrée de la ville ... je ... j'peux pas le laisser croire que j'suis morte tu vois ? On peut partir où tu veux MIke.. Tu sais que je te suivrais n'importe où mais .. enfin faut juste que je le préviennent. Ok , là j'ai peur. J'ai super peur. D'ailleurs je sens les larmes me monter et la gorge me serrer car je sais finalement que je vais m'en prendre une ... Le quotidien vas revenir dans ma vie que je le veuille ou non .

T’as pas d’éducations, pas de manière tant et si bien que si c’était pas la fin du monde et qu’un de ces salauds de zombie pouvaient vous croquer le cul à tout moment, y’a des chances que tu voudrais plus que l’embrasser dans cette ruelle qui pue. Tu t’en branles de ce qui se fait ou pas, tu es juste complètement dingue de la retrouver. Dingue d’elle aussi. Et bien entendu que t’as pas suffisamment, quand elle s’éloigne et que tu reviens en prendre plus. Son corps t’appelle mon vieux, plus que tout ce que tu as déjà pris, plus que la meilleure drogue de ce monde de fou.

« T’as intérêt ! Et t’as pas intérêt à essayer de partir sans moi, j’te jure Dani. Sinon j’te retrouve et j’m’assure qu’tu partiras plus jamais nulle part ! »

C’est horrible mais tu sais que tu préfère la tuer de tes mains, la garder avec toi à jamais qu’en être séparé. Et bien entendu que penser quelque chose comme ça, ça te remue l’estomac, ca te met le nez dans le merdier qu’est ton crâne pendant quelque instants. Tu recommences à serrer les poings, à imaginer que tu t’arrangerais pour la suivre dans la mort aussi sec…

Puis de toute façon, avant de penser à ça, avant de te monter un char et de péter une pile sur elle, de la cogner et de penser au fait que t’as déjà pensé à la tuer en serrant tes mains sur sa gorge, tu préfères prendre les devants et décider d’où vous aller aller. De comment. De quand. Prendre ton rôle à cœur et à corps. T’es son mec, c’est à toi de veiller sur elle, c’est tout.

« QUOI ?! Ton rugissement se répercute dans la ruelle. CA Y EST TU ME CROIS MORT ET TU VA BAISER À DROITE À GAUCHE SANS ATTENDRE HEIN ?! »

T’as entendu une phrase de ce qu’elle a essayé de dire, mais la rage explose aussi vite. Tu t’étais pas tromper Mike, tu savais qu’elle était comme ça ! La fin du monde a du être une bénédiction pour elle ! Elle est allée tortiller des miches auprès de… Et ptain, gars, t’entends enfin ce qu’elle essaie de te dire, en se protégeant. Avec ce petit merdeux dégueulasse de sourd ?! Elle fait quoi là ? Tu vaux même pas mieux qu’un gamin qui sert à rien et qui va se faire bouffer en deux secondes ?!

« J’vais te tuer. Que t’annonces tout à coup, d’une voix folle. J’vais te tuer et c’connard aussi ! Comme ça, c’est avec lui que tu seras de l’autre côté ! »

Et tu te jettes sur elle, aveuglé par ta haine, pas ta peur, par la douleur qui se répand en toi comme un poison. Ta main autour de sa gorge, tu la repousses au mur, t’es prêt à cogner, à lâcher la hargne sur elle, parce que t’as pas l’autre con sous la main. Sauf qu’au moment où tu détends le point, bah ya encore cette petite partie de toi qui est heureuse de l’avoir retrouvée en vie, qui l’aime, qui vient de décider de la protéger qui détourne ton poing au dernier moment.

Ton poing s’écrase violemment dans le mur, à droite de sa tête. Ca fait un bruit sourd, suivit d’un de tes grognements de colère, alors que tu serres plus fort ta main sur sa gorge et que tu te penches sur elle, avec un air… un air d’un type qui ne sait plus quoi faire, probablement, un air de haine, un air de douleur aussi.

« T’as qu’à retourner baiser ton muet, Dani, avant que j’sois plus assez soulagé de t’avoir retrouvée vivante pour pas t’cogner. »

Comme si t’étais capable de la laisser partir. Parce que tu dis ça, grand, et tu relâches sa gorge, mais ton corps continue de lui faire barrière, de la presser entre le mur et toi.

La drogue c'était notre quotidien mais au final notre plus grande drogue, celle dont nous étions le plus accroc c'était de nous deux. C'était assez fou car j'aurais pu, j'aurais du même certainement, fuir cet homme. Au premier coup j'aurais du partir au plus loin. Mais pour aller où ? Mon père, je n'avais que lui, était un alcoolique que je ne préférais pas voir très souvent, alors j'étais restée auprès de Mike. J'aurais pu avoir une autre personne et je suis sur que Sky' aurait tout fait pour m'aider mais étrangement non, je ne voyais personne d'autre que mon Mike sans doute aveuglé par l'amour et peut être une certaine admiration que j'avais pour lui. Quand il affirma que je n'avais pas intêret à partir sans lui sans quoi, très clairement, il me tuerait, je ne me bloqua pas pour autant. Il était clairement entrain de me dire qu'il m'aimait et même si ça façon était un peu différente des autres, je la comprenais parfaitement. Alors mon regard planté dans le sien je lui répondit avec une certaine douceur. - Plutôt mourir que te perdre à nouveau Mike. Puis je l'embrassais à nouveau avant qu'il ne me demande de partir avec lui ... et là, là je savais que la crise était proche et pas qu'un peu. Je ne pu tout de même pas laisser Sky derrière moi et je décidais alors de lui dire avec qui j'étais partie. Un diable apparu face à moi.

- Non .. Non Mike j'ai rien fait .. dis je totalement paniqué. Pourtant ma peur n'était pas de m'en prendre une, ni même de mourir mais simplement de le voir partir sans moi. je sentis une boule dans ma gorge alors que mes larmes montaient à mes yeux l'imaginant déjà partir loin de moi à nouveau. Pour de bon cette fois. Mike était une drogue, il était ma drogue et telle une camée j'aurais fait n'importe quoi pour la garder, même si elle me faisait du mal.

Et là le drame arrive, sa main attrape ma gorge pour me pousser contre le mur, ma tête cogne contre se dernier et je ferme les yeux sous le choc. Je sens qu'il serre et je ne peut plus respirer. Est t'il capable de me tuer ? Je crois que je vais rapidement le savoir. J'ouvre les yeux pour voir son poing, ce poing qui arrive vers moi. Je ferme à nouveau les yeux et le choc se fait entendre, pourtant ce n'est pas ma tête mais le mur qui prend le cou. J'ouvre les yeux pour voir un Mike furax, le poing dans le mur.

Sa main se serre sur ma gorge et je ne peux plus respirer. J'essaye de trouver l'air et je crois que mon regard est paniqué pour le coup. Cette panique que l'on peut avoir en sentant la mort proche. Mes mains agrippes finalement la sienne pour essayer de la retirer. Il se penche vers moi pour me dire des mots horribles.Finalement il lâche ma gorge et ma main vient sur cette dernière, la douleur est présente et une trace rouge qui va rester certainement plusieurs jours se fait voir. Mon regard est emplis de larmes alors que je le fixe.

Pourtant cette fois c'est la colère qui prend place dans mon corps alors avec mes mains je le repousse, pas pour fuir mais plutôt pour le secouer et mon regard planté dans le sien je lui dis en articulant pour être certaine qu'il comprenne. - Je ne t'ai JAMAIS trompé Mike ... Depuis que l'on se connait ... depuis que je suis en vie je n'ai eu QUE toi ! Putain mais est ce que tu vas le comprendre un jour ?? Je suis épuisée, épuisée de devoir me justifier à chaque seconde mais je sais aussi que je ne pourrais jamais fuir .

Alors je lui met un coup sur le torse alors que mes larmes coulent sur mes joues - Je t'aime idiot .. je t'ai toujours aimé .. Alors s'il te plait pour une fois .. une petite fois dans ta vie .. fais moi confiance . Et même si je ne sais pas si il va me rejeter ou pas, je fonce sur lui pour me glisser dans ses bras. Je m’imprègne de son odeur, de sa chaleur, je retrouve ma place. Pourtant mon regard est attiré par un bruit et je vois une dizaine de zombies arriver vers nous certainement attiré par le cris de Mike. Ma main prend la sienne - Faut s'tirer .. maintenant !

T’as l’impression qu’c’est pire que la mort. Savoir qu’elle est allée voir ailleurs, c’est pire que te torturer, pire que la douleur que t’as ressenti quand t’as dû te sevrer de toute la merde que tu prenais en taule et que les matons t’ont rien donné pour aider. C’est pour ça que ça t’enflamme à ce point, aussi fort, aussi sec, aussi… fou. Et ouais, t’as envie de taper, tu pourrais la tuer de désespoir, mais y’a ce truc au fond de ton bide qui t’en empêche. Tu l’sais, Mike, que ça va pas duré longtemps, qu’après tu réfléchiras plus, alors tu te sers de ce machin qui te scie les intestins pour que tes phalanges s’émiettent dans le mur.

Tu la relâches, tu la pousses dans ses retranchements et dans l’fond, tu sais parfaitement que si elle choisit de te lâcher, tu vas lui courir après. C’est toujours comme ça, l’un de vous hurle à l’autre de se casser, mais c’est jamais ce que vous voulez. Et là, elle te repousse et… bordel, vieux, t’es terrorisé. Un instant tu te dis que c’est la fin, la fois de trop et t’es en train de couler là dedans quand elle te redit ce qu’elle t’a dit toute sa putain de vie.

« Alors pourquoi tu tortilles du cul devant les autres ?! Devant ce putain de sale petit… »

Ta voix s’étrangle dans ta gorge, t’es tellement en train de crever à petit feu, entre cette partie de toi qui veut la croire, et tout le reste de ton être qui sait combien le monde est fait pour te faire mal et qui l’accuse, elle, d’être comme tous les autres. Ca te déchire, et elle débloque ta poitrine en cogne dessus, te faisant aspirer un grand coup d’air alors qu’elle t’offre les trois mots que tu ne veux que d’elle, et d’elle seule.

« Je… j’peux… Tu t’arrêtes avant de dire que tu peux pas, et tu viens justes l’attraper dans tes bras et la serrer à nouveau. Je t’aime à crever. Tu comprends pas c'que tu m'fais...»

T’es capable que de ça, c’est horrible, parce que tu sais que ce serait un mensonge que de dire que tu peux lui faire confiance. Tu fais confiance à personne, même pas à toi, mon vieux. Et tu es en train de chercher comment faire, question à laquelle t’as jamais trouvée de réponse hein, quand t’entends les râles des monstres. La main de Dani dans la tienne, tu la tires contre toi, avant de réagir... bah stupidement mais avec autant de courage que de folie.

« Accroche-toi ! »

Et ouais, hein, tu l’attrapes dans tes bras et tu fonces dans le tas en courant comme un boulet de canon. T’arrives à passer les monstres les plus proches, les repoussant sur les côtés avant de reposer ta femme sur le sol et te mettre à courir en la tirant de force avec toi, jusqu’à trouver une benne, grimper dessus, la tirer avec toi, et la pousser contre le mur.

« On va grimper le temps qu’ils dégagent ! Tu sais pas si c’est une “bonne” idée, mais c’en est une quoi. La seul que t’ait. Ils t’ont rien fait hein ? »

Nan parce que s’ils la mordent, tu vas tous les bouffer, ça c’est sûr.

La peur dans mon ventre. Celle de mourir, celle de le perdre. Puis ce bruit sourd et ... la vie toujours. J'ouvre les yeux pour les voir, lui, l'unique. Son regard assassin qui me cris qu'il va me tuer. Et bien vas y tues moi, si tu pars la vie ne me sert plus à rien. C'est fou d'aimer aussi fort, c'est presque une douleur constante et pourtant .. pourtant on est là tout les deux. POurtant même l'apocalypse n'a pas pu nous séparer. Alors je me fâche parce que je ne veux pas le perdre. Parce que je ne veux plus d'embrouilles. Même si au fond je sais qu'il y en aura toujours. C'est notre gazole on est comme ça on y peut pas grand chose.

Je m'énerve, je le pousse j'ai envie de le frapper , de frapper cette jolie gueule jusqu'à ce qu'il comprenne que je l'aime. C'est con pas vrai ? Je vois un truc dans ses yeux, comme de la peur. Pourtant je n'y prête pas attention et je lui dis ce que j'ai toujours dis. Que j'ai toujours été sincère et fidèle malgré tout ce qu'il peut penser. Pourtant il commence à demander encore pourquoi je drague les autres, enfin pourquoi je tortille du cul comme il dit si bien. Alors je souffle un grand coup parce qu'il me fait chier et finalement il finit pas sa phrase. Je le sens différent, alors finalement au lieu de lui gueuler dessus en retours je lui dis que je l'aime et je lui demande de me faire confiance. Je vois qu'il n'y arrive pas. IL n'y est jamais arrivé. Pourtant il ne dis pas qu'il peut pas , au contraire il me prend contre lui pour me dire qu'il m'aime et s'est une nouvelle bouffée d'oxygène. C'est ça en faite, il est mon oxygène. Je murmure doucement. - ... la même chose que tu m'fais. et je lui offre un petit sourire tendre aux milieu des larmes. Je prend même pas la peine d'essuyer mes joues.

Mais dans ce moment de joie et d'amour, j'entends des râles et je comprend qu'on est pas seul alors j'attrape sa main et je lui dis qu'il faut partir. Je ne comprend pas très bien pourquoi mais il me dis de m'accrocher, il me prend contre lui et il me soulève du sol. Il est totalement taré mais je ne peux que lui faire confiance. De toutes façons je n'ai pas d'autre choix. Alors je m'accroche comme on s'accroche à la vie, car c'est ça finalement, ma vie c'est lui.

On passe la première rangée des zombies puis je me retrouve à nouveau au sol. Ma main ne lâche pas la sienne, je crois qu'elle ne la lâchera plus jamais. On monte rapidement sur une benne et il me dis qu'on va grimper en attendant qu'ils partent. IL me demande avec la peur dans la voix si il m'ont fait quelque chose, si ils m'ont mordu en somme. - J'ai rien .. et toi ? Je suis inquiète et je pense que je serais toujours inquiète maintenant. Je regarde autours de nous et montre une échelle de secours. - Là .. On peut la chopper et rejoindre un des appartements. Finalement je grimpe sur le muret derrière nous et je fais un peu l'équilibriste jusqu'à rejoindre l’échelle. Je manque de tomber une fois mais ça va je l'attrape et grimpe rapidement. Offrant une jolie vu à Mike qui me suit de prêt. J'essaye d'ouvrir la fenêtre et je me tourne vers ma moitié avec un sourire aux lèvres. - On s'croirait avant, quand on devait échappé aux flics . Ouai ça me fait marrer. Finalement ça nous aura bien servit. Mais pour le coup j'essaye surtout d'ouvrir la fenêtre;

Vous vous retrouvez à courir comme des dératés dans cette putain de ville où tout a commencé. Et à cette pensée, Mike, tu refuses d’envisager que ce soit ici que tout s’arrête. C’est pour ça que tu veux fuir Kansas City. Tu le sens que vous survivrez pas longtemps en y restant et maintenant que tu as remis la main sur Dani, tu refuses de mourir. Les trois derniers jours au fond du trou, seul dans le squat, sont sacrément loin de toi, hein.

Tu finis quand même par trouver cette benne et vous hisser tous les deux là-dessus. C’est con, parce que t’es persuadé que les zombies savent pas grimper alors qu’en vrai, t’en sais juste rien. Et bien entendu, dès que tu la récupères contre toi, que tes yeux glissent sur elle, tu lui demandes si elle va bien, parce que, cette fois-ci, si elle a été mordue, c’est absolument de ta faute !

« Tu crois quoi ? Que tu grognasses contre elle. Ces saloperies auront jamais ma peau. Le premier qui essaie d’me mordre, j’lui éclate le crâne, c’est tout ! »

Et pour le coup, ça c’est plutôt vrai, vu que c’est c’que tu as fait depuis que t’es sorti de la prison. T’as pas vraiment le temps d’y penser que ta femme arrive à trouver une échelle et que tu la pousses pour qu’elle passe devant toi. Si t’es en dessous, tu pourras toujours la rattraper, hein. Tes yeux la suivent et sans trop attendre, tu te dépêches de bondir à sa suite, sans détourner les yeux d’elle et de sa paires de fesses qui se balancent sous ton nez. Ca te donnerait presque envie de croquer dedans…

« C’est un peu pareil… Tes yeux se font sacrément brillant alors que tu lui ordonnes. T’as intérêt à te faire chopper par eux comme par les poulets ! »

Et tu finis par te hisser à ses côtés. Elle galère à essayer d’ouvrir la fenêtre de l’appartement et tu la repousses, un peu brusquement pour venir y donner un grand coup de coude, directement dans le verre, qui explose en morceau, et vient déchirer ta peau au passage. Sans même grogner, tu passes le bras, farfouille autour de la poignée avant de réussir à ouvrir et retirer ton bras ensanglanté de la fenêtre pour pousser Dani dans la pièce ouverte en premier.

« Ptain, j’espère qu’il ont de l’alcool, j’ai soif. Tu t’avances comme si t’étais chez toi, avant de récupérer un t-shirt sur une commode et l’utiliser pour essuyer grosso merdo ton bras. Y t’reste des joints ? »

Et te voilà à continuer d’avancer dans l’appartement en retournant un peu tout ce que tu vois, à la recherche de drogues ou d’alcool, de bouffe peut-être aussi, et pendant quelques instants, tu te dis que vous pourriez presque vous installer et avoir une vie… normale. Enfin si on omet la merde dehors hein.