C'était une petite maison, la porte n'était pas fermée et il avait pu trouver refuge avec Daniella à l'intérieur. En général, ils restaient plusieurs jours au même endroit. Histoire de se reposer et aussi explorer les alentours pour trouver des vivres et d'autres choses intéressantes. La nuit venait de tomber et il était plus sûr de rester à l'intérieur à ce moment là de la journée. La faible visibilité de l'extérieur rendait le tout "dangereux". Les zombies sont partout, il suffirait qu'un soit allongé au sol au caché dans un recoin pour ne pas le voir et se faire dévorer. Skylar avait allumé un feu, pour réchauffer un peu le salon ou le duo avait trouvé refuge, enfin trio si on comptait Kirk qui ne quittait jamais son maître d'une semelle. C'était une chienne attentive et attachante. Il l'avait éduqué lui-même, prit des cours avec un éducateur canin et lu pas mal de livre sur le sujet. Un chien pour lui, c'était un moyen d'avoir de l'aide, un peu comme les aveugles avec leur animal. Le feu était en train de crépiter doucement dans la cheminée et lui était à table. Non, il ne mangeait pas, il avait sortit l'un de ses calepins de dessin pour griffonner dessus. Les griffonnages du jeune homme était tout de même très élaboré. Il était en train de dessiner un portrait de Dani, sans même la regarder. Sa mémoire est plutôt bonne et il n'a jamais eu de mal à refaire des portraits.

Tout à coup, il sentit quelque chose venir toucher sa cuisse. Quand il baissa sa tête, il vit sa jolie chienne qui était assise à coté de lui. Connaissant bien son animal, il savait qu'elle n'était pas là par hasard. Au moment ou il voulu poser sa main pour caresser sa tête, elle attrapa sa manche et le tira en direction du matelas qu'il avait installé plus tôt dans le salon. Daniella était tremblotante, elle n'avait pas l'air bien et il savait ce que ça voulait dire, elle était en manque. Skylar se leva rapidement pour la rejoindre, il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Sa main vint se poser sur son front, elle était brulante. Avec ses mains, il lui fit comprendre qu'il revenait. Kirk le suivi jusqu'à la cuisine où il mit de l'eau qui était de toute manière froide, dans une casserole et il attrapa un torchon. De retour dans le salon, il s'installa à coté d'elle, trempa le torchon dans l'eau et l'essora un peu avant de le plier pour le poser sur son front dans l'espoir de faire baisser la fièvre. Des médicaments... il devrait lui en trouver, trouver un livre sur la médecine qui peut expliquer comment effectuer un sevrage. Mais il n'est pas certain qu'elle soit d'accord pour ça. C'était tellement triste de la voir dans cet état et lui ne savait pas quoi faire. Sur un fauteuil, il y avait un plaid, il s'en saisit pour le poser sur son amie. Le chien vint s'allonger contre elle, il espérait que son effet soit bénéfique et puisse la réconforter. Les animaux ça aide toujours. Sa main vint essuyer une larme qui avait roulé sur sa joue puis il vint prendre sa main dans la sienne. Il était là pour la soutenir, mais il se sentait impuissant.

Vous savez ce qui était horrible pour lui ? C'était de se sentir impuissante face à la détresse de son amie Daniella. Elle était là, en train de souffrir à cause du manque. S'il y aurait un moyen de pouvoir l'aider, de pouvoir faire en sorte qu'elle n'en souffre plus, il le ferait sans hésiter. Sauf qu'il n'était qu'un vulgaire journaliste, pas un docteur. Et tout ceci l'attristait profondément. A la voir, il se disait qu'il avait loupé sa vocation, qu'il aurait dû être médecin, mais un sourd docteur, vous avez déjà vu ça ? Okay, il y a bien la série "Good Doctor" avec un médecin autiste, mais c'était simplement de la fiction. Un docteur qui ne peut pas écouter les problèmes de ses patients ça serait inutile et comment pourrait-il leur répondre ? Avec sa voix difficile à comprendre ? Non, ça ne marcherait pas. Alors, il doit se contenter d'être présent, mais ça l'énerve. Se sentir impuissant, il trouve cette sensation affreuse.

Daniella se voulait rassurante, il lisait ces paroles sur ses lèvres et il voulait la croire. Mais une crise ça peut être si violent... La voir grelotter et pleurer ça lui brisait le cœur. Sky savait qu'on ne mourrait pas spécialement d'une crise de manque, mais ça peut être trop insurmontable pour certain. Sincèrement, il avait peur, peur qu'elle puisse mourir. Il aurait voulu cacher son regard triste, mais la plupart de ses émotions étaient souvent bien plus visible chez lui que chez les autres. Surement à cause du fait qu'il n'ait pas cinq sens comme tout le monde et qu'il soit un garçon sensible. Elle lui demanda ce qu'il dessinait et il haussa les épaules comme pour dire "rien d'important". Ses carnets avaient déjà quelques esquisses de la demoiselle, mais il ne les lui avait pas spécialement montré de peur qu'elle trouve ça bizarre. Mais elle était un joli modèle avec des traits intéressant à dessiner.

Doucement, elle l'attira à lui pour qu'il s'allonge. Au début, c'était un peu étrange pour lui, le fait de dormir dans le même lit, juste avec une amie et d'être aussi proche. Il faut dire qu'il n'a pas une très grande expérience avec les femmes. Son handicap l'a toujours beaucoup gêné pour ça. Vous imaginez les problèmes de communication dans le couple... Rien n'est impossible, il a déjà eu des petites amies, mais elles se lassaient du fait qu'il ne puisse pas entendre et vraiment parler. La différence devenait un frein et elles partaient... aux bras d'un type "normal" pour plus de facilité. Alors, il n'a jamais vraiment cherché à se trouver quelqu'un. Autant être seul que de subir tout ça à chaque fois. Avoir le cœur brisé n'était pas une chose facile. Avec Dani, il ne se faisait pas d'illusion et préférait la voir comme une amie, une amie très proche, ceci lui évitait d'avoir une mauvaise surprise. Là, elle avait besoin de lui, alors comme à chaque fois, il allait l'aider. Elle avait froid et lui pouvait la réchauffer en se tenant contre elle. La demoiselle l'avait remercié, mais il n'y avait pas de quoi, c'était normal pour lui de l'aider. Il la serra contre lui en espérant qu'elle se réchauffe un peu.

La jeune femme ne pouvait pas continuer comme ça, il n'était pas certain qu'elle puisse résister à ce genre de crise. Sur la carte, il avait vu qu'un hôpital n'était pas très loin. Là bas, il doit y avoir de quoi la soigner, de quoi traiter ça. C'était risqué, mais il n'en pouvait plus de la voir dans un état pareil. "Faut qu'on teu soigneu !" articule t-il en espérant être intelligible. Ce n'est pas évident de parler pour lui. Il ne s'entend pas, ça lui demande des efforts considérables et il n'est jamais sûr qu'on puisse clairement le comprendre. Petit, il avait pris et même après beaucoup de cours d'orthophoniste pour l'aider à pouvoir parler. Le fait qu'il ne soit pas sourd de naissance l'a aidé, car il avait déjà parlé. Mais depuis ses sept ans, il est totalement sourd et les années précédente, son audition avait beaucoup baissé. "Faut trouver des médicaments pour t'aider. Hôpital pas loin d'ichi. Je peux aller voireu." Ce n'était pas vraiment une proposition, ni même une demande de permission, mais c'est ce qu'il est allé faire.

Le jeune homme le savait, il avait toujours été doué en dessin. A défaut de pouvoir entendre et de se mêler aux autres enfants, le dessin avait été une sorte d'échappatoire pour lui. Alors au fil des années, il était devenu assez fort et sans avoir prit de cours, c'était surement un don, un talent qu'il avait hérité, un cadeau pour compenser sa perte d'audition. Ce talent en dessin lui avait servi pour son métier. Il avait fait des caricatures pour la presse, même si ce n'était pas vraiment le domaine ou il excellait. Il dessinait à la fois pour lui, mais pour des commandes. Certaine personnes qui désiraient des esquisses pour un futur tatouage, une toile pour leur salon. Parfois, c'était des agences de communication qui faisait appel à lui pour des affiches. Ce n'était pas grand chose, mais ça faisait un peu plus d'argent en fin de moi. Sinon, il avait commencé à écrire une BD, un énorme projet qui ne verra jamais le jour vu la tournure dramatique des évènements. Il n'était pas bête, il savait que leurs vies ne seraient plus jamais comme avant. Les zombies deviendront leur quotidien tout comme la survie qui devient une activité de tout les instants.

Pour aider la demoiselle, il voulait aller à l'hôpital, là bas, il devrait y avoir de quoi l'aider et la soigner, des médicaments qui peuvent la guérir ou l'aider pour se sevrait de manière progressive sans avoir à subir la violence de l'état de manque. Sauf qu'elle ne voulait pas qu'il y aille seul. C'est bon, il est grand et il s'est déjà débrouillé seul malgré les zombies et compagnie. Sauf qu'elle sortit un argument qui pesa lourd dans la balance, le fait que seule, elle ne serait pas capable de se défendre, pas dans cette état. Merde, elle avait raison, il ne pouvait pas la laisser. Il soupira et opina de la tête pour dire qu'il était d'accord. Quand elle ira mieux, ils iront ensemble. "D'ac !" dit-il pour assurer qu'il avait comprit.

Daniella proposa qu'il fasse du thé pour se réchauffer. Bonne idée. Enfin s'était surtout pour elle, lui ça allait il n'avait pas froid pour le moment. Il fit signe qu'il allait préparer ça. Ainsi, il l'abandonna pour retourner dans la cuisine. Il prit une nouvelle casserole avec de l'eau qu'il posa ensuite dans le salon sur le feu. Le temps que l'eau chauffe, il fouilla dans le sac de vivre pour trouver les sachets de thé. Le choix était limité, thé citron, Earl Grey ou une tisane à la camomille qu'il désigne en général comme "pisse mémé". Avec les trois sachets en main, il retourna voir Dani pour qu'elle fasse son choix. Une fois fait, il fouilla un placard de cuisine à la recherche de tasse ou de mug. Il fit presque tout les placards. Le premier contenait des assiettes dont il n'avait pas besoin, un autre des appareils électroménager devant être branché à du courant pour marcher et donc totalement obsolète dans ce nouveau monde. Finalement, il avait trouvé les mugs, le premier avec une photo de famille, un homme et une femme très souriant, avec une fille et un garçon d'une dizaine d'années, des jumeaux probablement vu leur ressemblance flagrante. Heureuse petite famille d'un passé souillé par le présent. Sont-ils morts ou vivants ? Impossible de le savoir. Le deuxième mug était à l'effigie d'un personnage de Naruto, c'était Kakashi Hatake dessus, il connaissait très bien le manga et ça le fit sourire de voir ça. L'un des enfants devait aimer cette animé. De retour dans le salon, il versa l'eau bouillante et apporta l'une des tasses, laissant le choix pour l'apparence de celle-ci à la demoiselle.

Oui, Skylar est un garçon attentionné, mais outre ça, il avait toujours été quelqu'un de bien. Ses parents lui avaient donné une bonne éducation et apprit le respect. Mais il restait quelqu'un de profondément doux et gentil malgré qu'on l'ait souvent rejeté, moqué et humilié. Pourtant, il n'en veut pas à la terre entière. Les gens étaient cons, il le savait et lutter contre leur idées reçues et préjugés ça ne servait à rien. Alors, il était toujours discret dans son coin, sachant très bien que les personnes qui tenaient à lui seraient là. Les quelques amis qu'il avait, il pouvait toujours compter sur eux et c'était surement plus que la plupart des gens normaux. Alors, pourquoi se serait-il plain ? Daniella faisait partie de ce petit cercle restreint de personne qui comptait pour lui. Par le passé, elle l'avait aidé, sauvé d'une attaque de connards qui voulaient le voler. Sans elle, il se serait fait tabasser. Ce jour là, leur amitié à vu le jour pour ne jamais disparaitre. C'est donc tout à fait normal pour lui d'aider son amie qui ne se sentait actuellement pas bien. Ces problèmes de drogue, il les connaissait et l'avait toujours soutenu quand elle en avait besoin. Les addictions, ne sont hélas pas des choses très simple et arrêter d'un coup demande énormément d'effort et de volonté.

A sa demande, il avait fait du thé, si ça pouvait la réconforter et la soulager c'est tout ce qu'il comptait. Il lui donna la tasse Naruto et fut même surprit qu'elle connaisse le manga ou du moins le personnage. Le sachet de thé au citron était posé à coté de sa tasse et il l'a rempli d'eau chaude pour qu'elle puisse y déposer le sachet à faire infuser. Lui avait choisi le "pisse mémé" n'étant pas du tout un fan d'earl grey ayant un gout trop prononcé et âpre. Malheureusement pour eux deux, il n'avait pas trouvé de sucre, il faudra donc s'en passer cette fois-ci. Le jeune homme avait pris place à coté d'elle, profitant du confort du matelas. Kirk était de l'autre coté, assise à coté de Dani. La chienne était bien la jeune femme et il voyait qu'elle essayait de prendre soin d'elle également, une brave bête cet animal.

La jeune femme avait dit un truc idiot juste avant. Contrairement à ce qu'elle pouvait imaginer, il n'a jamais eu le moindre souci à la supporter. Et ce ne sont pas ces crises qui vont changer ça. Nous avons tous nos problèmes, c'est normal. Lui non plus n'est pas un cadeau. Il est sourd et ne pourra jamais entendre le danger arriver. S'il ne fait pas attention, il pourrait se faire bouffer. Pour survivre, il doit se reposer sur ses sens restant, la vue et l'odorat principalement, car le goût et le toucher ne lui sont pas vraiment très utile pour savoir qu'un zombie arrive... De sa poche, il sortit un calepin ou se trouvait un stylo et il commença à écrire. Arrête de dire des Bêtises avait-il écrit. Son petit bout de papier, il le lui donna pour qu'elle le lise. Jamais elle ne sera un problème pour lui, elle doit cesser de culpabiliser. Sans elle, il serait seul et il n'est pas sûr qu'il serait encore vivant à l'heure qu'il est.

La vie n'était pas simple avant. Elle l'était encore moins aujourd'hui pourtant doucement la crise passait et je me sentais un peu mieux. Je soufflais sur la tasse qu'il m'avait donné. Une vieille tasse qui était restée là, les placards étaient pleins de trucs inutiles et aujourd'hui trouver de la vaisselle n'était plus un problème pour personne, trouver un lit chaud non plus. Pourtant avant s'était bien différent, il fallait se battre tout le temps, pour tout. Aujourd'hui on se battait pour garder ses vivres et pour supporter les autres. On devait se battre contre des zombies. C'était un putain de jeu vidéo et pourtant les vies nous n'en avions qu'une et elle était précieuse. Pourtant j'avais toujours un manque en moi. Le manque d'avant, le manque d'un repaire ou simplement le manque de Mike qui avait toujours gérer ma vie et mes actions. C'était difficile de faire ses propres choix aujourd'hui.Sans lui j'étais un peu perdue mais je ne voulais pas en parler à Sky, je savais qu'ils n'étaient pas amis, en faite je crois qu'ils ne s'aimaient pas du tout. Et puis de toute façon Mike était mort non ?

Je lui affirmais amusée que cela devait être chiant de me supporter, alors il me glissa un petit papier en me demandant d'arrêter mes conneries. Cela me fit rire. Je crois que je ne pourrais jamais me sentir assez coupable de lui imposer mes crises. je sais qu'un jour ça passera mais pas encore. Je tire sur mon joins et souffle vers le ciel avant de prendre une petite, toute petite gorgée de thé, c'est brûlant mais ça fais vraiment du bien. j'en avais besoin clairement besoin. Mon corps se réchauffe un peu. Je caresse la tête du chien, je l'aime bien ce chien. Je reprend une bouffée de mon joins. Cela me calme un peu également. Je ne pourrais pas arrêter ça, depuis toujours j'aime la sensation de calme que ça me procure mais aussi le goût que ça a, même l'odeur me plait. Puis mourir d'un cancer aujourd'hui c'est pas le plus inquiétant.

Je suis dans mes pensées un petit moment puis je regarde Sky' est ce qu'on va rester comme ça toute la vie ? Tout les trois dans une maison abandonnée ? Je lui touche le bras pour qu'il me regarde. -  Tu crois qu'on devrait trouver un groupe ? Genre des gens avec qui survivre ? J'y pense depuis quelque temps, je me dis que trouver un groupe ça peut être une bonne chose, après tout je n'ai jamais été très solitaire, j'ai besoin d'être entourée, de voir du monde. Peut être un peu de me sentir utile aussi Depuis quelques temps je me pose des tas de questions sur la survis et le besoin de voir d'autres personnes. Peut être que ce serait idéal, en plus Sky' serait à l'abris des zombies et il pourrait peut être même faire des BDs pour les gens ? Oui je pense toujours aux autres avant moi mais c'est plus fort que moi.

- ça pourrait être cool de voir d'autres personnes tu crois pas ? je lui sourit sincèrement, peut être même avec un peu de tendresse. On s'en sort tout les deux mais quand bien même nous avons besoin de se sociabiliser avec d'autres personnes. Nous avons besoin de faire partie d'un groupe. Du moins c'est ce que je pense, et puis, je serais là pour veiller à ce qui ne lui arrive rien à ce que les autres soit cool avec lui. Ouai trouver un groupe ça peut être une bonne idée mais j'ai une chose à faire avant, mais ça je le garde pour moi car Sky' ne viendra pas. Je dois le faire seule cette fois. Peut être trouver un groupe avant histoire de le mettre à l'abris ? Je reprend une gorgée de ma boisson et regarde la chienne, au moins avec elle il ne risque rien.

Soufflant légèrement dessus pour refroidir le thé, Skylar le buvait doucement, il n'aimait pas se bruler la langue et il avait la fâcheuse habite de boire ou manger quand c'était encore trop chaud. La chaleur de la tasse était réconfortante, ça donnait une impression de "comme avant". Il buvait plus du chocolat ou des cappuccino, alors se remémorer ces moments ou il était devant la télévision lors des froides températures de l'hiver. Car oui, même s'il était sourd, ça ne l'empêchait pas de regarder des films en sous titré. Il y a des sous-titres qui sont d'ailleurs crée pour les sourds et malentendant, ou même les bruits sont décrit. Alors oui, il aimait regarder des séries, sous son plaid -comme un petit vieux- en buvant tranquillement sa boisson. Ajoutez le feu de cheminé et ça donnerait presque l'impression d'être en vacances l'hiver dans un chalet. C'était juste dommage d'avoir l'odeur de sa drogue, il n'avait jamais aimé l'odeur de la cigarette alors l'odeur du joins... c'était pire, mais il prenait sur lui et ne disait rien. En plus de ça, avec son odorat plus développé, il était beaucoup plus sensible à ça. Mais pour son amie, il le supportait, il savait que cette drogue pouvait compenser le manque de l'autre drogue et l'aider à tenir.

La demoiselle attira son attention pour qu'il la regarde et puisse ainsi lire sur ses lèvres. Elle voulait savoir si ça ne serait pas une bonne idée de trouver un groupe, histoire de survivre avec d'autres personnes. Sincèrement, il ne savait pas trop. Dans la vie d'avant, il était déjà mis à part et rejeté de part son handicap, alors dans un monde chaotique, qu'est-ce que les gens vont penser de lui ? Il imagine déjà leur parole, voulant le rejeter parce qu'il n'aidera personne. C'est sa vie, il l'accepte, il a toujours été seul où presque. C'est comme en amour, on ne veut jamais de lui, ça ne marchait jamais, c'est trop compliqué d'être avec quelqu'un qui ne peut pas vous entendre parler. Alors, il haussa les épaules sans grand conviction. Pour l'heure, il ne se voit pas avec d'autre, mais il ne veut pas empêcher la jeune femme de trouver des gens si c'est ce qu'elle désire. Du coup, il ne partageait pas son enthousiasme. Pour lui faire comprendre, il montra ses oreilles et le fait qu'il n'entendait donc pas. Elle devrait comprendre rapidement ce qu'il voulait dire, le fait qu'il sera forcément rejeté et que le premier groupe qu'ils trouveront ne sera pas forcément le bon. En plus de ça, il n'est pas "utile" dans le sens ou son travail avant n'aidera pas la nouvelle civilisation. C'était un journaliste et dessinateur. La survie demande des militaires, des policiers, des agriculteurs, des éleveurs, des garagistes et bien d'autre encore. Alors, certes, il peut apprendre et faire d'autre chose, mais qui voudra apprendre à un sourd ? Il sait que ça en embête beaucoup de devoir parler un peu plus lentement et d'articuler un peu mieux et surtout de toujours devoir le regarder, sinon il ne peut pas comprendre. Daniella voudra surement le rassurer, mais les gens sont cons que ce soit avant ou maintenant, ça ne changera rien.